Westworld.
Attention série créditée intelligente, c'est toujours mieux pour se faire bien voir et se la jouer caler que de discourir sur les feux de l'amour, c'est plus sérieux.
Série hbo, donc moyens mis en oeuvre au-dessus de la moyenne, qualité potentiellement élevée.
Mais dés les crédits, Nolan à la création. D'un coup un petit fumet de pâté vient titiller nos narines. Nolan c'est le type qui a pondu les derniers batman avec son frangin à la réalisation, bref du gros lourd qui colle à la cuvette encensé à toute pompe par la critique, bref ça promet, surtout lorsque le type affirme avoir travaillé deux ans à son histoire avant d'en être satisfait, manière de dire c'est pas de la merde mon truc, j'y ai vachement réfléchi (peut-être la le vrai problème, vaudrait peut-être songé à ne pas réfléchir, car au vu de ce que ça donne, hein!), donc si vous n'y comprenez rien c'est que vous êtes trop con, et les médias toujours aussi suivistes vont reprendre la com' et oui eux aussi sont trop malins, bref on connaît la chanson, le roi est nu et de s'extasier devant de si beaux habits.
Alors westworld, encore une adaptation d'un film en série, l'originalité n'a jamais été ce qui étouffe les scénaristes, surtout à Hollywood, mais cela ne présage en rien sur la qualité de la série. Il existe de très bonne adaptation, si, si, donc, westworld.
Le monde réel est merveilleux, tellement merveilleux qu'on ne le verra jamais, plus de maladie, plus de crimes, plus d'hommes d'affaires, de traders, de publicitaires, non là j'invente, on est aux USA et tous le monde sait que les très riches hommes d'affaires sont des gens merveilleux, intelligents, bons, talentueux, autrement comment seraient-ils aussi riches, pas en exploitant des masses de travailleurs pauvres, en héritant, contournant l'impôt, non quand même pas, merde ce sont des self made men, quoi certains seraient capables de tuer jusqu'à leur meilleur ami, leur beauf pour devenir riche, oh sainte horreur, pas un vrai riche celui là, probablement un pauvre converti, c'est ça de tendre la main à ces gens là, de suite ils vous arrachent les bras, quels salauds, quels ingrats. On a qu'à dire que c'est le méchant de l'histoire et c'est réglé. Puis c'est comme ça on peut pas nous accuser de présenter une vision manichéenne. Je plussois.
Donc on a un parc d'attraction pour les supers riches, à 50000 dollars la journée par tête de pipe, ça fait cher du séjour. Les dix jours en couple, un million de dollars, c'est pas les demandes qui doivent affluer. Détrompes-toi, ça pullule de visiteurs, parce dehors c'est un monde merveilleux mais on s'y emmerde lourdement.
Oui à Westworld tu as le droit de tuer, piller, violer, voler, brûler hommes, femmes, enfants, c'est le paradis, les gens affluent ( oui Conan tu es le bienvenu, vas-y lâche toi, fais pas ta tapette, tu verras c'est super cool tu peux les éclater tous les jours si tu veux, on les répare dans la nuit en moins de temps qu'il n'en faut pour dire abracadabra, groumpff réponds Conan, avec son putain d'accent autrichien, on ne sait jamais ce qu'il veux nous dire, si c'est ça je vais aller voir Thorfin, lui au moins sait s'amuser) il y a des listes d'attentes longues comme le bras.
Eh bien eh bien, c'est cool comme parc, un refuge pour psychopathes dégénérés, ah non j'oublais, la crème de l'humanité, un peu tournée la crème, mais c'est ce qui fait son sel.
Mais qu'on se rassure, on ne peut se lâcher que sur des robots ( ou androïd, je vais y revenir), c'est pour de faux même si tout est fait pour que ce soit plus vrai que vrai, les balles des flingues elles savent toutes seules si la personne en face on peut la tuer, elles sont trop fortes, comment, faut garder une part de mystère quand même pour le spectateur ( et pour les viols, les coups, les visiteurs ont un truc dans le sang qui les empêche de se planter, en fait non, mais c'est parce qu'ils sont gentils qu'ils ne se trompent pas, seul le méchant peut faire ça), bon je suis rassuré alors.
Quel parc, ça fait sacrément envie.
