Méfiez vous toujours de vos voisins...
Après un break appréciable avec Warehouse 13 et Le Dernier Pub Avant La Fin Du Monde, je me sentais prête pour un bon petit thriller. Pas d'applomb pour une série de 15 saisons, mais quelque chose qui change.
Me voilà donc devant What Remains. Du policier, 4 épisodes (et d'une heure, format que j'apprécie grandement), anglais qui plus est, m'apprétant à savourer.
Et pour savourer, j'ai savouré.
Car What Remains n'est pas une série que l'on s'engouffre tel un paquet de chips en pleine fringalle, sans trop y réfléchir et faite de mieux.
What remains est un immense gateau à 4 couches, plein de saveurs et de pépites de chocolat (quoi ?! J'adore les pépites de chocolat type cookie de chez Cadburry, et alors ?). Bref, c'est le genre de truc qu'on ne peut pas se farcir entre deux rendez-vous (ça tombe bien, c'est le we et les copains sont absents) vite fait bien fait, et qui fait travailler un peu (si, quand même, les miens on travaillés !) les neurones.
Contrairement à la plupart des séries qui innonde nos écrans en permanence, nous avons ici 4h pour résoudre l'enigme principale, soit presque 5 fois plus de temps que dans les Experts d'ici et là ou les Police machin chose.
Par conséquent, la série prend son temps. C'est d'ailleurs ce que pourront lui reprocher certains. Trop de lenteur, pas assez d'action, bla bla bla...
Et prendre leur temps, les séries anglaises le font bien. Je veux dire qu'elles le font utilement et convenablement.
Du coup, la série explore mine de rien la vie de tous les locataires de l'immeuble, avec le verni qu'ils étalent pour la société mais aussi leur défauts, leurs démons intérieurs, leurs faiblesses et leurs forces. Les choses ne sont ni blanche ni noires, elles sont grises. D'un gris plus ou moins foncé, mais bel et bien grise.
Les ravages de l'alcool (quoi que le sujet de l'alcoolisme soit traité un peu légèrement), de la violence conjugale, de la violencephysique, psychique, des responsabilités trop importantes, du manque de maturité, des préjugés et même de la cessation d'activité. Bien entendu, nous n'avons pas une étude sociologique sur chacun de ces sujets, mais cela apporte des angles de réflexion sur ce que les gens paraissent, sont ou pensent être. Et selon moi, une série qui ne se contente pas d'outillage scientifique et de flingues mais creuse un peu ses personnages, quels qu'ils soient, est une série qui mérite des points.
D'ailleurs en parlant de point, les acteurs aussi en mérite. Car bien que peu connu (même si je suis bien tombée une ou deux fois sur Him and Her et the job lot sur la BBC), la plupart des acteurs sont vraiment très bons. Et pourtant, dieu sait que j'étais sceptique en ce qui concernait David Threlfall au départ. Tour à tour, ils parviennent à se faire aimer, détester, mépriser, comprendre, et cela se note.
Pour ce qui est de l'ambiance générale, de la mise en scène, de la musique, tout fonctionne à merveille. Alors bien entendu, les 4h ne passent pas en 2h, mais elles se laissent apprécier par les qualités de la série.
Seul bémole peut être - mais après tout, ce n'est qu'une série- le côté un peu cliché du scénario de base. Comme de par hazar, tout le monde à quelque chose à cacher et tout le monde à ses travers. Mais après tout, j'ai eu des voisins bien différents qui laissaient chacun percevoir leurs drames personnels alors...
En tout cas je prend bien note, ne jamais contrarier le vieux grincheux qui a mes clés, ne jamais poser à moitié nue pour mes voisins, même si c'est un couple homo et ne jamais sortir avec le père d'un ado perturbé.
Une série pour ceux qui aiment les prod anglaises qui prennent le temps de creuser leurs histoires et de regarder la société. Un sept bien mérité qui se voit relevé à 8 pour le final excellent (et parce que c'est moi qui décide).