Westworld est un monde où le virtuel et le réel se conjuguent pour la plus grande satisfaction de ses invités. Sis en plein Far West au milieu de paysages fabuleux, des créatures déambulent au cœur de scénarii que l'on croît itératifs. Et pourtant... pourtant le mystère s'enroule en volutes tout autour de la narration, à l'instar de l'épaisse fumée émanant de la locomotive qui mène le convoi à Westworld. Et bientôt, les surprises s'enchaînent...
Série extrêmement divertissante, elle offre en outre une réflexion sur ce qui fait l'homme. En effet, est-ce notre capacité de réflexion qui fait de nous ce que nous sommes? Ou bien nos émotions ? Une combinaison des deux ? Ou alors quelque chose de plus subtil encore ? Ces questions ont traversé les époques et les territoires au cours de l'histoire de l'humanité. Elles irriguent le propos de cette série à rebondissements. Au-delà de ces corps animés, qu'y a t-il ? Questionnement très fin sur ce que pourrait être l'intelligence artificielle, la série captive du point de vue de l'intellect.
Servie par une magnifique brochette d'actrices (l'hypnotique Thandie Newton en particulier et la captivante Evan Rachel Wood) et d'acteurs (le glaçant et calculateur Anthony Hopkins, le mystérieux et cruel Ed Harris, le curieux et sympathique Jeffrey Wright) véritablement habités par leurs rôles respectifs, l'histoire dévide le fil depuis son rouet d'époque. La question qui se pose en filigrane est celle de savoir qui tire les ficelles de ce parc.
Attiré dans les rets tissés par d'habiles scénaristes, le spectateur se rendra bientôt compte qu'il est lui-même devenu une marionnette dont les pensées sont finement orientées pour se faire surprendre plus souvent qu'à son tour par cette narration pleines de rebondissements.
Au début du dixième et dernier épisode de cette première saison, c'est une épanadiplose narrative qui mène le spectateur à l'épilogue de ce cycle. Si la tension sur le fil a augmenté, celui-ci est encore loin d'être rompu... et anime encore ses marionnettes.