The Prisoner
Annoncée courant 2013, il aura fallu deux ans à Wayward Pines pour arriver sur les ondes. Adaptation d’une trilogie écrite par l’américain Blake Crouch dont elle recouvre l’ensemble des trois volumes...
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le 26 juil. 2015
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Il y a des œuvres "ratées" qui s'avèrent beaucoup plus stimulantes que de jolis "chefs d’œuvre" parfaitement consensuels, et pour moi, "Wayward Pines" transcende largement ses incontestables défauts : ce déséquilibre radical entre ses deux parties, à partir de la révélation de la "vérité" à mi parcours, chacune semblant faire partie d'un genre différent ; ces incohérences nombreuses dans l'évolution des personnages, et en particulier du personnage-clé qu'est l'infirmière ; ces négligences curieuses dans les détails de l'action, qui tranchent avec un sujet qui est lui, assez parfaitement bouclé (dieu merci, on échappe tout de suite au syndrome de "Lost", qui gangrène tant de séries soit disant fantastiques !). Pour vraiment apprécier "Wayward Pines", il faut également mettre de côté l'épuisant jeu des références, puisque les petits malins que nous sommes citeront successivement (et au moins) "Twin Peaks", "Le Prisonnier" et "Walking Dead" pour les séries TV, "The Dome" pour les livres, et, logiquement "The Village". C'est en fait cette dernière piste, "shyamalanienne", qui est la plus féconde, et qui irrigue le beau sujet, POLITIQUE et AMERICAIN, du film : en partant du même thème que celui de son chef d’œuvre, le mensonge comme moyen de protection de la société, Shyamalan et ses scénaristes dressent ici un constat beaucoup plus troublant et pessimiste que dans "The Village", preuve que des mensonges stupides de l'ère Bushiste, on est passée au contrôle total et à l'émergence nouvelle du fascisme (voire du nazisme) : malgré tout notre idéalisme et notre bonne éducation, qui dit que nous ne préférerons pas nous aussi - et ce, dès aujourd'hui -, l'état d'urgence et la vénération des politiciens "sauveurs", la mise en spectacle de l'éradication du mal et la célébration aveugle d'un mode de vie fondamentalement dépassé ? Terriblement pessimiste (ou lucide), la première saison de "Wayward Pines", comme toute bonne œuvre de SF, nous pose d'excellentes questions. [Critique écrite en 2016]
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Créée
le 29 févr. 2016
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