(Spoilers en pagaille)
En réalité, c’est plus un Cgdct qu’un magical girl. Ça, c’est ce que je me suis dit à la moitié de la série. Puis ça prend une tournure tragique.
Elles ne peuvent pas mourir. Si elles se battent, leurs corps se dégradent. Alors, est-ce qu’elles peuvent ne pas se battre ? Non, car les monstres (les vertex) peuvent vraiment détruire le monde, si j’ai bien compris. Mais alors pourquoi le Taisha crée des monstres réellement capables de lui nuire ? En effet, des héroïnes désabusées pourraient cesser de se battre et causer des catastrophes, c’est d’ailleurs ce qui se passe à la fin. De la part du Taisha, c’est vraiment un plan à la fois cruel et débilement hasardeux, mais qui semble nécessaire.
Et pourtant… non seulement le Taisha cesse de les exploiter à la fin, mais il leur rend toutes les facultés qu’elles avaient perdues. Pourquoi est-ce qu’elles ont droit à ce traitement de faveur, contrairement à la fille manchote dans son lit d’hôpital ? Est-ce qu’en fait le Taisha n’a pas absolument besoin de cette énergie, qu’il lui suffit de planter des éoliennes ou je ne sais quoi ? Est-ce que la grève de Mimori et la révolte de Yuuna ont servi à quelque chose ? Bref, le scénar me paraît pas hyper bien ficelé, et je trouve cette fin un peu mièvre et décevante (je m’attendais à un équilibre genre nos héroïnes continueront à se battre de manière raisonnée et acceptent leur lent déperrissement car elles seront toujours là pour se soutenir mutuellement, un peu comme la vieillesse pour nous ; mais non).
Mais Yuyuyu brille dans d’autres domaines. Déjà, par une innovation tordue : le destin de nos héroïnes n’a pas été scellé par une race extra-terrestre abstraite qui nous dépasse, mais par leurs parents et proches qui se cachent derrière le mensonge et l’amnésie (même si c'est finalement peu exploité).
Ensuite, les décors dans ce monde caché sont oniriques, colorés, et variés, et m’ont vraiment plu.
Et enfin, les personnages — c’est là que brillent les meilleurs magical girls. Déjà, elles sont cinq et je trouve qu’aucune n’a été sacrifiée par le scénario †. Elles sont attachantes et elles évoluent (c’est notamment frappant pour Karin), et on croit à chacune de leurs réactions quand elles apprennent la vraie nature de leurs liens au Taisha. Et c’est là que la première moitié prend tout son sens : elle crée une dynamique de groupe, elle construit la galerie de portraits, et ça marche infiniment mieux que dans Mai-hime. Enfin, c’est rare et raffraichissant de voir une héroïne en fauteuil roulant.
† Hommage à toutes ces cinquièmes magical girls dont la caractérisation a été sacrifiée : Momoko dans Dorémi, Vénus dans Sailor Moon, Saaya dans Hugtto, Mami dans Madoka, Lyna dans lolirock…