Je ne vais pas me fendre d'un long billet sur cette série. Vu l'engouement général autour de cette série, je veux juste conserver une trace de que j'en ai pensé parce que, décidément, je ne comprends pas les gens.
On va la faire simple : la diégèse de Westworld n'a ni queue ni tête.
(Je dirai bien que là, va y avoir du spoiler, mais non, en vrai, c'est trop vide pour en être.)
Comment font les techniciens pour remplacer des synths qui tournent 24/24 sans jamais gêner les clients ? Comment réinitialise-t-ils les objets des scénars entre deux clients ? Pourquoi n'y-a-t-il jamais d'accident où un client attaque au couteau un autre client, croyant avoir affaire à un synth ? Comment marchent leur super caméras en vue d'aigle qui te donnent des images à -10m de deux protagonistes en plein désert, sauf quand une telle information aurait gêné l'intrigue ? Comment fonctionnent les pistolets qui tirent des vraies balles qui rentrent vraiment dans les synth mais qui, si elles touchent un humain, font juste un bleu ? Pourquoi se faire chier à construire un tel parc alors que, d'après une ou deux répliques lâchées entre la poire et le fromage, il y a aussi de la réalité virtuelle qui semble au point (et probablement bien moins coûteuse à administrer) ? Qui sont ces gens qui déboursent 50k$ par jour (sic) pour faire mumuse dans le parc mais on apparemment des psychés et demandes proches de celles de l'individu de classe moyenne ?
Bref, je passe mon temps à sortir de l'histoire parce que je me pose plein de questions sur cet univers qui ne tient pas la route une seconde.
Mais heureusement, parce que l'histoire, elle tient sur un timbre poste. Entre les protagonistes qui meurent en boucle mais on s'en fout vu que c'est pas grave, les gentils et méchants clients qui mènent leur petite barque dans le parc sans aller nulle part d'intéressant, les bugs d'IA invraisemblables et les programmeurs qui sont bigrement polissons entre eux, il faut le dire : il ne se passe rien.
Sans déconner, j'ai regardé les cinq premiers épisodes. Cinq heures. En cinq heures, y'a pas assez d'histoire pour remplir un film de deux.
Et le peu qu'il y a, désolé, mais ça tient uniquement à la rétention d'informations. Les gens ont chacun leurs petits ou gros secrets, et tout le mystère de la série tient sur le fait qu'on ne te dit jamais rien dessus. Pourquoi X cherche le labyrinthe ? Qu'est-ce qu'est ce putain de labyrinthe (sérieux, cinq épisodes à le chercher, pas un mot de craché sur sa nature) ? Pourquoi ce programmeur complote avec un synth ? Quel est le grand projet du patron qui doit être totalement ouf guedin ?
Eh bien vous n'en saurez rien. Du moins, pas dans les 3h qui suivent la première fois où vous vous poserez la question.
Alors peut-être que ça devient bien après. Peut-être. Mais faut arrêter de déconner ; si les scénaristes sont pas foutus de m'intéresser après cinq heures, c'est qu'ils ont chié dans la colle.