Fierté contre narcissisme
Un drama rempli de drôlerie et doté d'un sujet adulte.
Sumire, qui a vingt-neuf ans, est une femme cynique et quelque peu désabusée par les hommes. Elle remet cela sur le dos de sa taille, de son salaire et de son revenu qui sont tous trop élevés, et "bien sûr", aucun homme japonais ne désirerait vraiment avoir une femme qui lui est supérieure en ces trois points. D'ailleurs, le drama ne se prive pas de nous rappeler souvent ces trois raisons par la bouche d'un tas de personnages différents ce qui renforce la drôlerie de la chose par ces effets de répétitions inattendues de cette explication si terre à terre : ce n'est pas seulement l'héroïne qui s'inflige du remord de façon tragi-comique mais le monde qui est en fait si terre à terre et qui l'affirme.
Ainsi de nombreux écarts constants et non pesants entre moments mélodramatiques purs, prosaïsme des plus prononcés, ou guimauve... se succèdent sans toutefois négliger l'avancement du scénario qui tend toujours de plus en plus vers la fin de cette parenthèse enfantine que vit l'héroïne, et son choix final.
Un point très positif concerne les personnages. Malgré leur exubérance (le psychologue qui se balade toujours avec son petit chihuaha au bras, le concierge acharné et jovial de la résidence "Mom paradis" (avec une faute d'orthographe), la secrétaire jalouse et volontairement potiche, le serviteur ex danseur classique à la brosse à cheveux métallique qu'il garde toujours avec lui pour se recoiffer...), et même au finale l'éxubérance de la situation (une femme de vingt-neuf ans qui prend pour animal de compagnie un jeune danseur en fugue de vingt ans), le tout participe de concert à l'avancée de l'action de façon efficace et légère dans un monde éphémère d'insouciance et de fuite en avant. Le ton étant donné au tout début, nul chamboulement dans la remise en cause de la plausibiltié des événements.
Malgré cette légèreté sans cesse revendiquée, des sujets sérieux trouvent le temps d'être traités notamment et surtout celui de la réussite professionnelle de la femme dans le Japon actuel. D'ailleurs, le psychologue est le personnage qui nous explicite noir sur blanc les problématiques, et il est d'ailleurs à la fois amusant et intéressant d'utiliser le sujet des animaux de compagnie qui en plus d'être une vraie problématique au Japon, permet de parler plus généralement de la solitude amoureuse de l'être humain. "Fierté contre narcissisme", c'est en effet l'opposition que fait le psychologue pour parler de l'individu dans la relation amoureuse et également le dilemne auquel à affaire Iwaya Sumire. Cette dernière doit choisir entre un "senpai" (une sorte d'ainé dans le système scolaire) journaliste "d'élite" comme elle, d'une taille plus grande (1m83 vs. 1m72), au meilleur revenu et à qui elle s'efforce de donner un visage au plus haut de sa forme, et, son "petto" (animal de compgnie) Momo/Goda Takeshi, avec qui elle n'utilise aucun masque sociale, et qui devient églement par conséquent son confident le plus intime.
Un instant d'incertitude et de silence, de perte de tout... fait pointer un espoir pour le drama à ce qu'il accède à un autre stade de récit à la fin, mais l'insouciance de ce programme télévisuel de divertissement reprend le dessus pour nous resservir un dernier et improbable dénouement positif.