Les meilleures histoires d’amour dans la littérature selon Tom_Ab
Résumons. 9 livres français. 1 livre américain. 7 romans, dont un autobiographique. 1 inclassable semi-autobiographique. 2 pièces de théâtre. 4 livres du XIXème. 6 livres du XXème. Je n'ai jamais dépassé les années 70. Je suis vieux jeu.
11 livres
créée il y a plus de 10 ans · modifiée il y a presque 4 ansCyrano de Bergerac (1897)
Sortie : 1897 (France). Théâtre
livre de Edmond Rostand
Tom_Ab a mis 10/10.
Annotation :
L'amour le plus théâtral...
"Un baiser, mais à tout prendre, qu’est-ce ?
Un serment fait d’un peu plus près, une promesse
Plus précise, un aveu qui veut se confirmer,
Un point rose qu’on met sur l’i du verbe aimer ;
C’est un secret qui prend la bouche pour oreille,
Un instant d’infini qui fait un bruit d’abeille,
Une communion ayant un goût de fleur,
Une façon d’un peu se respirer le cœur,
Et d’un peu se goûter, au bord des lèvres, l’âme !"
La Promesse de l'aube (1960)
Sortie : 26 avril 1973 (France). Autobiographie & mémoires, Roman
livre de Romain Gary / Émile Ajar
Tom_Ab a mis 10/10 et a écrit une critique.
Annotation :
La plus belle histoire d'amour entre une mère et son fils ...
"Avec l'amour maternel, la vie vous fait à l'aube une promesse qu'elle ne tient jamais."
Dominique (1863)
Sortie : 1863 (France). Roman
livre de Eugène Fromentin
Tom_Ab a mis 8/10 et a écrit une critique.
Annotation :
L'amour enfoui comme un trésor précieux.
"Je me mis à courir comme un fou, en pleine nuit, emportant comme un lambeau du cœur de Madeleine, ce paquet de fleurs où elle avait mis ses lèvres et imprimé des morsures que je savourais comme des baisers."
Aziyadé (1879)
Sortie : 1879 (France). Roman
livre de Pierre Loti
Tom_Ab a mis 9/10 et a écrit une critique.
Annotation :
L'amour le plus exotique...
« Les sourcils étaient bruns, légèrement froncés, rapprochés jusqu'à se rejoindre; l'expression de ce regard était un mélange d'énergie et de naïveté; on eût dit un regard d'enfant, tant il avait de fraîcheur et de jeunesse.
La jeune femme qui avait ces yeux se leva, et montra jusqu'à la ceinture sa taille enveloppée d'un camail à la turque (féredjé) aux plis longs et rigides. Le camail était de soie verte, orné de broderies d'argent. Un voile blanc enveloppait soigneusement la tête, n'en laissant paraître que le front et les grands yeux. Les prunelles étaient bien vertes, de cette teinte vert de mer d'autrefois chantée par les poètes d'Orient.
Cette jeune femme était Aziyadé. »
L'Éducation sentimentale (1869)
Sortie : 1869 (France). Roman
livre de Gustave Flaubert
Tom_Ab a mis 9/10.
Annotation :
L'amour vaniteux, l'amour orgueilleux.
"Jamais il n'avait vu cette splendeur de sa peau brune, la séduction de sa taille, ni cette finesse des doigts que la lumière traversait. Il considérait son panier à ouvrage avec ébahissement, comme une chose extraordinaire. Quels étaient son nom, sa demeure, sa vie, son passé ? Il souhaitaient connaître les meubles de sa chambre, toutes les robes qu'elles avaient portées, les gens qu'elle fréquentait ; et le désir de la possession physique même disparaissait sous une envie plus profonde, dans une curiosité douloureuse qui n'avait pas de limites."
Gatsby le magnifique (1925)
(traduction Philippe Jaworski)
The Great Gatsby
Sortie : 2012 (France). Roman
livre de F. Scott Fitzgerald
Tom_Ab a mis 9/10.
Annotation :
L'amour comme un rêve et un idéal
"He knew that when he kissed this girl, and forever wed his unutterable visions to her perishable breath, his mind would never romp again like the mind of God. So he waited, listening for a moment longer to the tuning-fork that had been struck upon a star. Then he kissed her. At his lips' touch she blossomed for him like a flower and the incarnation was complete."
L'Écume des jours (1947)
Sortie : 1947 (France). Roman
livre de Boris Vian
Tom_Ab a mis 9/10.
Annotation :
L'amour à l'aulne de la mort...
"Chloé, vos lèvres sont douces. Vous avez un teint de fruit. Vos yeux voient comme il faut voir et votre corps me fait chaud... Il me faudra des mois, des mois, pour que je me rassasie des baisers à vous donner. Il faudra des ans de mois pour épuiser les baisers que je veux poser sur vous, sur vos mains, sur vos cheveux, sur votre cou... Chloé, je voudrais sentir vos seins nus sur ma poitrine, mes deux mains croisées sur vous, vos bras autour de mon cou, votre tête parfumée dans le creux de mon épaule, et votre peau palpitante, et l'odeur qui vient de vous."