Alors si les hommes sont ainsi, les bons sentiments etc, pour rappel on est dans un programme ricain à destination du plus grand nombre, c'est pas jojo le sataniste qui égorge les chats dans sa cave pour effrayer sa grand-mère; les bons sentiments sont portés par qui à ton avis, étant donné que les autres persos sont des robots, d'accord on t'as vendu un truc pas manichéen, mais aussi si tu crois tout ce que l'on te raconte, t'es mûre pour la série, donc, eh oui, tu as deviné toi aussi la corde à noeud qui sert au scénario, quel intelligence putain, tu vas bientôt toi aussi pouvoir écrire tes scénars pour Hollywood.
Donc humains (pas tous non plus, on veut de la complexité, bordel!)= méchants, robots = gentils.
Quel équation! Quelle trouvaille! Quelle audace!
On touche au génie, non?
Juste un point un peu étrange, un point parmi d'autres s'entend.
Robots ou androïdes.
Si robots, alors on a du code du code et du code, qui permet de répondre à la situation rencontrée, en gros des pnj bien sophistiqués, mais risquant de buguer en cas de situation non prévue. Donc un programme dans une structure humanoïde. Ce serait la condition de tant de nos contemporains, ça expliquerait bien des choses.
Sauf que là, c'est pas ça, on nous explique qu'ils sont bien plus que que de simples robots.
Bon d'accord.
Alors des androïdes, c'est à dire possédant un cerveau artificiel aux capacités réglables (suffit de choisir sur une échelle de 1 à 10 ce qu'on souhaite améliorer, le tout présenté sous forme d'un beau diagramme, histoire de bien visualiser le truc), permettant personnalisation et évolution dans le temps. Une invention de dingues et on s'en sert pour un vulgaire parc d'attractions.
D'accord.
Sauf qu'on arrête jamais la connerie et donc qu'est ce qu'on fait de nos supers androïdes aux méga capacités, et bien on leur efface tous les soirs la mémoire pour leur faire jouer tous les jours la même partition.
Oui, c'est royalement con!
De simples robots aurait très bien fait l'affaire et sans même à leur bidouiller le cerveau ou introduire des souvenirs bidons. Et quitte à effacer la mémoire ou la reprogrammer à bon compte, il suffisait de la différencier du reste du cerveau dans un module spécifique, qu'on changeait à chaque réinitialisation s'évitant des problèmes de réécritures sur toujours les mêmes blocs mémoriels et donc de diminuer les risques d'erreurs et donc besoins d'interventions, un système plus rentable, plus efficace, même si utiliser des androïdes super évolués et s'en servir comme de vulgaires robots, question rentabilité, faudra repasser.
Et puis surtout toute l'histoire tomberait à l'eau, donc il vaut mieux raconter n'importe quoi, ça sera plus crédible.
Et comme toujours, dans un film ou une série US, pour mettre tout ça au point et entretenir le tout il suffit d'une seule personne, c'est un génie c'est pour ça, alors que pour un windows qui marche moyennement il faut des batteries d'ingénieurs pour la création et tout autant pour le suivi et la maintenance.
Ici, non, il est tout seul, surtout qu'on le voit jamais bosser anthony hopkins, et en plus nous apprend-on qu'il rédige aussi les scénarios du parc. Quel talent!
Quel talent, un si gros cliché, faut vraiment le noyer au milieu de tout un tas d'autres clichés tout aussi proéminent, pour qu'il passe inaperçu, quel talent çe Nolan, vraiment.
Un dernier point, il y a tant à dire qu'on pourrait y passer des jours, mais bon... le personnage de thandie Newton traumatisée par le souvenir de sa fille qui n'est pas sa fille, et qu'elle veut retrouver alors qu'elle sait parfaitement que tout cela n'est qu'artifice et qu'elle a en plus diminué son empathie et que tuer des êtres vivants avec une famille et tout le reste la laisse de marbre, encore un beau n'importe quoi, mais à ce moment de la série on n'est plus à ça prêt, il y en a eu tellement avant.
Et puis c'est pas comme si il y avait eu un manque de moyens, un budget d'environ 100 millions de dollars, ça permet de payer des villas aux acteurs, producteurs, de s'offrir une belle campagne de promotion (racollage), de faire une bonne série, non, pour ça faudra chercher ailleurs.
Et pourtant que d'éloges.
Tant pis pour moi.