Réalisateur acclamé de "Call Me By Your Name", Luca Guadagnino retrouve l'Italie et les thématiques LGBT après un détour raté par l'horreur.
"We Are Who We Are" ne raconte pas grand chose. Fraser est un adolescent exubérant, qui débarque des USA sur une base militaire à Venise en Italie avec ses deux mamans dont l'une est ici pour devenir le nouveau Colonel. Il y fait la rencontre de Kathleen, jeune femme afro-américaine, tracassé par son identité de genre et avec qui il se lie très vite. Et voilà...
Guadagnino prend un parti pris radical, celui de ne pas trop écrire son scénario et de laisser ses personnages vivre, choix qui trouve son point culminant dans la fête de l'épisode 4. En filigrane se dessine le portrait d'une Amérique divisée, dont cette base militaire constitue un laboratoire à échelle réduite. Peinture de l'Amérique de Trump et de deux camps qui gagneraient à discuter plutôt que de s'opposer bêtement, ils découvriraient qu'ils ont plus de points communs qu'ils ne le pensent.
On adhère ou pas à ce choix radical, qui charme autant qu'il frustre, alternant le chaud et le froid, moment de grâce et long tunnels à vide.
Et puis passé la moitié de saison, pouf, plus rien. Lorsque la série quitte le groupe pour suivre les pérégrinations pas très intéressantes de Fraser et Kathleen, la série ne semble plus rien avoir à raconter d'intéressant. Pire, l'excentricité de Fraser finit par être agaçante. Et malgré quelques sursauts lors des deux derniers épisodes, c'est surtout l'ennui qui l'emporte.