Iwaya Sumire est une employée de bureau modèle, mais à 27 ans, elle est toujours célibataire, ayant du mal à se remettre de la rupture avec son ancien compagnon. Ce dernier n'a pas supporté d'être inférieur à elle sur plusieurs points : en effet, elle est plus grande que lui, a un job plus gratifiant et gagne un meilleur salaire. Ce qui pourrait passer pour des atouts dans cette société ultra concurrente fait malheureusement fuir les hommes, ces derniers préférant les femmes plus soumises.
Un jour, en rentrant chez elle, Sumire trouve devant son immeuble un carton dans lequel un jeune homme semble inconscient et blessé. Elle le monte chez elle et le soigne. Le lendemain, lorsqu'elle rentre du travail, le jeune homme est toujours là et, à son grand étonnement, il la supplie de le garder avec elle. Celle-ci souffrant de son trop-plein de solitude accepte sous certaines conditions : elle le considérera comme son chien adoré et décédé, il devra alors répondre à toutes ces attentes, être affectueux, l'attendre quand elle rentrera du boulot, et répondre au nom de Momo, bien évidemment celui de l'animal défunt.
Avec un drama ayant un tel sujet, plus d'une personne vous dira : « Qu'est-ce que c'est que cette histoire perverse ? » Il est vrai que remplacer le souvenir de votre animal domestique par une personne humaine peut sembler très suspect et d'ailleurs dans la vraie vie, on fait habituellement le contraire, l'acquisition d'un animal suit souvent la mort d'un être cher.
Mais ne pourrait-on pas y voir ici une critique de la société japonaise actuelle où le célibat à partir d'un certain âge est considéré comme une honte et où l'acharnement au travail reste fréquent. Ce drama n'a pourtant rien de pervers car on constate un respect mutuel entre nos deux protagonistes, ce n'est nullement une relation sado-masochiste, tout le monde y trouve son compte et cela donne lieu à des situations plutôt cocasses : Il faut voir Momo donner la patte ou accourir à la porte d'entrée dès que Sumire rentre ! Et puis, nous sommes dans un drama, et généralement on ne trouve pas d'énorme provocation dans ce genre de programme. Au contraire, ici, tout est charmant, notamment l'acteur Matsumoto Jun, célèbre leader du groupe de J-Pop Arashi. Dans Kimi wa Petto, il réussit à rendre les choses plus légères et il apporte beaucoup de bonne humeur et d'énergie aux différentes situations. Cet acteur est d'une séduction incroyable, en particulier grâce, et paradoxalement, à un sourire quelque peu crétin, sourire qui finit par devenir contagieux. Certaines rêveraient même de l'avoir véritablement pour animal domestique! Quant à Koyuki, c'est un plaisir de la voir interpréter Iwaya Sumire, tant le rôle lui va à la perfection. Elle choisit une approche de jeu assez particulière qui la fait apparaître froide et inexpressive et qui nous laisse au départ quelque peu désarçonné. Mais il faut persévérer car petit à petit, elle s'ouvre, se radoucit, amenant même à l'empathie. La sobriété de son jeu est réjouissante par le fait qu'il change des habituelles actrices hystériques et cette qualité d'interprétation finit par nous la rendre véritablement attachante. De plus, la particularité de son visage apporte quelques notes d'humour, en effet celui-ci apparaît grave et impassible, ce qui procure l'occasion aux collègues de travail de Sumire de la surnommer « Nô » en référence au masque placide porté par les comédiens du célèbre théâtre traditionnel japonais du même nom.
On ne s'ennuie pas un seul instant dans ce drama qui sait rester fidèle au manga de Ogawa Yayoi tant dans le choix des acteurs que dans la succession des scènes. Kimi wa Petto est une vraie réussite grâce à un très bon duo d'acteurs plein de charme et de finesse.