Yowamushi Pedal
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Yowamushi Pedal

Anime (mangas) TV Tokyo (2013)

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Il est possible de faire des shônen sportifs sur n’importe quel sport, ou n’importe quelle activité impliquant entrainements, rivalités, et duels, comme le go. Par « shônen sportif », j’entends ce genre très codifié fait d’affrontements palpitants, de retournements de situation, et de saines amitiés viriles.
Yowamushi Pedal entre dans cette catégorie, en l’appliquant au cyclisme sur route, par équipe de préférence car le sport en équipe rajoute des enjeux ; ici, c’est le fameux « c’est la dernière chance pour nos sempai de remporter le tournoi » qui apporte une pression supplémentaire sur les protagonistes.

Outre son sport, la particularité de cette série tient dans son personnage principal, un otaku patenté. Ou, du moins, les deux sont liés. En effet, le cyclisme peut être considéré tantôt comme un sport, tantôt comme un simple moyen de transport. Et pour Sakamichi Onoda, c’était clairement un « simple moyen de transport », mais dans lequel il s’est tellement investi sans s’en rendre compte – notamment pour faire des aller-retours à Akihabara – qu’il a fini par développer une puissance peu commune, notamment concernant les côtes.
Au début peu enclin à pratiquer un sport pour lequel il ne se sent aucune disposition, il va changer d’avis en constatant qu’il possède de réelles aptitudes, et en se découvrant de nombreux amis au sein du club.

Viennent ensuite les phases d’entrainement et de compétition, le déroulé est d’un classicisme éprouvé et ce ne sont que les éléments annexes – comme les caractéristiques du sport pratiqué et les personnages – qui devront apporter un semblant d’originalité. Néanmoins, quand les codes sont bien exploités, que les protagonistes sont attachants, et l’ensemble reste bien écrit, cela devient un genre des plus appréciables, voire un des plus passionnants qui puissent exciter.
Malheureusement, comme tout genre, il possède ses écueils, ses défauts, et Yowamushi Pedal tombe dans un des pires imaginables : la dilatation du temps et de l’espace. Vous vous rappelez, dans Captain Tsubasa, ces légendes comme quoi il fallait un épisode aux joueurs pour aller d’un bout à l’autre du terrain ? La même chose se produit ici.

C’est un problème d’adaptation. En manga, il s’agit avant tout d’ajouter du suspens, mais cela fonctionne car le lecteur sait que le temps qu’il prendra à lire une case, n’est pas le temps qui se déroule concrètement dans l’histoire. De la même façon, quand un personnage pense, c’est censé aller plus vite que s’il avait parlé à haute voix. Dans un anime, les choses sont différentes, et à moins de coller une analepse en plein milieu d’un épisode, nous devons considérer que le temps de l’épisode correspondant au temps écoulé. Ce qui nous amène à des aberrations comme celle-ci : les personnages ont 200 mètres à parcourir au début de l’épisode pour atteindre un objectif, ils roulent au maximum de leurs capacités, ne s’arrêtent pas, et à la fin, ils ne sont pas encore arrivés. Ce qui le rend encore plus improbable, c’est que contrairement à d’autres séries, les distances sont clairement stipulées, et qu’un calcul simple nous permet de comprendre qu’ils iraient plus vite en marchant.

Yowamushi Pedal peut se diviser en deux parties : l’avant-tournoi – donc la découverte des protagonistes, les entrainements, la sélection des cyclistes pour la compétition, etc… – et le tournoi à proprement parler. Sauf que le tournoi, qui devrait être l’élément central, s’avère juste frustrant. Frustrant car il n’avance pas, et frustrant car il apparait clairement que le nombre d’épisodes prévus pour cet anime (qui sera suivi d’un autre dans plusieurs mois) ne suffira pas à en voir le bout ; ce qui rend encore plus énervante leur lenteur : en allant plus vite, peut-être qu’il aurait été possible de tout raconter.
Ainsi, nous obtenons un anime parfaitement divertissant dans sa première partie, mais rapidement insupportable dans ce qui aurait dû être le cœur de son récit. Cela doit rendre beaucoup mieux en manga, car dans les faits, l’anime finit par devenir intenable.
Ninesisters
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le 6 juil. 2014

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