Il y a 4000 ans que l'humanité a abandonné la Terre et vit désormais sur de nombreuses planètes et colonies artificielles. Depuis une quinzaine d'années, des extraterrestres appelés Gnosis attaquent les positions humaines sans qu'on sache vraiment pourquoi ni comment les repousser... Alors, pour contrer cet ennemi mystérieux, un androïde aux capacités de combat supérieures du nom de KOS-MOS est conçu. Alors que le vaisseau qui transporte cette arme se fait attaquer par les Gnosis, KOS-MOS s'active soudain.
Mais s'il sauve son créateur, Shion Uzuki, il refuse pourtant d'obéir à ses ordres et semble suivre un plan inconnu. Très vite, les survivants du navire détruit se voient propulsés au beau milieu d'un affrontement de grande envergure entre les Gnosis et la U-TIC Organization mais aussi leurs propres supérieurs...
Malgré une animation parfois un peu maladroite et une expression des volumes qui peut laisser à désirer – une gestion lacunaire de la lumière, donc –, c'est sur le plan artistique que Xenosaga: The Animation tire son épingle du jeu. Que ce soit au niveau des designs – méchaniques comme des personnages, et en particulier les vêtements qui ne vont pas sans évoquer un heureux mélange entre The Five Star Stories (Mamoru Nagano ; 1986) et Gall Force (Katsuhito Akiyama ; 1986) – ou sur le plan musical – le générique de début, par exemple, met le spectateur directement dans l'ambiance –, cette courte série démontre une créativité et un bon goût rares. Des vaisseaux tels que l'Elsa ou le Durandal, et surtout leur passerelle respective, mais aussi des mechas comme le Vessel of Anima ou bien les appareils Gnosis, ou encore les personnages de Shion, de Kirschwasser ou de KOS-MOS, présentent tous un caractère bien spécifique, une personnalité à la force émotionnelle peu commune et dont l'inspiration germanique ne fait aucun doute la plupart du temps ; pour beaucoup – dont moi – c'est là un gage de qualité...
Là où le bât blesse, par contre, c'est sur les plans scénaristiques et psychologiques. En toute franchise, il ne se passe pas grand-chose dans cette série, et les personnages restent assez creux, limites stéréotypés. Pourtant les 12 fois 25 minutes de cette série – soit à peu près trois fois la longueur du film moyen et de quoi faire une bonne OVA – suffisent plus qu'assez pour développer une intrigue correcte et des relations entre personnages qui vont amener ceux-là à évoluer... Mais non : bien qu'utilisant le suspense avec adresse, le récit tend souvent à s'enliser dans des flashbacks fâcheusement répétitifs et au bout du compte assez ennuyeux, d'autant plus qu'ils s'avèrent le plus souvent à la limite du bateau et presque clichés.
On trouve néanmoins quelques bonnes idées, disséminées ici et là, mais la plupart du temps sous-exploitées voire complétement occultées dans la suite du récit et qui semblent ne servir qu'à alimenter le suspense d'une situation ponctuelle sans parvenir à approfondir l'univers de Xenosaga de manière vraiment convaincante. Dommage, car si le dénouement de l'histoire laisse envisager une suite, celle-ci se fait toujours attendre même plus de cinq après la sortie de cette série sur les écrans, de sorte qu'on n'en saura pas plus...
Malgré ces défauts, Xenosaga: The Animation reste une production qui sait émouvoir et se rendre attachante, et qui ne va pas sans rappeler ces récits épiques des contes d'antan dont elle semble s'inspirer. Une série à voir pour son contenu émotionnel très fort, donc, mais qui ne laisse pas de traces pour son scénario ou ses personnages.
Note :
Cet anime est une adaptation du jeu vidéo Xenosaga : Der Wille Zur Macht créé par Namco et sorti en 2002 sur Playstation 2.