Antigone (1944)
Sortie : 4 février 1944. Théâtre
livre de Jean Anouilh
Tom_Ab a mis 9/10 et a écrit une critique.
Annotation :
L'amour fraternel.
ANTIGONE
"Je le devais tout de même. Ceux qu'on n'enterre pas errent éternellement sans jamais trouver de repos. Si mon frère vivant était rentré harassé d'une longue chasse, je lui aurais enlevé ses chaussures, je lui aurais fait à manger, je lui aurais préparé son lit... Polynice aujourd'hui a achevé sa chasse. Il rentre à la maison (...). Il a le droit au repos.
CRÉON
C'était un révolté et un traitre, tu le savais."
ANTIGONE
C'était mon frère.
(...)
Si j'avais été une servante en train de faire sa vaisselle, quand j'ai entendu lire l'édit, j'aurais essuyé l'eau grasse de mes bras et je serais sortie avec mon tablier pour enterrer mon frère."
À la recherche du temps perdu (1927)
Sortie : 1927 (France). Roman
livre de Marcel Proust
Annotation :
L'amour du style.
"A côté d'elle, dans la fenêtre, la vallée était éclairée par le clair de lune. La vue du cou nu d'Albertine, de ces joues trop roses, m'avait jeté dans une telle ivresse, c'est-à-dire avait mis pour moi la réalité du monde non plus dans la nature, mais dans le torrent des sensations que j'avais peine à contenir, que cette vue avait rompu l'équilibre entre la vie immense, indestructible qui roulait dans mon être et la vie de l'univers, si chétive en comparaison. La mer, que j'apercevais à côté de la vallée dans la fenêtre, les seins bombés des premières falaises de Maineville, le ciel où la lune n'était pas encore montée au zénith, tout cela semblait plus léger à porter que des plumes pour les globes de mes prunelles qu'entre mes paupières je sentais dilatés, résistants, prêts à soulever bien d'autres fardeaux, toutes les montagnes du monde, sur leur surface délicate. Leur orbe ne se trouvait plus suffisamment rempli par la sphère même de l'horizon. Et tout ce que la nature eût pu m'apporter de vie m'eût semblé bien mince, les souffles de la mer m'eussent paru bien courts pour l'immense aspiration qui soulevait ma poitrine. Je me penchai vers Albertine pour l'embrasser. La mort eût du me frapper en ce moment que cela m'eût paru indifférent ou plutôt impossible, car la vie n'était pas hors de moi, elle était en moi ; j'aurais souri de pitié si un philosophe eût émis l'idée qu'un jour même éloigné, j'aurais à mourir, que les forces éternelles de la nature me survivraient, les forces de cette nature sous les pieds divins de qui je n'étais qu'un grain de poussière ; qu'après moi, il y aurait encore ces falaises arrondies et bombées, cette mer, ce clair de lune, ce ciel ! Comment cela eût-il été possible, comment le monde eût-il pu durer plus que moi, puisque je n'étais pas perdu en lui, puisque c'était lui qui était enclos en moi, en moi qu'il était bien loin de remplir, en moi, où, en sentant la place d'y entasser tant d'autres trésors, je jetais dédaigneusement dans un coin ciel, mer et falaises. « Finissez ou je sonne », s'écria Albertine voyant que je me jetais sur elle pour l'embrasser.(...) J'allais savoir l'odeur, le goût, qu'avait ce fruit rose inconnu. J'entendis un son précipité, prolongé et criard. Albertine avait sonné de toutes ses forces."
Belle du Seigneur (1968)
Sortie : 1968 (France). Roman, Romance
livre de Albert Cohen
Tom_Ab a mis 9/10 et a écrit une critique.
Annotation :
La passion la plus absolue...
"En ce soir du Ritz, soir de destin, elle m'est apparue, noble parmi les ignobles apparue, redoutable de beauté, elle et moi et nul autre en la cohue des réussisseurs et des avides d'importances, mes pareils d'autrefois, nous deux seuls exilés, elle seule comme moi, et comme moi triste et méprisante et ne parlant à personne, seule amie d'elle-même, et au premier battement de ses paupières je l'ai connue. C'était elle, l'inattendue et l'attendue, aussitôt élue en ce soir de destin, élue au premier battement de ses longs cils recourbés. Elle, c'est vous."
Phèdre (1677)
Sortie : 1677 (France). Théâtre, Romance
livre de Jean Racine
Tom_Ab a mis 10/10.
Annotation :
L'amour le plus tragique et le plus poétique.
"Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue ;
Un trouble s’éleva dans mon âme éperdue ;
Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler ;
Je sentis tout mon corps, et transir et brûler."
"J'ai voulu te paraître odieuse, inhumaine.
Pour mieux te résister, j'ai recherché ta haine.
De quoi m'ont profité mes inutiles soins?
Tu me haïssais plus, je ne t'en aimais pas moins.
Tes malheurs te prêtaient encor de nouveaux charmes.
J'ai langui, j'ai séché, dans les feux, dans les larmes."