Quand Chuck Norris veut faire du Tarentino à la sauce Watchmen (juste avec des bons sentiments)

Attention SPOILER
On passera outre le fait que la scène de massacre initiale est tres propre avec de beaux costumes du dimanche bien repassés et donc parfaitement ridicule. Après tout, c'est un défaut de beaucoup de films à costume.
On peut à la limite admettre que le showrunner a voulu planter le décor dans l'épisode 1 et que du coup les personnages paraissent à la fois inconsistants, caricaturaux et manichéens. OK
On peut commencer à franchement rigoler quand les gentils s'attaquent à des méchants terroristes armés jusqu'aux dents avec des pistolets automatiques en se cachant derrière des vaches (si si).
A ce stade, plus rien n'est sous contrôle et les scènes involontairement comiques s'accumulent avec des gentils qui se jettent dans la gueule du loup (deux fois, oui Madame) avec une innocence qui ferait honte à un scénariste niveau CE2.
Résumons: manichéisme, personnages non caractérisés, scènes incompréhensibles d'un point de vue tactique ou réaliste qui s'empilent avec générosité.
MIAM! J'ai hâte de voir la suite...
J'ai mis 4 etoiles parce que j'ai bien rigolé quand même.

J'ai oublié la scène de "combat aérien": à se p... dessus de rire. "-Il faut plus de PUISSANCE, ils nous échappent! -Mais Capitaine, vous savez que c'est dangereux pour le vaisseau" (le capitaine augmente la puissance malgré l'avertissement formel)
pfffffFFFFFFFF, CHOOOOUUUFF
BOOM,
Scratch.

Après l'épisode 2: le désastre se confirme et s'amplifie.
Dans le positif: une chouette chanson Soul en début d'épisode. C'est tout.
Dans le négatif: tout le reste... des journalistes qui tombent comme des poulpes apès un dialogue digne de tele novella entre l'l'heroine et son complice, du genre "t'es qu'une brute insensible Bill -mais non Shona, la preuve je pleure sous mon masque... (BOOM) chute de journaliste sur le parebrise de la voiture. Il y aurait des pages à écrire sur les dialogues tellement c'est misérable, indigent, caricatural, mal amené, annulé par la mise en scène ou la direction d'acteurs...
Le reste est à l'avenant: scènes de combat dignes d'une parodie des inconnus (dans la boutique)@. Philosophie de comptoir (le monde est NOIR ET BLANC mon ami, même pas un peu de gris? NON), jeu de la comédienne indigent, des effets de mise en scène soulignés (elle pleure sa rage derrière une grille) puis se reprend émotionnellement aussitot (puisqu'elle en a dans le pantalon quand même). Mise en scène qui annihile le peu de relativisme auquel le real semble pouvoir accéder: la police organise une ratonnade anti pauvres; l'heroine semble accéder à un semblant de conscience en relatant qu'elle ne cautionne pas cette stratégie, puis massacre un type l'instant d'après (mais en etat de legitime défense, OUF! on a vraiment craint un éclair de lucidité un instant). La musique qui en fait des caisses pour souligner les affects et donner un peu de drama à des scènes mal fagotées. J'ai eu l'impression dans le dialogue de la voiture devant la depouille de Don Johnson que le real voulait faire du Tarentino; c'est completement raté.
Bref, pour se faire une idée, je crois qu'il faut imaginer Chuck Norris cherchant à faire du Tarantino dans un background vaguement Watchmen à la sauce politiquement correct et on aura un petite idée de la chose.
Je laisse le mot de la fin à Sister Night: "c'est quoi ce bordel?"