Thèmes : Comédie dramatique / Série chorale / Romance / Famille
Romance : 60% / Féminisme : 80 % / Bromance : 0 % / Paternalisme : 0% *
Hye-won est une jeune femme de trente ans qui gagne sa vie comme prof à Séoul. Violoncelliste, elle est originaire d’un petit village dans lequel elle a laissé des souvenirs douloureux. Après une altercation avec un parent d’élève, elle quitte son emploi pour retourner à ses racines et reprendre la pension familiale avec sa tante, qui ne l’accueille pas avec un fol enthousiasme, imaginant bien que Hye-won ne va pas rester très longtemps à la maison, comme à son habitude. De chez sa librairie, Eun-seob, amoureux de Hye-won depuis le lycée, observe son retour. Son chemin ne tardera pas à croiser celui de la jeune femme...
Je ne sais pas trop quoi penser de cette série… Au départ, n’étant pas spécialement fan de Park Min-young ou de l’un des autres comédiens, elle m’a attirée par son cadre que j’imaginais un peu “scandinave”, sa neige et ses gros manteaux. Quelque chose de très hygge en fait… Au final, ce n’est pas forcément le cas.
J’ai aimé au début le côté lent et contemplatif du drama, les manteaux dans lesquels les personnages s’enveloppent, comme une protection, comme une carapace, car ils ont, pour la plupart, un fort besoin de protection et vivent avec des casseroles. Ce n’est pas un hasard si les scénaristes ont situé la série pendant les mois d’hiver, confrontant leurs personnages aux conditions météo les plus froides...
Mais le ressenti que j’ai après avoir terminé la série, ce n’est pas ce côté cocon que j’espérais au départ, mais plutôt un sentiment un peu de tristesse et de mélancolie. La série aborde en effet des thématiques plutôt dures comme l’abandon, le harcèlement scolaire, la culpabilité ou encore les violences conjugales. Au milieu de ça, il y a beaucoup de bonne humeur avec des personnages sympathiques comme Jang-wo (le copain qui fait tout dans la ville) ou la petite soeur de Eun-seob (qui finit par être insupportable comme c’est souvent le cas chez les personnages exubérants). Au milieu de ça encore, les deux personnages centraux (Hye-won et Eun-seob) sont assez insipide (lui) et pas super sympathique (elle). Du coup, j’ai eu du mal à apprécier vraiment leurs déboires…
La bonne surprise niveau personnages est à chercher du côté des aînées de Hye-won : je veux parler des des femmes que sont sa mère et sa tante (cette dernière surtout). Leur histoire tragique est très puissante et bien plus intéressante que les questionnements de Hye-won qui ne forcent pas vraiment la sympathie. A travers elles deux, la série aborde deux e ses thématiques phares (cf plus haut, je ne voudrais pas trop spoiler) et c’est intéressant. La série est d’ailleurs, je le souligne assez féministe, avec ses personnages féminins dans l’ensemble bien plus forts et creusés que les personnages masculins. Ce sont elles qui décident, choisissent, souffrent le plus aussi.
Le titre When the weather is fine vient d’une réplique de Hye-won à son ex meilleure amie (Bo-yeong) qui l’a trahie au lycée. Hye-won ne lui a jamais pardonné. Bo-yeong est depuis rongée par la culpabilité et souhaite recoller les morceaux avec Hye-won, qui refuse de faire un pas en avant mais lui dit cette phrase : je reviendrai vers toi quand il fera beau… En effet, nos personnages principaux (le couple principal, Bo-yeong, la mère et la tante de Hye-won) ne vont pas bien. Chacun aspire au beau temps et à surmonter ce qui les ronge. La série met donc en scène une majorité de personnages en mal être qui recherche le beau temps. Et en effet, la série se déroule sur les quelques semaines d’hiver et se termine avec l’arrivée du printemps : dans les cœurs et les têtes aussi bien sûr…
La série est chorale, un peu à la manière d’un Jane Austen Book Club, une partie d’entre eux se retrouve une fois par semaine dans la librairie d’Eun-seob pour parler littérature. Typiquement, c’est le genre de scène que j’aurais dû apprécier, avec un côté bulle chaleureuse. Et bien non, raté. Ces scènes sont fades et pas cocon. La faute à un manque d’homogénéité dans le groupe, avec des personnages bien trop laissés à l’abandon (dont j’ignore d’ailleurs les noms et les fonctions) ?
