Le documentaire "Wild Wide Country" narre l’installation d’une secte tantrique criminelle dans l’état d’Oregon et du combat judiciaire entre le gouvernement et la secte qui se rendent coup pour coup. Pour les spectateurs avertis, beaucoup d’éléments semblent annoncer les réalités du combat sociobiologique et politique auquel se livre la droite et la gauche en Occident, comme si tout cela était une répétition générale.
Le gourou indien fondateur de la secte, Rajneesh Bhagwan, recommandait fortement la stérilisation à tous ses disciples car la maternité et l’amour filial représentait un obstacle pour l’éveil spirituel des fidèles. Chaque femme qui concevait un enfant se voyait dans l’obligation de procéder à un avortement, celles qui refusaient étaient excommuniées.
Afin de gagner des sièges au conseil municipal en dépit de cette politique de dépopulation, les dirigeants de la secte prennent la décision d’importer des sans-abris dans le camp en leur offrant le ticket de bus gratuit en plus du gîte, des habits et d’une dignité retrouvée. Un gigantesque système de fraude à l’immigration se met en place a mesure que des fidèles procèdent à des mariages blancs dans d’autres états en vue d’obtenir des cartes vertes. Mais tout ne se passe pas comme prévu et la majeure partie des marginaux sont noirs et instables psychologiquement; on leur distribue des cafés contenant des sédatifs afin qu’ils se tiennent tranquilles. La délinquance et les incivilités se mettent à augmenter de façon drastique et les autorités n’ont plus d’autres choix que de les expulser dans la capitale de l’Etat, Portland, après que la tentative de les faire s’inscrire au bureau de vote s’est révélée vaine.
Le profil des fidèles est facile à établir : ce sont les plus souvent des jeunes gens diplômés issus de la bourgeoise californienne. La ville la plus proche du camp, Antelope, est majoritairement peuplés de retraités et de fermiers, avec une foi chrétienne assez enracinée et politiquement conservateurs. Les disciples de Rajnees décident de s’emparer démographiquement de la ville le plus proche afin de faire pression sur les autorités du comté. Ils rachètent les propriétés de la ville une par une, transformant le dinner en cantine végétarienne et établissent un espace nudiste en bordure de la ville. Forts de leur succès, les envahisseurs s’enorgueillissent d’avoir "redonné vie à une ville fantôme (sic)"
Les lois de l’Etat d’Oregon reconnaissent que les terrains dévolus à l’agriculture ne sont pas constructibles et ne peuvent l’être que dans la mesure où les constructions abritent des fermiers. La secte se défend en arguant de la liberté religieuse, des droits constitutionnels, de la même façon que les immigrationnistes brandissent la fumeuse formule "droits-de-l-homme" pour amnistier des gens qui ont enfreint la loi en premier, et n’ont donc aucun droit particulier à exiger.
Le bras droit de Bhargwan, une allogène indienne haineuse, s’en prend aux habitants de l’Oregon à chaque intervention télévisée, en insistant bien sur le fait qu’ils sont bigots, intolérants et haineux alors même que la secte a été expulsée d’Inde pour des actions criminelles, la subversion explicite de la tradition hindoue et des troubles à l’ordre publique. Toute pensée relative aux députés ainsi qu’aux sénateurs démocrates fraîchement élus nous convainct que cette secte a échoué là où l’establishment a réussi.
Cette série documentaire montre bien ce que le cosmopolitisme doit au mouvement hippie, post-hippie et que tout cet intérêt pour une mystique orientale de bazar, n’était, pour ces futurs baby boomers profs de yoga ou profs de fac, qu’un prétexte pour saper les fondements de leur civilisation, se défaire du corset de la raison et faire un avec l’Univers dans une communion extatique et dépersonnalisante. Entre le XIXème siècle à travers les âges et The Wicker Man, la série vaut le coup d’œil.