Xam'd: Lost Memories par Ninesisters
Visuellement, cet anime claque : c'est récent, c'est soigné, c'est ce qui se fait de mieux en la matière. Studio Bones oblige, dira-t-on. L'animation est excellente pour ce type de produit, les décors recherchés et détaillés, les musiques rappellent un peu Fullmetal Alchemist et Fantastic Children mais avec un générique de début bien entraînant ; pour magnifier le tout, la réalisation est elle-aussi excellente, sans exagération ni effets superflus.
Que demande le peuple ?
Seulement si cela suffisait pour faire un bon anime, ça se saurait.
Un bon anime, c'est un ensemble : la qualité technique intervient, mais cela repose aussi – et surtout – sur un scénario et sur une ambiance. Or là, tout de suite, ça "claque" beaucoup moins ; à la fois au niveau des thèmes abordés, que de la façon dont ce scénario est bâti.
En fait, dans les thèmes abordés, je vois surtout un problème de taille : le coup des humains transformés en monstres pour la guerre ou par des fanatiques de tout poil ; des gens qui n'avaient rien demandé à personne, parfois qui ne font de mal à personne après la transformation, mais qui vont s'en prendre plein la gueule. Ça me rappelle cet anime où un père fait de sa fille une créature hybride en la mélangeant avec leur chien. Mais c'est carrément glauque ! Et un moment, ce sont carrément une mère et son gamin qui y passent. Je suis le seul à trouver cela absolument immonde ? J'ai beau savoir qu'il ne s'agit que d'un anime, c'est le genre de trucs qui me donnent envie de gerber.
Mais ça, encore, ce n'est qu'un point de scénario, et pas foncièrement un défaut du moment que cela ne gêne pas la majorité des téléspectateurs. Sauf que les problèmes du scénario ne s'arrêtent pas là.
Dans notre monde, il existe quelque chose appelé la causalité, ou si vous préférez le rapport cause-effet selon lequel tout effet possède une cause ; même si nous ignorons quel cause a créé un effet, tant que l'effet existe nous savons que la cause aussi.
Dans une histoire, les choses sont un peu différentes : un auteur crée des effets, mais rien ne l'oblige à parler des causes. Il n'a même pas l'obligation de trouver des causes aux effets qu'il met en place. Néanmoins, pour la cohérence de son histoire, mieux vaut les trouver, ces causes ; et tant qu'à les imaginer, il les décrit. Au final, si un effet ne semble avoir aucune cause logique dans une histoire inventée, c'est qu'il n'y a sans doute pas de cause logique, justement. Dans Bônen no Xam'd, c'est exactement cela : la plupart des événements semblent n'avoir aucune origine, aucune cohérence ; les scénaristes ont des idées, il les mette en pratique, mais elles donnent l'impression de n'avoir aucun lien avec le reste de l'anime. De la même façon, l'histoire ne semble pas posséder de ligne directrice, c'est particulièrement vrai à partir du moment où l'action se déplace en dehors du vaisseau postal. Et parfois, il y a juste des incohérences, ou des hasards trop fortuits au "timing" trop parfait.
Mais le plus rageant, c'est que j'appelle le "syndrome Spiral", du nom d'un anime extrêmement frustrant. Cela consiste à attirer le spectateur et à le pousser à suivre les épisodes, grâce à un certain nombre de questions qui doivent trouver leurs réponses au fur et à mesure de la série ; et à la fin, aucune réponse. Pour moi, c'est exactement ce qui se passe dans Bônen no Xam'd : de nombreuses réponses ne nous sont pas dévoilées ; et comme nous ne sommes pas dans un monde réel – j'en reviens à mon histoire de cause et d'effet – je doute même que ces réponses existent dans la tête de leurs auteurs.
Je vois cela comme de l'arnaque pure et simple. Après, si cela vous amuse, vous pouvez toujours essayer de combler les failles du scénario avec les explications qui vous arrangent ; de la même façon que ces fans qui cherchent à donner un sens au pseudo-mysticisme religieux de Neon Genesis Evangelion.
Je lis par-ci par-là des internautes considérer le scénario de cet anime comme complexe. Pour moi, c'est juste du foutage de gueule ; bien emballé par une superbe maîtrise technique, mais du foutage de gueule quand même : les scénaristes ont voulu noyer les spectateurs avec une histoire qui part dans tous les sens et qui semble profonde au premier abord, mais qui ne possède en réalité aucune logique interne.