Un anime au sujet original, sans adolescents et plongé dans le monde du travail ? Si vous pensiez que j’allais louper Nami yo kiite kure (Namiki) cette année, vous vous trompez lourdement !
Namiki est une série qui nous raconte l’histoire de Minare, une jeune demoiselle travaillant dans la restauration qui s’est faite récemment larguée, et arnaquée. Suite à des circonstances particulières, et l’alcool aidant, Minare va voir ses déblatérations sur son ex résonner sur les ondes radios. Un événement particulier qui va marquer un début de carrière tout aussi surprenant dans le milieu des ondes hertziennes.
La télégraphie sans fil (TSF) est un monde à part qui continue de partager le quotidien du monde entier malgré son âge centenaire et son caractère ‘vétuste’ qui pousse l’audience contemporaine à le délaisser au profit de technologies plus engageantes. Dès les années 1920 en Belgique, et dans bien d’autres pays, un public de plus en plus important pouvait écouter régulièrement des concerts mais aussi des émissions pour enfants ou encore des bulletins colombophiles.
La variété du medium n’a fait qu’augmenter avec les années sans fondamentalement changer pour autant. C’est peut-être pour cette raison que je ne savais pas sous quel angle Namiki allait approcher son sujet. Avant de commencer, je m’attendais plutôt à une oeuvre ancrée dans l’actualité japonaise, rendant l’anime peu accessible. Bien que l’oeuvre comporte un bon nombre de références obscures pour nous autres occidentaux, les émissions animées par Minare font partie du domaine plus universel du divertissement, proche du théâtre radiophonique et de l’audio-drama (penser Naheulbeuk par exemple). Je suppose que cela n’aurait pas dû me surprendre outre-mesure étant donné la persistance de ce type de programme au Japon.
Namiki a donc eu pour moi un départ étonnant, à défaut d’être convaincant. En effet la séquence d’introduction qui présente sans fioritures préalables son thème, finalement très niche, n’a pas été pour moi très engageant et je suis étonné qu’elle n’ait pas entaché davantage mon apriori si positif. Pourtant, l’anime est très bon quand il part en nerd complet sur son sujet et nous parle de ses caractéristiques ou les manières à adopter en tant qu’animatrice radio. Les interactions entre Matou, le producteur en chef de la station, et Minare, sont particulièrement excellentes pour cette raison.
La réalité est que même si plusieurs audio-drama ponctuent la série, et sont généralement plus intéressantes que la première, Namiki est surtout un anime sur les relations entre adultes, bien plus que sur la radiophonie. Une autre surprise qui a défié mes attentes mais loin d’être déplaisante. Pour cause, la série dispose d’un casting réussi ; varié et avec des personnalités distinctes, à commencer par Minare dont le caractère bien trempé ne cesse jamais d’être distrayant. Une héroïne très bien écrite et sympathique à suivre.
Les personnages sont la qualité première de l’oeuvre et remplissent les épisodes d’un humour généralement bien senti. L’anime est rempli de situations absurdes et vivote dans des directions très différentes, nous emmène parfois dans des sous-intrigues mystérieuses, ou occultes, parfois bizarres. Il m’est arrivé plus d’une fois de me demander si l’oeuvre n’allait pas nous embarquer dans un thriller, il faut dire que certains gens dans le lot ont des penchants, et/ou des regards, bien psychopathes. Cela dit, Namiki est à son meilleur quand il reste ancré dans la réalité : c’est quand il se limite aux cancans, aux problèmes d’argent ou aux histoires de fesses qu’il est le plus cocasse et rafraichissant.
Comme dit précédemment, les personnages sont le point fort de Namiki et sont plus riches qu’ils n’y paraissent. Beaucoup d’entre-eux ont d’ailleurs un passé ou des circonstances intrigants qui ne sont qu’entrevus lors des douze épisodes. Cela pourra paraître bizarre mais je ne suis pas loin de penser que cet aspect constitue un défaut dans cette adaptation, car c’est finalement beaucoup de moments « inutiles » qui ne seront probablement jamais éclaircis ou approfondis, vu la faible perspective d’une suite.
Je pense que Nami yo kiite kure est un anime qui aurait normalement dû me laisser avec beaucoup de petites déceptions. Mais l’un dans l’autre, vu la qualité suffisante de l’oeuvre, ce n’est heureusement pas le cas et mon simple, mais primordial, espoir de passer un bon moment a été largement exaucé. Une série unique comme je les aime.