Festival de Cannes 2023 selon Yasujirô Rilke

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Sur 3 écrans, tel Abel Gance, Pedro Costa filme trois femmes chantantes, cadrées en différentes échelles de plan, cernée par les cendres et la terre volcanique qui rappelle le Cap Vert. Un pur joyau de beauté lyrique.

Vu en salle ScreenX au Cinéum de Cannes

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Baigné dans une photographie qui évoque l'ardeur d'un "Volver", pétri par une intelligence digne du "Close-up" et, malgré tout, profondément singulier sur le portrait que Ben Hania dresse de ces femmes, un très grand film !

Vu au Lumière Terreaux

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En bon dostoïevskien, Ceylan sait que la qualité d'une oeuvre ne tient pas à la sympathie de son protagoniste. En campant aux côtés d'un sale mec, en Anatolie, le cinéaste déploie les trouées ténébreuses de l'âme humaine, trop humaine.

Vu au Lumière Fourmi

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Tel un venin qui coule, goutte à goutte, dans les veines d'un pays bâti sur la vérole de la cupidité, Scorsese fait trainer son film dans une langueur qui n'a d'égale que la puissance fascinante et mortifère du serpent criminel.

Vu à UGC Part-Dieu

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Ce qui semble, à ses débuts, s'aventurer dans un film à thèse s'épanouit au fil des séquences pour atteindre à une grâce, où le sens de la liberté n'a d'égal qu'une beauté de la mise en scène rarement atteinte par son auteur.

Vu au Lumière Terreaux

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Le genre de film qui vous lave les yeux, qui vous panse l'âme à la fois qu'il vous borde le coeur trop près de la mélancolie. Kaurismäki, enivré de passéisme, saisit quelque chose de la décrépitude du monde et de son rachat, par l'amour.

Vu au Lumière Bellecour

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En suivant le chemin de trois solitudes blessées, de trois figures meurtries, le cinéaste singapourien sonde quelque de la jeunesse chinoise éloignée de la nature et qui, en se lançant à sa quête, recouvre une paix intérieure. Émouvant !

Vu sur la plateforme AFCAE

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Ce premier long secoue et marque, notamment par sa vertu subtile à glisser du feel-good movie de vacances au drame intime. Mention toute spéciale à la superbe du jeu tout en nuances et profondeur de Mia McKenna-Bruce.

Vu au Lumière Bellecour

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En 1h, le documentariste chinois recueille la parole du compositeur Wang Xiling, en mêlant ses témoignages aux grands mouvements de ses symphonies. Le tout traçant, encore, les horreurs commises, au nom du bien, par la maoïsme.

Vu sur le site d'Arte

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Entre classicisme et souffle opératique, Bellocchio accuse, à travers le rapt de Mortara, l'intégrisme forcené du catholicisme sous Pie IX. Ressort du film le sentiment à la fois carnavalesque et tragique d'un pouvoir profondément injuste.

Vu au Grand Théâtre Lumière de Cannes

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Kitano s'attèle au film de samouraï. Même si, en tant que chanbara, le film n'atteint pas le génie de "Zatoichi" et que le spectre de "Kagemusha" plane tout du long, quel plaisir de retrouver le sens elliptique et absurde du maître japonais !

Vu en salle Imax au Cinéum de Cannes

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Sujet : les violences conjugales. Traitement : de Rohmer à Hitchcock, en passant par Varda/Demy et Godard. Inspiré, redoutablement ficelé, interprété avec sa maestria habituelle par Efira, il manque la subtilité du personnage de Poupaud.

Vu au Méliès Jean Jaurès de Saint-Étienne

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Baigné dans un soleil qui semble comme venir du dedans de l'image, comme le passé sourd des tréfonds du sol, ce nouvel élan poétique signé Rohrwacher a la beauté des classiques, tout à leur vitalité, et ne concède aucun faux mouvement.

Vu au Lumière Terreaux

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Avec une mise en scène inventive à l'esthétique rayonnante, Chokri sonde les limites du désir, entre l'instinct charnel et la distance cérébrale. Dommage, malgré les qualités du film, que tout se finisse dans un déterminisme attendu.

Vu au Lumière Bellecour

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Dans une ligne claire délicieuse au regard, P.Berger raconte l'historie d'un amour naissant, brisé puis cautérisé. Le tout dans un New York rêvé et révolu, sur fond de naissance du hip hop. De quoi régaler les enfants et les vieux enfants.