La littérature est abordée (on cite des poèmes), mais cela reste un peu superficiel. C’est dommage.
Je n’ai pas beaucoup apprécié les deux personnages principaux.
-Eun-seob est peu attachant et vraiment insipide. Il cache une douleur qui n’est pas abordée non plus de manière très subtile
il a été abandonné par sa mère biologique puis par son père et a été adopté, et a du mal à exprimer ses sentiments à sa maman d’adoption
Bon, ok, c’est forcément un passage qui m’a touchée personnellement :
on fait bien comprendre que les liens biologiques ne sont pas les plus forts qui existent, la famille d'Eun-seob est très fusionnelle
et le coup de l’écharpe brodée à la fin est émouvant. Mais ce n’est pas super adroit comme développement, et le fait que Eun-seob ait toujours une attitude assez inerte ne le rend pas super attachant. Perso, j’aime bien les personnages un peu mystérieux, qui parlent peu mais sont là à faire attention aux autres. Pourtant, Eun-seob ne m’a pas intéressée ni touchée…
-Hye-won maintenant : alors déjà, j’ai eu beaucoup de mal avec Park Min-young. Elle est vraiment très racée et sophistiquée avec sa mise en pli toujours parfaite, ses innombrables manteaux (un par scène je pense) et son visage de cire sans expression. Le personnage est glacial, un peu comme l’hiver qui entoure les personnages. C’est sans doute voulu et c’est un parti pris. Mais même dans ses sourires, ses étreintes, elle ne suscite aucune empathie. Elle est assez détestable en fait. C’est un personnage à qui il est arrivé des choses tristes (le harcèlement notamment) et pourtant elle ne suscite pas une sympathie terrible. En fait, je la vois comme une petite fille gâtée, rancunière, qui ne pense qu’à elle. C’est quelqu’un que je n’ai ni saisi ni compris. Ses attitudes envers sa famille, envers Bo-yeong aussi m’ont déplu. C’est un personnage que je n’aime pas en fait. C’est rare concernant le personnage principal d’une série. Est-ce que c’est dû en partie à Park Min-young et à son jeu sans expression et à son visage de poupée ? Sans doute…
Autre chose qui m’a fatiguée : les interminables scènes de flashback au lycée. Une ou deux, pourquoi pas ? Mais c’était un peu beaucoup… Et côté durée du drama, au fil des épisodes, je dois bien avouer que je me suis lassée et que j’attendais d’arriver au bout...
Voilà pour cette critique. J’aurais voulu voir un drama plus chaleureux, plus récit de vie simple, hygge quoi. Il y a de cela dans When the weather is fine, mais bien trop de mystères à résoudre aussi (toujours ce besoin de rajouter des couches sur des couches chez les scénaristes) et de scènes révélatrices en fin de parcours (quel besoin parfois, franchement)… Alors certaines thématiques (que je n’attendais pas) sont intéressantes (comme les violences conjugales) et bien abordées, mais dans l’ensemble, le drama n’en ressort pas super équilibré, et si des personnages se détachent grâce à leurs arcs narratifs et le talents de leurs interprètes (je pense à Moon Jeong-hee qui joue la tante de Hye-won, et qui est formidable), d’autres sont moins doués/gâtés… Et le couple phare est vraiment moyen.
Donc mi figue, mi raisin. J’hésite entre les notes de 6 et 7. A voir avec le temps ce qu’il m’en restera...
*Voir page d'accueil de ma liste pour plus d'explications : https://www.senscritique.com/liste/Kdramas_vus/2850094