Le succès d'un animé tient parfois à peu. Ainsi, Paripi Koumei (ou Ya Boy Kongmin c'est la même chose) serait passé à travers le radar de beaucoup de gens s'il n'y avait eu un mème autour de son générique. Car il faut le dire "Chan Chan a Tchiki tchiki bang bang" est un chouette chanson entraînante qui donne grave envie de bouger de la tête, en plus de présenter avec humour le concept, plutôt farfelu, de son animé.
Voilà, le célèbre stratège chinois du 2e siècle Kong Ming (ou Zhuge Liang... c'est la même personne) revient dans le Shibuyia du 21e siècle et décide d'aider Eiko, une petite musicienne à percer dans le monde du spectacle. On s'attend à une série comique de type "fish under the water" où un chinois de l'antiquité découvre le monde moderne, mais Kong Ming est tellement balaise qu'il apprend très vite et que dès l'épisode 2, il semble avoir mieux compris notre monde qu'une personne lambda. On ne sait même pas où il habite, juste qu'il travaille dans le même bar que Eiko et qu'il a gardé son costume traditionnel (ce qui serait l'équivalent en Europe d'un mec qui se baladerait en toge romaine.)
Le but de la série c'est de voir un délire où les stratégies du légendaire Kong-ming dans l'HIstoire des trois royaumes sont appliquées au monde de la musique. Et ça fonctionne avec sa logique propre : le stratagème du labyrinthe devient une boite de nuit dont personne ne s'échappe, les flèches décochés par l'ennemi deviennent des followers sur Instagram, etc... C'est hyper drôle et au fond, pas si con, puisque cela évoque même le problème actuel de l'achat de clic par les gros pontes de l'industrie musicale.
Après, l'héroïne, Eiko est assez chouette et les personnages qui l'entourent ne sont pas en reste, entre le rappeur qui a fait un burn-out et remonte la pente, et le patron du club qui est un fan absolu de Kong Ming (et permet de faire un parallèle entre les événements et ceux relatés dans l'Histoire des Trois Royaumes.) Bon, une grosse partie de l'animé va être consacré à la relation d'amitié qui se noue entre Eiko et une chanteuse dans la rue, une bromance (une sistamance ?) assez sympathique mais qui s'éloigne des histoires de Kong Ming. J'ai senti à la fin de l'animé qu'une grosse partie du manga (toujours en cours) restait à adapter et j'ignore, comme toujours, s'ils feront une suite.
Dommage parce que j'ai cru un temps à un animé original, tant on sent qu'ils ont soignés la production musicale : Eiko lorsqu'elle chante est doublé par un Yutaite célbère, les morceaux sont bien produits (même s'ils ne révolutionnent rien) et on sent qu'ils ont rendus une copie propre. Après, le fait que les chansons soient en japonais atténu le côté peut-être désué des paroles des chansons, et le rap de Kabe fonctionne sur moi, alors que si ça se trouve ses rimes sont claquées au sol. Bon, si on connait un peu le monde de la musique (et de la célébrité) ça semble quand même parfois gros (halala ces groupes qui jouent à l'improviste sans avoir fait les balances) mais ça passe quand même
Paripi Koumei reste quand même une bonne découverte de la saison et j'espère que les droits se faire racheter par un site de streaming qui lui permettrait d'avoir une audience française. En tout cas, bravo à la team de traduction qui fut au taquet pour fournir les épisodes sous-titré chaque semaine et produire un résultat franchement qualitatif.