Les meilleures BD des années 2010 selon Arthur Debussy

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Et bien. Quelle BD ! Les auteurs, mari (au dessin) et femme (au scénario), nous tiennent en haleine pendant 300 pages, avec un dessin uniquement en crayonné, il faut le faire. C'est que l'intrigue est prenante à souhait, et surtout que les personnages sont très attachants. Au début, l'irruption du fantastique m'a fait un peu tiquer : comment les auteurs vont s'en sortir me demandais-je... Très bien finalement. Car ce fantastique est un autre nom, ici, pour le poétique. Les auteurs font référence aux grands noms de la littérature d'aventure mais aussi de la littérature tout court. Certes, ça peut paraître un peu pesant, mais ça vient donner du souffle à l'ensemble, qui n'en manquait déjà pas. Clairement, c'est la première bonne BD de marins que je lis depuis Hugo Pratt ou Vianello. On est immédiatement séduit et transporté par l'atmosphère qui règne à bord des bateaux, plus vraie que nature. Et le récit provoque des sentiments mêlés et complexe : joie, tristesse, colère, paix, mélancolie... C'est surtout ce dernier sentiment qui nimbe l'ouvrage, et notamment sa fin, quoique lumineuse également. Une très belle BD, et une belle découverte au passage, car je ne n'en avais pas entendu parler avant d'avoir lu des avis positifs sur Sens Critique, et je ne connaissais pas plus ses auteurs. Il va falloir que je me penche sur leurs autres BD désormais.

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Une BD particulièrement riche et émouvante, terrible même... La vie de Phoolan Devi a été très mouvementée et très dure, il faut bien le dire. Claire Fauvel lui rend un bel hommage, avec à la fois un excellent scénario et un joli dessin, agrémenté de magnifiques couleurs, ce qui est suffisamment rare de nos jours, où le tout numérique - souvent low cost - est roi, pour être souligné.

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Une bande dessinée ambitieuse, se passant à l'époque des Vikings... C'est suffisamment rare pour être souligné. Or depuis Thorgal, c'est la première à être aussi réussie. Vincent Wagner a pour lui un nombre conséquent de pages, qui lui permet de déployer son scénario relativement complexe... et poétique. Car oui, il y a une poésie très appréciable dans ce récit, qui contrebalance une certaine noirceur, empêchant le tout d'être trop fade.

Si l'on ajoute des personnages principaux attachants et un dessin de grande qualité, avec une histoire aux accents mythologiques, on obtient une très belle BD, récente qui plus est, que j'ai eu beaucoup de plaisir à lire. Je découvre par la même occasion un excellent auteur et dessinateur en la personne de Vincent Wagner, et je vais me pencher sérieusement sur le reste de son œuvre.

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Le grand retour de Théodore Poussin, ou la résurrection de Frank Le Gall. L'auteur arrive à nous passionner de nouveau pour son héros romantique, et l'on se surprend à reprendre espoir pour la suite de cette série. Un nouveau tome est en préparation, c'est peu dire que je l'attends de pied ferme !

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Impossible de savoir s'il s'agit d'une réédition ou d'un nouvel album réellement sorti en 2014... En tout cas, le dessin de Vianello est magistral, il rend hommage à son maître Hugo Pratt avec beaucoup de talent, en nous offrant un grand nombre de vignettes virtuoses, dans un noir et blanc éclatant. Le scénario est quant à lui plus léger et pas du même niveau, mais le tout est fort appréciable.

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Une très belle BD, qui regorge de qualités. Par contre, j'ai été moins convaincu par les scènes contemporaines...

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Un choc... Une BD à lire impérativement.

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Une claque. Servi par un dessin à la fois sobre, subtil et beau, le récit tiré du roman de Chalandon est poignant. Une histoire forte, douloureuse et tragique. Un instantané brûlant du XXème siècle, et notamment des décennies de combat en Irlande du Nord. Une très belle BD.

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Dernier bon album de Thorgal signé Yves Sente... et tout court. Il clôt la trilogie entamée avec « Moi, Jolan ». Finalement ce n'est pas ce dernier qui devient le héros de la série, ça reste son père, Thorgal. Ces 3 albums ont donc deux fils narratifs parallèle, et c'est bien sûr celui de Jolan qui est le plus intéressant et le plus réussi, le second prendra toute la place dans la suite avec des albums de plus en plus médiocres et désolants... Je conserve donc un souvenir ému de cette trilogie, où l'on voit une dernière fois nos héros aux prises avec les dieux scandinaves, offrant des péripéties haletantes et de magnifiques dessins sous le coup de crayon de Rosinski, particulièrement inspiré et enfin épanoui grâce à la couleur directe. Avant qu'il lâche progressivement l'affaire, sans doute déçu par l'orientation délétère que prendra la série, en raison des errements de scénaristes tous plus incompétents les uns que les autres...

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Un petit chef-d’œuvre d'humour, dépeignant un Dominique de Villepin à la fois complètement à côté de la plaque et imbu de lui-même, et en même temps attachant. C'est sans doute tout le talent du scénariste que d'avoir réussi à décrire toutes les contradictions de l'homme politique. Quant au dessin de Blain, il sert totalement le propos et est tout aussi appréciable. En somme, une belle réussite, un jalon clé dans l'histoire récente de la bande dessinée.

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Magnifique album de Pierre Alary sur une histoire bouleversante de Sorj Chalandon. Une BD particulièrement subtile et complexe, à l'image du personnage principal. Et un instantané de notre histoire contemporaine, à l'époque de la guerre entre Irlandais et Britanniques, une guerre terrible...

