Avec ce titre, vous allez peut être penser "Encore un animé d'Idols !". Eh bien, ne vous arrêtez surtout pas à ça.
Je n'apprécie pas l'horreur dans le sens où...je suis quelqu'un de peureux qui sursaute très vite. Je sait lire l'horreur mais la voir peut être difficile. Pourtant, j'en suis attiré, tout comme un moucheron vole vers la lumière.
On voit le genre horrifique partout aujourd'hui. Et un des monstres les plus iconiques avec le vampire, c'est la figure du zombie. Souvent très cliché à cause de toutes ces sagas comme Resident Evil ou Walking Dead, le zombie est un monstre mort-vivant qui se baladent sur la route très lentement, ne pensant à peine qu'à se nourrir de cervelles bien juteuses.
De là, vous voyez peut être où je veux en venir : Zombieland Saga ne tombe pas dans ces clichés du genre horrifique et de l'invasion zombie, il tente de revitaliser les codes du genre en évitant tous les clichés.
Réalisé par Mappa, qui a entre autre réalisé Yuri on Ice, Last Hero Inuyashiki et Kakegurui (pratiquement que des bombes jamais mises au devant de la scène), les producteurs sont Cygames (qui produisent des jeux vidéos comme GrandBlue Fantasy) avec une collaboration avec Avex Group, une société d'industrie musicale TRÈS importante au Japon.
Tout ça pour vous dire que ça donne un max.
Cet animé déjanté de la fin d'année 2018 à pour sujet des zombies féminins qui deviennent un groupe d'Idols nommé "Franchouchou" pour sauver la ville de Saga et c'est en 12 épisodes. Voilà le synopsis en une phrase, et ce, sans spoiler des passages extrêmement marrants. (lisez pas le résumé de Crunchyroll, je comprend pas d'où ils ont pondu ce truc).
Zombieland Saga est dans la catégorie comédie horrifique, mais ce n'est pas une série d'horreur à proprement parler (je songe à Gakkou Gurashi qui le manie très bien). Les clichés de l'horreur sont utilisés pour piéger le spectateur (l'épisode 1 est fait pour ça). Au lieu de nous donner une peur et de l'angoisse, Zombieland est en opposition avec cela, nous donnant des éléments de comédie juste géniaux, et tout cela à un but : critiquer l'industrie des Idols. Vous comprendrez.
Zombieland Saga se joue de lui même, comme une blague réussie. On s'attache rapidement à ses personnages délirants, l'héroïne l'adorable Sakura dont le rêve d'être une Idol qui devient réalité, la délinquante Saki, Ai, Junko, Lily, Tae Yamada... On apprend leur passé et on les voit grandir émotionnellement. Franchouchou est un groupe haut en couleur, devenant plus qu'un groupe d'Idol mais une sensation, un espoir. Je donne une énorme mention spéciale au seul homme qui compte dans l'animé, qui est le magnifique Kotaro Tatsumi qui est complètement FOU et incarné par le seiyu Mamoru Miyano ultra connu pour être la voix de Riku dans Kingdom Hearts, Light Yagami de Death Note ou encore Tamaki de Host Club.
Dans les animés d'Idol, c'est la motivation et la détermination qui prédomine. Qu'il pleuve, qu'il grêle, qu'il neige, les Idols danseront toujours. Franchouchou est excellent sur ce point : vu que les Idols sont déjà mortes, elles peuvent mourir sur scène qu'elles continueront à chanter et danser. Pour ça, j'avais envie qu'elles connaissent le succès dans leur monde. On voit combien il est difficile de devenir populaire.
L'humour est parfois un peu lourd, truffé de gags surprenant et souvent absurdes. Tae Yamada en est l'exemple bête et méchant, pour ceux qui comprendront.
Par rapport aux sons et images dans l'animé, parlons d'abord de l'opening que j'ai adoré. Adabana Necromancy interprété par les seiyus du groupe Franchouchou (je ne les connais pas très bien à part deux, les voix de Tae Yamada et Ai, donc je vais éviter d'en parler). L'opening est juste sensass, plein de pépites et de références diverses à l'univers horrifique mais pas que, et avec un style graphique totalement différent de l'animé, plus terne dans les couleurs. La musique fait énormément comédie musicale, mais a quelque chose de "Jojoesque" (une des références que j'ai apprécié), avec un quelque chose de fort qui bouleverse. L'opening est lui-même fait pour tromper le spectateur, jouant sur une fausse angoisse balayée par des Idols et le personnage de Kotaro qui danse. Quand on se rend compte de la supercherie, le style graphique de l'animé refait surface.
Les musiques du groupe sont plutôt nombreuses, elles ne sont donc pas tout le temps répétées comme dans certains animés et où on en devient malades. Elles sont de genre totalement différents, du métal, rap, musique électronique vocaloid-esque et évidemment, de la bonne vieille J-pop. En tout cas, la musique est très bonne, et si Franchouchou faisait un concert, vous pouvez être sûr que je me prendrais un ticket direct.
Je vous conseille de regarder la Rap Battle de Zombie pour comprendre mon engouement pour Zombieland.
Par rapport à l'image... le character design est assez original pour les zombies et révèle leur personnalités, chacune est bien distincte. L'image est fluide. On retrouve une bonne fluidité du mouvement qui n'était parfois pas au top dans Yuri on Ice, avec une très bonne animation même s'il m'a semblé voir des petits petits trucs pas très jolis de loin. Même les CGI que l'on peut voir durant certaines scènes de danses, je les ai pas trouvé aussi moches, sachant que, malheureusement, je sais qu'il y a bien pire. Au moins, ces effets un peu 3D n'y sont pas tout le temps. En plus de tout cela, les couleurs sont lumineuses, parfois comme s'il y avait de l'aquarelle (voir l'ending). Je n'ai pas non plus été trop impressionnée par l'animation, mais elle vaut le détour.
MAPPA a su créer une série surprenante à beaucoup de point : Zombieland Saga a su jouer sur le sentimentalisme (préparez vos mouchoirs), l'humour, l'absurdité et la parodie, nous faisant passer un très bon moment. L'originalité étant dans la réinvention du mythe du zombie et la satire de l'industrie d'Idol, qui est excellente. J'ai trouvé l'animé plutôt court, me demandant s'il y aura une saison 2. Comme toujours lorsqu'on s'attache à des personnages, il est difficile de les laisser partir.
En tout cas, si vous n'avez pas vu cet animé... Go ! Go ! Go ! Go ! Go ! Go ! Go !