Yashahime: Princess Half-Demon
6.2
Yashahime: Princess Half-Demon

Anime (mangas) NTV (2020)

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Critique provisoire à partir du premier épisode

EDIT : Le premier épisode s'intitule "nouvelle ère" et dans les sous-titres, il est dit que Towa viendrait du village de Reiwa par Yotsume, puis plus logiquement du "village" de Tokyo par Kaede, car à l'époque Tokyo n'est pas la capitale et s'appelle Edo. Mais Yotsume veut plutôt dire que Towa vient du futur, de l'époque Reiwa qui a commencé en avril 2019, événement au Japon, c'est la deuxième ère dont le nom vient du gouvernement et non du souverain lui-même. Puis, "reiwa" signifie "belle harmonie" selon les précisions du gouvernement et les kanjis "rei" et "wa" ont été transcrits sans passer par le chinois, mais à partir du recueil de dix mille feuilles, le "Man'Yoshû", dont Kagome cite un poème à Sango dans le premier épisode, celui sur les sept fleurs d'automne. Il y a donc une symbolique par en-dessous. Le Kanto-kanrei, traduit régent dans les sous-titres, mais qui serait plutôt le député du Kanto du shôgun, titre extrêmement important, interroge Towa sur son futur et son nom Ogigayatsu le lie bien au clan Uesugi qui monopolisait ce poste politique à l'époque, avant 1553, et cela nous situe un peu contradictoirement avec des allusions aux armes à feu et à Oda Nobunaga dans Inu-Yasha dans la première moitié du seizième siècle. L'arme de Towa, un sabre de Yoshiteru Ashikaga, même si elle la possède du Japon contemporain, ère Reiwa en 2019 ou 2020, confirme les allusions symboliques au milieu du seizième siècle, et donc le renouveau de l'ère Reiwa va gagner grâce à Towa la fin de la période sengoku pleine de démons et de guerres. Vhyzome se nourrit des cadavres de deux provinces qui se sont fait la guerre, par exemple. Enfin, grâce à Kaede, on sait qu'il y a 15 ans que Kagome est venue définitivement dans l'ère féodal, c'est presque la distance de l'ancien manga ou de l'ancien animé à aujourd'hui : 2008 fin du manga, 2010 fin de l'animé, 2020 début de Yashahime.