Vu sur la plateforme de l'AFCAE et revu à UGC Ciné-Cité Part Dieu

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Tandis que les derniers Loach ruminaient une même rengaine, celui-ci donne à voir les classes populaires sous un versant plus complexe. Sans s'arracher au manichéisme, Loach y instaure une humanité rafraichie.

Vu au Lumière Fourmi

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La force : actualiser par une image en plein soleil, dardée par une texture HD, la manière dont le monstre du nazisme a une actualité en 2020s. Sa limite : la trop grande assurance de ses effets, sans que la bride soit lâchée.

Vu au Lumière Terreaux

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Kim Jee-woon use ici des puissances du cinéma dans leur vertu illusoire à faire oeuvre de licence poétique contre le diktat du pouvoir. Si la fable est grossière, l'exécution de l'auteur séduit par la plénitude artisanale du style.

Vu à UGC Ciné-Cité Part Dieu

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À travers 3 étapes, Alonso passe par 3 degrés d'appréciation : l'étonnement dans la partie western en noir et blanc, l'émotion face à la jeune amérindienne suicidaire puis l'ennui poli, malheureusement, au terme du film.

Vu au Lumière Fourmi

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Le film dans le film est mieux que le film (comme pour "Ça tourne à Séoul !", sorti aussi en 2023). Une majeure partie du film sent la naphtaline et la cinéphilie poussiérieuse, avant la scène finale, émouvante.

Vu en lien de prévisionnement

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Dans un scénario savamment orchestré pour ébranler les postures morales du spectateur, interprété avec trouble et justesse par ses comédiens, la mise en scène à froid de Haynes manque de fièvre et anesthésie le souffre.

Vu en VàD

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Ce que le film dit de l'état du cinéma entre la version Wenders et celle de Playoust se trouve "dans la collure". À l'écoute du premier, ce succède là une enfilade de petites phrases par quelques maîtres et beaucoup d'aspirants.

Vu sur la plateforme de l'AFCAE

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En épurant ses espaces, lissant ses teintes et évidant ses personnages, Hausner donne à voir le récit d'une vampirisation, celle d'une génération en quête de transcendance, de collectif et de sens, manipulée par les nouvelles croyances.

Vu au Lumière Terreaux

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Dans le faste du Versaille du XVIIIe, porté par des décors, des costumes et une lumière entre splendeur et ombres, Maïwenn déploie le portrait d'un amour scandaleux. Et qui, tout à son "pialatisme", saisit par quelques instants d'épiphanie.

Vu en salle Aurore au Cinéum de Cannes

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Succession de 9 portraits, écrits et interprétés dans le but de composer un visage éclectique d'une population iranienne empêchée, si le film touche juste c'est malheureusement pour scandaliser, sans grande subtilité.

Vu sur la plateforme de l'AFCAE

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Dans une mise en scène au cordeau (et parfois un brin trop naturaliste et sobre), Breillat conte une nouvelle variation sur la liberté du désir, en-dehors de toutes convenances, mais sans atteindre le niveau de Pasolini (référence explicite).

Vu au Lumière Terreaux

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Déçu par ce succès populaire. Je n'y ai vu qu'un téléfilm, habité par un imaginaire intéressant (bien que pas très finaud sur ses métaphores), traversé par quelques plans inspirés. Mais rien qui ne confirme un style émergent.

Vu sur la plateforme de l'AFCAE

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Ce premier film marocain, entre Farhadi et l'humour caustique d'un Roy Andersson, déroule la réalité sordide de Casablanca la nuit. Se glissant dans l'académisme du réalisme romanesque, le film réussit son tour de force scénaristique.

Vu au Théâtre de la Licorne à Cannes

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Traversé par un panaché technique absolument bluffant (d'inventivité et de photo-réalisme), le film souffre d'une histoire bien trop souvent vue (et mieux ailleurs, ne serait-ce que dans "Zootopie"). Reste un beau moment pour les familles !

Vu à UGC Part-Dieu

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Tout est à la fois juste et académique. Juste grâce à l'interprétation du trio principal (d'une précision vériste implacable). Mais académique à cause de l'impression d'avoir déjà vu 100 fois cet épisode arty de "Plus belle la vie".

Vu au Lumière Terreaux