Les meilleures séries de 2022 selon Fwankifaël
13 séries
créée il y a environ 2 ans · modifiée il y a environ 1 moisSeverance (2022)
46 min. Date de première diffusion : 18 février 2022 (France). 1 saison. Thriller, Science-fiction, Drame
Série Apple TV+
Fwankifaël a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Saison 1 terminée le 18 décembre 2023 : 8/10
Chaude reco de @Leactdejapris, avec l'appui critique de l'inévitable @Larsen
Contrairement à ma chère moitié, je n'ai jamais flanché devant la proposition formellement et intellectuellement radicale de cet ovni inattendu qu'est "Severance". Cette série est pourtant pour le moins exigeante et aride. Mais elle se révèle à qui l'endure une très chouette série d'anticipation dont la profondeur de la réflexion s'explore d'épisode en épisode. Et le dernier sait se montrer aussi crispant et tendu que les précédents semblaient délayer l'inéluctable explication qui devait donner du sens à tout ce pataquès.
Derrière la qualité générale de cette série sur le monde du travail, je n'ai finalement regretté que la caractérisation de certains personnages et l'écriture de certaines scènes, écrits plus pour entretenir et renforcer l'ambiance malsaine du show que pour leur vraisemblance et leur intérêt propre. Mais pas de quoi gâcher la fête ni galvauder le matériau fécond de la série.
Le Seigneur des anneaux : Les Anneaux de pouvoir (2022)
The Lord of the Rings: The Rings of Power
1 h 12 min. Date de première diffusion : 2 septembre 2022 (France). 1 saison. Fantasy, Aventure, Drame
Série Prime Video
Fwankifaël a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et la regarde actuellement.
Annotation :
Saison 1 terminée le 4 décembre 2022 : 8/10
A posteriori, je trouve inutile et de mauvais goût la polémique entre LSDA : LADP et HOTD. Les deux séries sont aussi éloignées l'une de l'autre que le Beleriand du Mordor. J'ai vraiment passé un super moment devant ces Anneaux de pouvoir. Qu'il s'agisse du casting efficace, de la narration chorale équilibrée, de l'image bien plus léchée que pour House of the Dragon et, bien évidemment, du récit.
Pour avoir dévoré le Silmarillion il y a plusieurs années et être un fan inconditionnel du Seigneur des anneaux, j'ai été proprement emporté par cette aventure, son rythme et son sens de l'enjeu. Le défi initial et de taille, de ne pas trahir l'histoire de Tolkien, est rempli avec brio. La construction des personnages, qui fait tout de même défaut à la saga de Peter Jackson, y est ici intéressante et profite de la latitude offerte par le matériau original de Tolkien. Elle alimente un récit savamment mis en musique, même si cela n'a pas empêché le lecteur averti que j'avais été de déminer très vite les principales intrigues du récit. Il n'y a bien que l'arc entre Arondir et Bronwyn qui m'a exaspéré, tant les acteurices étaient fades, mais pas de quoi gâcher l'expérience. Bref je suis sorti galvanisé par cette première saison et un peu surpris de l'accueil tiède de la critique et de la commu SC en particulier.
We Own This City (2022)
58 min. Date de première diffusion : 26 avril 2022 (France). Drame, Policier, Mini-série
Fwankifaël a mis 8/10.
Annotation :
Saison unique terminée le 21 août 2022 : 8/10
Toujours bluffant de maîtrise, David Simon propose une nouvelle plongée dans le cœur de la machinerie policière de Baltimore, 20 ans après sa fiction légendaire "The Wire". Ce retour aux sources marque un constat dramatique : tout n'a fait qu'empirer.
La désillusion est totale pour Simon. Elle se traduit par des choix forts : l'abandon de la fiction pour la reconstitution au plus près d'une affaire de corruption massive qui a touché la police locale entre les années 2005 et 2017 ; le choix d'un format clinique, percutant (6 épisodes), qui abandonne en partie la recette géniale de "The Wire" qui créait par la lente acclimatation du spectateur avec les personnages un sentiment de proximité inédit ; l'évolution radicale de son regard sur la police, dont l'aura n'était que partiellement ternie dans "The Wire" par le manque de moyens criant et de rares individualités détestables.