J'étais impatient et j'avais tout à l'heure le choix entre la nouvelle adaptation en vostfr de Dragon Quest : la quête de Daï et Yashahime en version sous-titrée en anglais. Malgré le puissant concurrent, je n'ai pas hésité, j'ai regardé Yashahime avec les sous-titres anglais, puis j'ai regardé le premier épisode de Daï, et j'ai enchaîné avec Yashahime avec le sous-titrage en français. Bref, j'ai déjà vu l'épisode deux fois. Le 20 septembre, c'était le premier épisode de Ju Jutsu Kaisen qui m'a agréablement surpris, vu que j'avais lu le manga et que c'était moins prenant, et hier j'ai vu les trois épisodes de Burn the witch qui à part les jolis dessins m'a semblé fort mauvais. Quel sera mon animé préféré pour cet automne 2020, ça va clairement se jouer entre Yashahime et Dragon Quest : la quête de Daï. Cependant, pour l'instant, je ne peux pas trop savoir, parce que Yashahime est une suite à Inu-Yasha, mais qui n'existe pas en manga et qui surtout n'a pas été écrite par l'autrice de la série originale, Rumiko Takahashi.
Mon impatience n'était pas uniquement liée à mon questionnement si ça va être bien ou pas. Ce qu'on nous annonce, c'est une histoire avec les enfants de personnages principaux de la série Inu-Yasha et en fait il y a plein de choses qui m'étonnent. Je voulais en parler et, du coup, je n'hésite pas à rédiger une critique à la sortie du premier épisode.
Nous allons avoir l'histoire de trois princesses en partie démon, en partie humaine. Laquelle est la princesse demi-démon du titre de l'animé ? On a une fille d'Inu-Yasha et de Kagome, mais elle n'est qu'à un quart démon. On a deux soeurs jumelles qui elles sont bien des démi-démons, mais Towa semble être le personnage principal et donné son titre à la série, et le premier épisode a donné des indices en ce sens, mais rien n'est encore décisif.
Parmi les autres questions, il en est un qui me brûle les lèvres : que sont devenus les héros de la série originale ? A la fin du manga, Kagome abandonne le Tokyo contemporain pour rejoindre ses amis dans le Japon féodal. Inu-Yasha et Kagome sont en couple, Miroku et Sango aussi et ont même deux jumelles, Kyoga a retrouvé le clan des loups-démons et a une épouse aussi. Kohaku a rejoint sa soeur Sango également, et même Rin qui est en partie élevée par la vieille Kaede, puisqu'il faut d'abord qu'elle vive parmi les humains avant de choisir sa voie. Et c'est sur Rin que repose l'essentiel de l'énigme. En effet, Rin est une petite enfant et par ailleurs rien n'indique clairement qu'elle sera la compagne du frère d'Inu-Yasha, Sesshômaru. On a ici le syndrome du roman Le Bossu de Paul Féval, puisque Sesshômaru a fini par épouser la fille qu'il avait paternellement placée sous sa protection. Et comme Miroku et Sango, Sesshômaru et Rin ont eu deux jumelles. Mais, du coup, comment se fait-il que l'une de ces jumelles va devenir compagnon d'armes de Kohaku qui est plus âge que Rin elle-même ? Comment se fait-il aussi que la fille d'Inu-Yasha et Kagome soit du même âge que les filles de Sesshômaru et Rin ? Je n'ai pas encore eu mes réponses dans le premier épisode de Yashahime qui a une construction du récit assez complexe, que je n'avais pas attendue et qui ménage bien le suspense.
J'ai une partie de mes réponses, car ce premier épisode se permet très habilement de raconter une nouvelle aventure des anciens protagonistes de la série et cette nouvelle aventure qu'ils vivent est même ce qui prépare de loin en loin tout le récit des aventures des trois princesses semi-démones.
Le premier épisode est construit sur des flashbacks assez compliqués. Le synopsis nous avait annoncé que l'une des semi-démones était allée dans le présent de Kagome et on début l'épisode dans une ambiance de mystère où effectivement une fille vient du Tokyo contemporain de Kagome et se fait interroger. En clair, pendant les quelques épisodes suivants, on va avoir quelques flashbacks pour expliquer la situation. Le récit n'est pas purement chronologique. Le premier épisode commence au tiers de l'histoire en quelque sorte, et ce qu'il s'est passé avant va être pris en charge par des retours en arrière, et ça crée une bonne gagne de mystère qui nous retient à l'action. Le premier flashback a sans doute été de nous faire découvrir l'origine du Mal. Un monstre a attaqué les héros de la première série, on ne sait pas pourquoi, mais on sent que c'est l'origine des problèmes. Ce flashback a l'intérêt de faire revivre la première série qui est loin des esprits en 2020, c'est un excellent moyen de réamorcer la hype. On retrouve le jeu sur le manque de confiance entre Inu-Yasha et Kagome. Une petite maladresse à noter, c'est quand ils disent que la pierre de shinkon a disparu depuis longtemps déjà, mais il est vrai que quelques années se sont écoulées puisque les enfants de Sango grandissent, elle a un nouvel enfant. Le truc étonnant, c'est qu'Inu-Yasha et Kagome n'ont toujours pas d'enfant, comme si c'était un couple quasi stérile qui avait du mal à en avoir.
J'ai bien aimé voir Sango reprendre du service avec le subtil contraste de son rôle de maman. Une scène m'a fait tiquer, c'est quand elle change de tenue pour aller au combat aussi vite que Superman, mais sinon c'était très bon. Le contraste était excellent quand Kohaku vient la voir et qu'elle est agenouillée tenant ses enfants près d'elle, protectrice mais du coup fragile aussi, alors qu'on la voit en action redevenir la pourfendeuse de démons.
L'intérêt est aussi de voir Rin, c'est encore une enfant,


mais on a une scène très comique où les héros se demandent pourquoi ils ne sont pas attaqués, et Sango réalise que la présence de Rin a fait intervenir Sesshômaru.


Ce premier épisode a aussi le mérite de nous livrer du macabre et de l'horrifique brusque et parfait.


Le démon rhizome (son nom de démon est Vhizome d'après les sous-titres français) est très bien conçu avec l'horrible petite racine qui s'enfuit, on a les corps morts à l'état de squelettes sans têtes, puis on a l'explication avec l'attaque du démon qui coupent les têtes pour les accrocher comme des fruits, cependant que les corps s'assèchent magiquement. Et dans cette scène, on a aussi les racines qui, pour prendre les têtes, s'attaquent inévitablement aux cous des victimes.


