Wolverine par Ninesisters
Second anime développé entre Madhouse et Marvel. Après un Iron Man d’une incroyable nullité – n’ayons pas peur des mots – ce Wolverine ne s’annonçait pas forcément sous de meilleures augures, même si l’apparition éclair du célèbre mutant constitue peut-être le moins mauvais passage de tout Iron Man. De plus, le choix du personnage était parfaitement logique dans le cadre de cette série d’adaptations : il est populaire et possède surtout un lien très fort avec le Japon, étant un des rares super-héros à parler couramment la langue ; il a un faible pour les Asiatiques, et la rumeur veut que de Vipère à son élève Jubilee (pourtant adolescente depuis la fin des années 80), il leur soit toutes passé dessus.
Pour cet anime, Marvel et le studio d’animation font le choix (logique) de reprendre les aventures du petit Canadien au Japon, signées – excusez du peu – Chris Claremont et Frank Miller. Une histoire sombre qui montre à la fois le pire et le meilleur du personnage : sa bestialité d’un côté – à plus forte raison quand quelqu’un s’en prend à un ou une de ses proches – et sa capacité à aimer de l’autre. Trahisons, complots, obligations morales, et morts violentes paveront son chemin. Le pari était néanmoins risqué, l’œuvre étant considérée comme une des meilleurs qui lui soient consacré, et bénéficiant de l’aura apportée par ses auteurs de légende.
Seulement, quelqu’un n’a pas jouer le jeu durant le processus de développement, et a préféré ne garder que les aspects les plus positifs de Wolverine. Avant, c’était un petit canadien trapu, sauvage, violent, et un guerrier sur-entrainé ; il combine une science du combat avec une rage proverbiale le transformant en une machine à tuer imparable, d’autant plus qu’il se retrouve muni d’un facteur auto-guérisseur le rendant virtuellement invulnérable, de griffes faites d’un alliage spécial – l’adamantium – capables de tout trancher, et de sens aiguisés comme ceux d’une bête sauvage. Maintenant, ce n’est plus qu’un grand poseur mystérieux et mélancolique, certes doté d’une super-force et qui fait des sauts de 15 mètres de haut, mais qui manque cruellement de bestialité et dont les griffes n’arrivent pas à égratigner de l’acier suffisamment bien renforcé… Cherchez l’erreur.
Dans l’ensemble, cet anime ne convainc pas. Sur absolument tous les plans. Scénario dont l’unique enjeu – récupérer Mariko – peine à passionner, scènes d’action mal rythmées alors que le studio a bâti une partie de sa réputation sur cet aspect, sans parler des idées parfois saugrenues qui apparaissent dans l’histoire… Je ne peux pas croire que Warren Ellis soit véritablement le responsable de cette catastrophe, ou alors cela indique que les Japonais ne savent décidément pas lire l’anglais et n’auront rien compris à ce qu’il a pu écrire ! La seule bonne idée tient dans l’apparition d’un des ennemis emblématiques des X-Men, normalement absent de l’histoire.
Surtout, le ton de l’anime est au diapason du changement de caractère qui a été imposé au héros : exit la violence sanglante, la bestialité, la soif de vengeance, pour laisser la place à un ton plus mélancolique. Notons au passage que le caractère des autres personnages change lui-aussi, à commencer par Yukio qui n’a plus rien d’une femme fatale. De plus, comme l’histoire ne comptait que 144 pages et que cela ne suffit pas à combler les 12 épisodes de cette série, il y a de nombreux ajouts qui, le personnage mentionné tantôt mis-à-part, soit n’ont aucun intérêt, soit vire carrément au n’importe quoi.
Wolverine en anime ? Ben comme Iron Man : mauvais.