Dans "We own this city", la faiblesse des hommes n'a d'égale que la gabegie des institutions. La systématisation des offenses policières aux droits humains, le racisme endémique de l'institution, l'impuissance complice des pouvoirs publics corrompus, l'ineptie de la guerre contre la drogue sont jetés sous la lumière froide d'une série coup de poing qui ne transige plus. Comme d'habitude désormais, le casting est parfait, à commencer par Jon Bernthal (Wayne Jenkins) incroyable en ripou bravache ou Wunmi Musaku (Nicole Steele) superbe de tenue et de classe. En définitive, seule la fin de cette mini-série m'a laissé sur ma faim : l'épilogue précipité m'a laissé une amertume à laquelle le constat tragique dressé au fil des épisodes est bien loin d'être étranger.
Euphoria (2019)
1 h. Date de première diffusion : 17 juin 2019 (France). 2 saisons. Drame
Série HBO
Fwankifaël a mis 8/10 et la regarde actuellement.
Annotation :
Saison 2 terminée le 1er mars 2022 : 8/10
Quelques jours de digestion bien nécessaires après la fin de cette deuxième saison, j'en retiens toujours la virtuosité et la puissance narrative de la réalisation et de la production de ce show, déjà largement en place lors de la première saison. Derrière l'intérêt certain que je porte aux thèmes de la série et l'interprétation excessivement réussie, deux bémols viennent toutefois entacher "Euphoria".
Le premier n'est pas nouveau : il s'agit du male gaze constant avec lequel Sam Levinson recouvre certaines scènes, notamment mettant en scène le personnage de Cassie. Apparemment, Sydney Sweeney est la seule actrice à ne pas avoir signé de close la préservant de ce type de mise en scène, ce qui en dit quand même super long sur l'industrie cinématographique - et l'obscène obsession de Levinson.
Le deuxième est un défaut d'écriture patent, qui émerge à la faveur d'une saison qui semble ne plus vraiment savoir vers où elle veut se diriger. Après avoir exploré la naissance du lien entre Jules et Rue lors de la saison 1, Levinson semble ne plus tout à fait savoir s'il veut contempler la chute de son héroïne, enfin démasquer la masculinité toxique de ses personnages ou renouer le lien entre ses personnages féminins. Différents arcs s'entremêlent sans parfois grande cohérence et si le pot-pourri qui en résulte reste séduisant à bien des égards, il s'en dégage une impression d'inachevé. La troisième saison, annoncée pour 2024, devra être celle de choix forts, et pour ma part, je préfèrerais qu'ils soient ceux de la profondeur et de l'intime.
Orelsan : Montre jamais ça à personne (2021)
41 min. Date de première diffusion : 15 octobre 2021 (France). Documentaire, Musique
Série Prime Video
Fwankifaël a mis 8/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Saison 2 terminée le 17 décembre 2022 : 7,5/10
Voir critique
House of the Dragon (2022)
1 h 07 min. Date de première diffusion : 22 août 2022 (France). 2 saisons. Drame, Fantasy, Action
Fwankifaël a mis 7/10.
Annotation :
Première saison, terminée le 24 octobre 2022 : 7/10
J'ai eu plaisir à retrouver dans ce spin-off / prequel le patient portrait des intrigues politiques qui faisait le sel des premières saisons de Game of Thrones, avant le revirement dramatique opéré par les showrunners. Alors effectivement, il faut s'armer de patience dans cette saison où quasiment rien ne se passe. Mais ce temps consacré au contexte de l'intrigue n'est pas que linéaire : il se tord à mesure que l'intrigue se déroule pour provoquer une tension toujours plus dramatique du récit, jusqu'à un épilogue sous forme d'implosion qui donne toute sa justification aux choix d'écriture et annonce la suite d'un show beaucoup plus éruptive.
L'écriture donc réussie de l'intrigue générale n'éclipse en revanche que partiellement celle parfois superficielle des personnages, malgré le très bon trio Rhaenyra - Alicent - Vicerys. Les acteurices ne sont pas tous au diapason, mais l'ensemble tient la route, tiré par la performance de Paddy Considine. En revanche, j'ai déploré la qualité visuelle d'une série qui repose de plus en plus en plus sur des décors numériques particulièrement laids pour l'époque et vu le standing de l’œuvre. Ce choix malheureux, qui rompt avec les superbes décors mis au jour par GoT, trouve sans doute son explication dans la pandémie de Covid-19 qui a dû compliquer le tournage, mais bon.
Bref, curieux de voir comment la suite se goupille et j'espère pouvoir compter sur George R. R. Martin pour surveiller tout ça, et ne pas se laisser évincer.
The Bear (2022)
29 min. Date de première diffusion : 5 octobre 2022 (France). 3 saisons. Comédie dramatique
Série FX
Fwankifaël a mis 8/10, a écrit une critique et la regarde actuellement.