Un truc aussi très fort, c'est que, même si lors des combats, nos héros sont largement plus forts, on a quand même le moment de la mort évité de justesse et surtout on a un traitement habile, dans la mesure où on ignore les intentions démoniaques, ce qui fait que ce flou qui fait se poser plein de questions aux spectateurs renforce le côté flippant de l'attaque des démons.
On ne se dit pas seulement : "Vont-ils s'en sortir ?" On se demande : "Qu'est-ce qu'il se passe ?"
Maintenant, ce flashback nous plonge dans une époque où les trois filles ne sont pas encore nées. Et sans cette indice, on pourrait croire que les héros allaient tous mourir dans cet affrontement, ce qui expliquerait qu'ils ne soient pas là dans le combat ultérieur des trois princesses. Car c'est ça la grosse énigme. Nos héros s'en sortent pour l'instant, mais que va-t-il leur arriver ? Pourquoi Inu-Yasha, Kagome, Miroku, Sango, Sesshômaru et Shippô sont-ils absents de l'intrigue livrée par le synopsis de cette nouvelle série ? Il faudra attendre encore quelques épisodes pour le savoir visiblement.
Bref, au moins, le premier épisode n'a pas expédié ce sujet en trente secondes d'explication. On na un mystère qui fait partie de la nouvelle histoire.
Après, j'avais déjà été étonné dans la série originale d'allusions à Oda Nobunaga, à cause de Miroku Nobunaga son homonyme, et même quelque peu à l'influence portugaise pour les armes. Le Japon a été découvert en 1543 par les portugais et Oda Nobunaga il va prendre le pouvoir dans la décennie 1570-1580. C'est le premier des trois unificateurs du Japon, et les deux suivants unificateurs ils sont alors sous ses ordres, l'un Hideyoshi Toyotomi et l'autre Tokugawa Ieyasu qui créera le nouveau shôgunat et le régime d'Edo de 1600 à 1858, période pendant laquelle le Japon n'aura plus de guerre et ne laissera plus entrer les étrangers sur le territoire (marchands chinois, coréens et néerlandais, étant tolérés mais uniquement dans des ports bien précis et pas au-delà). Or, Kagome connaît le Japon moderne. En plus, Edo, c'est l'ancien nom de Tokyo et Tokyo c'est les deux syllabes prestigieuses de Kyoto à l'envers. Bref, comment Edo ou Tokyo pouvait n'être qu'un village dans la série originale, et comment peut-il l'être encore quelques décennies après dans la nouvelle série ? J'ai été surpris d'entendre un clan qui parle de nouveau shogunat, dans ce premier épisode, alors qu'on semble n'avoir qu'un seigneur au fin fond de la campagne. La nouvelle série a-t-elle lieu à la fin du seizième siècle, à l'ère féodal, mais il y avait des guerres, il y avait aussi la tentative de conquête de la Corée, il y avait une énorme christianisation en cours sur l'île de Kyushu et au sud de Kyoto sur l'île de Honshu. Certes, beaucoup plus à l'est, Edo ou Tokyo était moins concernée, mais au moins on devrait avoir le début d'une grande ville. La série donne plutôt l'impression d'être dans une ère médiévale plus ancienne encore, malgré les allusions de la série originale à Nobunaga et aux nouveaux armements.
Le premier épisode joue pourtant sur le rapport à l'Histoire, puisqu'un livre touristique sur le Japon contemporain semble s'être perdu dans cet univers féodal, ainsi qu'une selle de vélo, bon rappel d'un "running gag" de la série initiale.
Il faudra visiblement faire abstraction du manque de logique dans le cadre historique, mais en tout cas le récit est d'ores et déjà captivant avec une bonne construction complexe. Après le flashback, on a droit à une autre belle scène d'action avec ses surprises. La fille d'Inuyasha a un charadesigne de folie, je ne parle de best waifu, même si elle est très jolie, mais je parle bien sûr de la richesse du personnage dans ses traits. On a tout le côté jeune chien fou de son père avec les cheveux noirs plutôt humains, le serre-tête rouge dans les cheveux pour rigoler car il double l'idée des oreilles de chien qui faisaient tant délirer Kagome. Son côté pieds nus, ses tronches rigolardes, elle fait à fond garçon manqué et gentil toutou. Rustique et très jolie en même temps, forte et féminine à la fois. Elle a du style et le côté tignasse de celle qui ne fait attention à rien. Kagome n'a pas eu le temps de policer son éducation a-t-on envie de dire. Mais elle a la joie et l'amour des autres de sa mère visiblement. Je suis beaucoup moins marqué par le personnage principale Towa, mais on verra la suite.


J'ai bien aimé encore une fois le moment d'action final, quand la fille d'Inuyasha se positionne mal comme lui crie Sango et fait voler le bonnet du vieux. On sait déjà que Yotsume est un démon puisque notre héroïne l'attaque à l'odeur, mais on voit apparaître la deuxième paire d'yeux. C'était bien pensé, puis sa transformation en hibou rappellera aux plus attentifs qu'il y avait un corbeau au début du flashback avant même l'attaque du monstre.


Pour l'instant, l'animation et les dessins sont correctes, ils sont expressément fidèles à la série originale jusqu'aux catch eyes de milieu d'épisode. Le mystère et la distorsion chronologique portent parfaitement le récit, on revoit les héros de la série originale, ce qui crée du lien. C'est bien parti, croisons les doigts ! Après, ce ne sera pas toute la finesse du scénario original. Je pense le voir à certains indices, mais ça devrait être très bon quand même.

davidson
8
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le 3 oct. 2020

Critique lue 2.8K fois

davidson

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