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Adaptation formidable d'une oeuvre qui l'est tout autant et pourtant si difficilement adaptable. Toute l'essence d'un grand réalisateur, mais il est vrai, on parle de Cronenberg. Plus que le festin nu, le livre, c'est Burroughs lui même qui est aspiré, mélangé à la came cronenbergienne et injecté sur une pellicule veinéneuse dont on ne peut, tellement fasciné, que s'abreuver avec toute la retenue dont un junkie est capable.
La réalité, fictions addictives, se déploie en strates narratives à hauteur du degré d'intoxicaton du personnage de bill lee, le double fictionnel de Burroughs, interprété par Peter Weller. On se promène dans ces espaces terrifiants, c'est la drogue, l'addiction, la fascination, le meurtre, la jalousie, la curiosité, la paranoïa qui nous sont exposés, comme dans un conte à l'inventivité débordante. L'interzone, espace de toutes les dérives, est la syncrétisation la plus aboutie de ces entrelacements permanents du réel avec le fictionnel, et qui délivre au final sa singularité si étrange et pourtant si rationnelle.
Avec des moyens relativement simples, marionnettes, ou plutôt relativement traditionnels, pas ou peu d'images de synthèse, nous est offert une vision fantasmatique hallucinante et qui colle, là est toute la puissance et la qualité du film, parfaitement au travail de Burroughs. Les machines à écrire insectoïdes au trou du cul qui ne cesse de parler et liées viscéralement à leur écrivain respectif; les drogues, viandes noires d'insectes, parfaites nourritures spirituelles et physiques de l'écrivain junkie qu'est Lee, tout fait sens comme dans un rêve éveillé, une clairvoyance hallucinée.
Alors?
À voir, à revoir sans modération, contrairement à la came que s'enfournait dans les veines Burroughs, ici on ne risque rien, malgré la sensation d'avoir plongé concrètement au sein de l'expérience de la défonce, défonce toutefois de grande qualité et possédant un raffinement certain, presque de l'ordre de la création artistique, création qui est ici la thématique centrale du film, le moteur, le liant de tous les autres thèmes abordés, le sujet sous-jacent et omniprésent bien plus que la drogue ou l'homosexualité.
Une bien belle et étrange promenade cinématographique en compagnie d'acteurs tous plus excellents les uns que les autres.
Du reviens-y comme il faut.

Jo7
9
Écrit par

Créée

le 8 août 2017

Critique lue 142 fois

Jo7

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