Annotation :
Saison 1 terminée le 21 janvier 2024 : 7/10
Première saison chaudement recommandée, effectivement originale dans son thème et son format. Enfin, originale... Disons que l'intensité de la plupart des épisodes n'est pas sans rappeler celle qui nourrissait déjà le film "The Chef" ("Boiling point" de son titre original, qui en dit encore plus sur la question) de Philip Barantini en 2022. "The Bear" alimente donc ce fantasme du monde de la cuisine sous le feu constant d'une action nourrie aux pépins, aux insultes, aux cris et aux gestes parfaitement maîtrisés de coupe ou de glaçage. Le montage joue donc un rôle éminemment moteur, mais il ne vient pas ici servir de béquille à une intrigue au rabais, ce qui était précisément le cas de "The Chef".
Si formellement "The Bear" impressionne, c'est donc surtout a posteriori par son scénario et l'écriture d'au moins deux de ses personnages, Richie et Sydney. En explorant l'inaptitude au deuil de ses personnages principaux et les heurts entre leurs trajectoires distinctes voire contradictoires, la série livre des moments dont l'intensité se déplace du rythme vers l'émotion, avec une certaine réussite. L'actrice Ayo Edebiri dévore littéralement le show de sa présence et de son bagout.
Voir critique
Love, Death & Robots (2019)
11 min. Date de première diffusion : 15 mars 2019 (France). 3 saisons. Science-fiction, Fantastique, Épouvante-horreur
Dessin animé (cartoons) Netflix
Fwankifaël a mis 7/10 et la regarde actuellement.
Annotation :
Saison 3 terminée le 21 décembre 2022 : 8/10
En raison des bizarreries de Netflix, j'ai été indument dirigé vers la troisième saison de LD&R alors que j'en étais à la moitié de la première saison.
Bref. Une saison 3 beaucoup plus équilibrée que la première avec un choix resserré d'épisodes mais de meilleure qualité scénaristique. Les femmes n'y jouent plus un rôle de faire valoir et, derrière le format court, la plupart d'entre ces récits dessinent une vision particulière du monde. Certains épisodes sont à couper le souffle comme le troisième et le neuvième, même si ce dernier tend vers la pure frime.
Stranger Things (2016)
53 min. Date de première diffusion : 15 juillet 2016 (France). 4 saisons. Fantastique, Épouvante-horreur, Drame
Série Netflix
Fwankifaël a mis 7/10 et la regarde actuellement.
Annotation :
Saison 4 terminée le 10 juillet 2022 : 7,5/10
Il n'est pas désagréable, parfois, d'avoir tort. Moi qui avais bien vite enterré mes espoirs de voir ce fleuron Netflixien nous surprendre à nouveau, j'avoue avoir été emballé par cette nouvelle saison de "Stranger Things".
Si le scénario n'est pas étranger à ce regain d'intérêt, ce n'est pas pour ses rodomontades anti-soviétiques, ses caricatures, ou sa propension à faire advenir avec la précision d'un horloger suisse la concomitance des évènements des différents arcs narratifs ou des séries ininterrompues de facilités d'écriture. C'est donc bien surtout pour avoir enfin su donner de la profondeur à un récit qui en manquait cruellement, et enfin prouvé qu'il y avait derrière tout ce délire une intrigue véritable.
Et bien sûr, on retrouve pour nous servir la soupe des personnages attachants, un rythme effréné, un contexte visualo-musical 80s adorable. Les acteurices grandissant, on décèle à la longue leurs qualités et leurs défauts : les interprètes de Max, Steve, Dustin, Robin ou Eddie sont super chouettes. Les autres, moins. En dépit de la longueur de certains épisodes, j'ai quand même passé un super moment.
En thérapie (2021)
24 min. Date de première diffusion : 29 janvier 2021 (France). 2 saisons. Drame
Série Arte
Fwankifaël a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et la regarde actuellement.
Annotation :
Saison 2 terminée en mai 2022
7/10
Cette deuxième saison surfe avec brio sur la recette à succès de la première. La formule n'est pas renouvelée mais elle s'appuie cette fois sur une trame conjointe qui expose le docteur Dayan à ses démons : tous ses patients lui renvoient en miroir son échec passé avec Adel Chibane. Cette manière d'explorer les conséquences d'une première saison que le format anthologique aurait pu laisser de côté m'a séduite.
Évidemment, l'habitude prise par le téléspectateur, après le choc de la première saison, joue légèrement en défaveur de cette deuxième mouture. Mais la galerie de personnages et de situations proposées suscite toujours l'intérêt et j'ai apprécié le renouveau de la relation du psy avec sa contrôleuse, rendant le personnage principal un moins détestable.