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Un peu en deçà du premier tome, car moins sociologique et plus centré sur la nourriture et les sentiments intérieurs du personnage principal. Mais toujours aussi savoureux.

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Une BD très ambitieuse, avec un beau dessin et surtout des couleurs somptueuses. Quant au scénario, je le trouve plus bancal, avec des thèmes contemporains mal insérés dans l'intrigue et des personnages presque caricaturaux, en tout cas assez clichés. Pour autant, l'intrigue est plutôt haletante et on n'a qu'une envie : lire la suite au plus vite.

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Le coup de crayon de Claire Bouilhac est beau et élégant, rien que pour lui, la lecture de cette BD vaut la peine. Dommage par contre que les personnages soient rigides, les décors pauvres, les cadrages maladroits et les expressions faciales des personnages presque caricaturales, souvent similaires et répétitives, surtout pour l'héroïne. Et puis, c'est peu dire que ces « Feux de l'amour » façon 17e siècle ont vieilli. Malgré tout, le talent de Madame de Lafayette et de Claire Bouilhac, secondée de Catel Muller au scénario et au dessin de quelques pages, font que la lecture de cette BD est agréable et le suspense – pour moi qui n'a pas lu le roman d'origine – presque insoutenable.

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Un des meilleurs tomes de la série, avec de beaux passages sur Mars, ses différentes civilisations, sa faune, sa flore... Enfin quelque chose à se mettre sous la dent !

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Un tome un cran au-dessus du premier, avec un scénario plus prenant et surtout des passages visuellement bluffants. C'est encore loin d'être aussi bon que du Miyazaki, mais c'est une belle BD.

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Un peu en deçà du tome précédent, il reste un des meilleurs opus de la série. Le fameux Château des étoiles réserve de beaux moments. Dommage qu'Alex Alice ait du mal à donner un rythme à ses BD, les ruptures de temps et de lieux délaient un peu l'attention du lecteur. Mais cela reste une série solide, j'ai toujours envie de connaître la suite.

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Une belle réussite pour Fabrizio Dori, qui nous livre là un hommage touchant et envoûtant à l'art et à l'imaginaire. Même si Paul Gauguin est moins intéressant que sa peinture...

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BD fleuve, Adieu Kharkov est le récit, incroyable mais vrai, de la vie de Claudia Demongeot, mère de la célèbre Mylène. Cette femme de caractère a tout vécu, et a parcouru le monde, de la Russie à la Chine en passant par la France, au gré d'une existence parfois très difficile.

Je ne peux que saluer sa fille d'avoir pris le temps de mettre par écrit sa biographie et d'en avoir livré un témoignage émouvant... Qui est aussi passionnant, en ce qu'il raconte une époque bien éloignée de la nôtre, traversée par de grands bouleversements, comme la Révolution russe ou les deux guerres mondiales.

Je salue aussi Catel Muller et Claire Bouilhac, toujours présentes pour des sujets originaux, à la fois féministes (sans verser dans la caricature) et aux prises avec l'Histoire avec un grand H, à travers des trajectoires de femmes fortes, inoubliables. Dommage que cette BD semble si peu connue...

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Le Caravage est un peintre qui me fascine, donc forcément une BD sur sa vie, même romancée, part avec un fort capital sympathie en ce qui me concerne.

On a dit beaucoup de bien de Manara et de ses dessins pour cette BD, je suis moins enthousiaste. Pas mal mais pas renversant. On dirait qu'il dessine d'après photo, les personnages ont des expressions faciales très figées... Et puis la passion envahissante de Manara pour le sexe est fatigante à la longue...

Restent donc Le Caravage, ses œuvres et sa vie. Et c'est bien ça l'intérêt principal de cette BD, qui nous rend le personnage de Michelangelo Merisi, ombrageux et tourmenté, particulièrement attachant. Rien que pour cela, ce diptyque vaut la lecture.

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Un très bel album de Blake et Mortimer. Certes, les poncifs de la série sont de mise, notamment ce méchant nazi tout droit sorti d'Indiana Jones et tombant un peu comme une perruque dans la soupe. Mais le dessin d'Antoine Aubin est vraiment somptueux, comme la mise en couleurs, avec notamment de magnifiques vues des côtés méditerranéennes. Les auteurs ont réussi à créer une véritable atmosphère. Et il faut bien le dire, Van Hamme a encore du talent, le récit est prenant et on retrouve certains personnages avec bonheur. Un double album qui a été beaucoup décrié, comme pas mal de Blake et Mortimer post-Jacobs, souvent avec raison, mais qui mérite à mon sens d'être réhabilité.

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Deuxième album du préquel de la série « De cape et de crocs », où l'on suit les (més)aventures du lapin Eusèbe, incorrigible maladroit et gaffeur qui arrive toujours à se sortir d'un mauvais pas, grâce à sa chance inouïe et sans doute également le fait que c'est un lapin tout mignon. Ayroles joue beaucoup avec cela, et ce diptyque est à prendre au second voire au 3e ou 4e degré. Une plutôt belle réussite, en tout cas fort sympathique.

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Premier album du diptyque des aventures d'Eusèbe. Ayroles parvient ainsi à redonner de l'élan à sa série, qui déclinait gentiment depuis une bonne demie douzaine d'albums, au gré d'aventures assez invraisemblables et poussives, malgré la réussite du « Maître d'armes », l'exception qui confirmait la règle. Ayroles s'attarde sur un personnage secondaire qui avait manifestement beaucoup de potentiel. Le résultat est plaisant : Eusèbe est à la fois touchant et désolant. Un condensé de contradictions particulièrement bien mises en scène par le scénariste, qui fait de son anti-héros une figure clé de la série, voire de la bande dessinée. Chapeau !