Il fallait que je mate Your Lie In April, parce qu'il est PREMIER de la liste Sens Critique de la plus belle série animé de tout-les-temps HO MY GOD !! Bon, le fait que cette liste ai été faite en 2015 et donc qu'on ne trouve absolument pas d'avis sur des séries plus récentes biaise le truc. C'est d'ailleurs le cas de la plupart des sondages sur les animés de ce site où les séries des années 2000 sont sur-représentées (et les Chevaliers du Zodiaque qui possède un fandom de forceurs qui va gonfler les votes.)
Bref. Ça m'a titillé, on s'est maté les deux saisons et effectivement, c'est de la bonne came et on est dans le haut du panier. Niveau graphique il n'y a rien (ou si peu) à redire : c'est beau, c'est bien animé, les personnages jouent de la musique et refont les notes à la frame près. Ca en fait même un peu trop avec ces envolées musicales qui lâchent des paillettes dans la foule, des pétales de roses partout et ses pianos en 3D. Du reste, c'est parfois émaillé de trouvailles graphiques et le boulot sur l'animé est impressionnant.
Le gros problème, c'est qu'on a maté cette série en parallèle de March Comes in Like a Lion, que la similarité entre les deux séries s'est faite en défaveur de Your Lie In April. Dans les deux, le protagoniste principal est un jeune adolescent à lunette, vaguement dépressif, plongé depuis l'enfance dans une passion aussi destructrice que salvatrice et qui va, au contact des autres, se sortir les doigts du cul, puis, venir, à son tour, en aide aux autres.
C'est pô subtil :
Car Your Lie In April lorgne quand même bien plus du côté du drama amoureux que du slice of life, et parfois... c'est pas subtil du tout. Déjà en instaurant direct un carré amoureux bien visible, dont on voit très, très vite les ficelles et qui ne changera pas d'un iota durant l'animé. La pauvre Tsubaki est bien mignonne mais ses aternoiements afin de savoir si Kousei l'aime ou pas (MEUF : c'est visible comme le nez sur la figure que non. Et arrête de dire qu'il est "comme ton petit frère" non seulement c'est faux mais ça rend le truc encore plus dégueulasse) m'a un peu saoulé à la longue. Et puis, niveau "cruauté parentale" l'animé pousse le curseur assez loin me donnant des réminiscences traumatisante de vieux épisodes de Laura ou la Passion du Théatre maté sur la 5 étant gamin.
Pareil pour ces moments où les gens dans le public commentent la musique que l'on est en train d'entendre, et qui a partir de trois notes sur le piano sont capables de nous dire si le musicien est déprimé, heureux ou s'il est un peu soucieux parce qu'il a oublié de sortir de linge de la machine à laver ce matin mais quand même un peu content parce qu'il a eu deux pain au chocolat pour le prix de deux à la boulangerie.
Je dois l'avouer, si j'avais maté cet animé plus tôt dans ma vie (ou du moins à l'époque de sa sortie), j'aurais peut-être trouvé la relation entre Kaori et Kousei marrante ou accrocheuse. Ici, je me suis dit "rhaaaa, encore une relation "je t'aime-moi-non-plus" avec une gamine tsundere qui gueule sur le garçon quoi qu'il fasse." Après, il faut avouer que ça rend plus touchant les moments de véritable complicité entre les protagonistes, mais purée, pour un ancien enfant battu, l'animé semble dire que le seul moyen pour lui de s'en sortir, c'est de le forcer et de lui donner des coups pour qu'il comprenne.
Ce qui accentue la comparaison avec March Comes In Like a Lion, où l'attitude de protagonistes est totalement inverse, ce qui rend cette dernière série encore plus touchante et adorable.
Idem pour la maladie de Kaori (c'est pas un gros spoiler, ça arrive très vite dans la série) qui est un artifice bien trop gros pour que j'y crois. Notamment le fait que sa maladie n'est jamais nommée et semble avoir des symptomes tellement différents qu'il est impossible de savoir de quoi elle est malade :
Elle peut avoir des vertiges, des crises d'épilepsie, du sang qui coule, mais peut courir ou se jeter toute mouillée à la flotte. Elle fait de la rééducation AVANT une opération. Ma copine pensait qu'elle avait une maladie neuronale, mais lorsqu'on la voit sur le billard, elle ne se fait pas opérer du crane.
C'est une "jolie petite maladie beigninement dangereuse" qui vous rend toute faible quand le scénario en a bien besoin et ça ne m'a pas aidé pour avoir de l'empathie pour elle.
Autre reproche : l'abus de flashback est quand même assez lourd, même si, je comprends que faire gagner des précieuses secondes d'animation à une série qui a dû couter une blinde est un peu obligatoire.
Mais ça valait quand même le coup :
En dehors de ces éléments assez cliché, l'animé vaut quand même le coup : il y a de nombreux passages vraiment drôles, des storylines touchantes et même si la psychologie des personnages n'est pas hyper profonde et un peu clichée... on les aime bien quand même.
Mention particulière au dernier épisode dont je ne taris pas d'éloge.
La scène de piano centrale est non seulement hyper belle, mais l'animé fait ENFIN ce qu'il n'avait pas fait en 21 épisodes : mettre les émotions à nu. Ici, pas de commentaires superflus, pas d'appuie, tout les sentiments passent par la musique et par le graphisme.... et c'est BEAU !
Idem pour la fin qui offre une note assez douce-amère assez bien vu. Kaori offre une dernière fois toute la franchise qu'elle n'avait pas eu (d'où le titre de l'animé) et explique son comportement en éclairant certains points de sa vie mais aussi de son rapport à Kousei qui nous manquaient. Et l'animé est enfin subtil sur son propos.
Bref : Your Lie In April est un drama, avec les clichés inhérant aux dramas, mais qui se regarde sans déplaisir et possède de véritable moment drôle, touchant ou grandiose.