His Dark Materials : À la croisée des mondes (2019)
His Dark Materials
57 min. Date de première diffusion : 5 novembre 2019 (France). 3 saisons. Action, Aventure, Fantasy
Série BBC One
Fwankifaël a mis 6/10 et la regarde actuellement.
Annotation :
Saison 3 terminée le 14 février : 6,5/10
A l'issue d'une dernière saison toujours fidèle au roman mais assez mécanique dans l'articulation de ses péripéties, l'ultime épisode est venu appliquer un baume de douceur sur ma légère déception. Émouvant, sincère, maladroit, il a su presque reconstituer l'ambiance cathartique, si belle et si amère, qui m'avait tant retourné enfant à la lecture des dernières pages du roman.
Il clôt une saga qui aura brillé par sa fidélité et sa constance et pêché par son manque de souffle et d'envergure. Au delà de cette écriture mitigée, il faut saluer la justesse globale des interprétations et la qualité formelle de cette série qui a l'autre mérite de ne pas avoir étiré artificiellement son matériau. La dernière critique qu'on peut lui faire demeure dans l’ambiguïté de la dénonciation qu'embrassait pourtant Philip Pullman, en renvoyant dos à dos obscurantisme et progrès, soulignant la même logique de domination et d'asservissement des corps et des esprits derrière ces deux mouvements.
The Handmaid's Tale : La Servante écarlate (2017)
The Handmaid’s Tale
55 min. Date de première diffusion : 27 juin 2017 (France). 4 saisons. Drame, Thriller, Science-fiction
Série Hulu
Fwankifaël a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et la regarde actuellement.
Annotation :
Saison 5 terminée le 20 novembre 2022 : 7/10
Très vite dans cette saison, j'ai été soulagé de constater que le virage très noir pris par le personnage de June à la saison précédente a été adouci, qui plus est sans vraiment trahir le scénario patiemment construit. Ce point éclairci, la série confirme qu'elle a perdu une partie de son sel. Il ne s'agit pas tant de renoncements scénaristiques que de la conséquence d'avoir fait sortir June du cœur de la machinerie de Gilead. Ceci dit, j'ai apprécié dans cette saison le réagencement des postures, la réorganisation des arcs narratifs et les nouvelles alliances créées qui réalimentent le souffle du show autant qu'il dessine une issue plus désirable que celle de sang et de larmes esquissée par la saison 4.
Westworld (2016)
58 min. Date de première diffusion : 3 octobre 2016 (France). 4 saisons. Science-fiction, Western, Thriller
Série HBO
Fwankifaël a mis 7/10 et la regarde actuellement.
Annotation :
Saison 4 terminée le 15 août 2022 : 5/10
Ce qui pendait à nez de "Westworld" et qui me pousserait probablement, a posteriori, à revoir ma notation sur les deux saisons précédentes, se fait enfin sentir sans conteste : la dilution inéluctable des grands enjeux de la trame incroyable qui irrigue cette série dans une écriture mécanique et superficielle du show.
Plusieurs constats s'imposent. Si j'avais apprécié le rebondissement salutaire qu'opérait la saison 3 par rapport au principe initial (cad sortir des parcs pour imposer le sujet du développement de l'intelligence artificielle dans nos sociétés), j'avais déjà constaté qu'à l'image des scénarios en boucle implémentés dans l'esprit des "hôtes", "Westworld" patinait franchement dans la construction narrative de certains arcs (celui de Maeve dans la saison 3, celui de Dolores dans la saison 4), sans pour autant parvenir à faire avancer l'intrigue. Le parti pris de faire cohabiter plusieurs timelines indéfinies dans une partie de la saison, trait typique du show et principal ressort de l'intrigue, se maintient sans surprise mais peine à rehausser l'intérêt d'une histoire qui patine par ailleurs. De la promesse initiale de livrer une puissante réflexion sur des enjeux majeurs liés à l'IA ou au transhumanisme, ne reste qu'un chevrotement heurté et abrutissant, où des dialogues lunaires succèdent à des actions sans prise avec un quelconque réalisme, le tout saupoudré par des gimmics pseudo-asimoviens éculés.
Ne subsiste donc que l'aspect formel de la série, qu'on ne lui enlèvera pas, et parfois un brin de profondeur. On tient au fil des épisodes car on espère toujours un salut qui n'arrivera pas. Les dernières scènes semblent annoncer la fin du show, ce qui ne serait pas un mal.