Les meilleurs documentaires selon Marius Jouanny
19 films
créée il y a plus de 8 ans · modifiée il y a plus de 5 ansMy Love, Don't Cross That River (2014)
Nima, geu gangeul geonneojimao
1 h 25 min. Sortie : 27 novembre 2014 (Corée du Sud).
Documentaire de Jin Mo-Young
Marius Jouanny a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Un documentaire particulièrement touchant sur un couple de vieux Coréen, 89 et 97 ans, qui ont 75 ans de mariage à leur actif (!).
C'est bien filmé, avec sobriété et intimisme, mais surtout d'une authenticité profonde : leur attachement est sans limites, leur tendresse mutuelle incroyable (entre bataille de feuilles mortes et bonhommes de neiges, on croit rêver !), et leur vie d'une simplicité étonnante. Les événements parcourus dans la dernière partie du documentaire enfin, sont proprement bouleversants.
Nuit et Brouillard (1956)
32 min. Sortie : janvier 1956. Historique, Guerre
Documentaire de Alain Resnais
Marius Jouanny a mis 8/10.
Annotation :
Ça remue les tripes, fondamentalement. Ce point de vue si sensible et qui ne manque en même temps pas de cynisme et d'amertume, fait de ce documentaire sur la Shoah un incontournable sur la Seconde Guerre Mondiale. Le choc des images, la force des mots, tout est façonné pour graver dans nos mémoires l'une des pages les plus sombres de l'histoire de l'humanité. Terrifiant.
Out of the Present (1995)
1 h 36 min. Sortie : 1995 (Allemagne). Historique
Documentaire de Andrei Ujica
Marius Jouanny a mis 8/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Voir critique.
I Am Not Your Negro (2016)
1 h 33 min. Sortie : 10 mai 2017 (France). Historique, Société
Documentaire de Raoul Peck
Marius Jouanny a mis 8/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Voir critique.
Ne croyez surtout pas que je hurle (2019)
1 h 15 min. Sortie : 25 septembre 2019. Biopic, Drame, Expérimental
Documentaire de Frank Beauvais
Marius Jouanny a mis 8/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Voir critique.
Ta’ang, un peuple en exil entre Chine et Birmanie (2016)
Ta'ang
2 h 28 min. Sortie : 26 octobre 2016.
Documentaire de Wáng Bīng
Marius Jouanny a mis 8/10.
Annotation :
Cela faisait pas mal de temps que je lorgnais de l’œil le travail du documentariste Wang Bing sans passer à l’acte : je le découvre enfin avec son dernier film tout juste sorti, « Ta’Ang ». Suivant le périple d’un peuple exilé en Chine par la guerre, le cinéaste pose sa caméra et la déplace sans relâche parmi ces familles dans la tourmente, proposant à la fois un document ethnographique et historique formidable, et une plongée presque intimiste dans la vie de ces femmes et ces enfants jetés au bord de la route. Peu habitué à une introspection aussi austère, je dois dire que le film ne m’a pas captivé de bout en bout : en continuant de filmer là où tout documentariste arrête la caméra, les longs silences, moments d’attente, d’autres dans l’obscurité quasi-complète, Wang Bing ne prend pas le spectateur par la main.
Mais sa démarche en devient purement et viscéralement cinématographique : pas de voix-off, pas d’effet de rythme artificiel, seulement des corps et des âmes dans une lutte vitale paradoxalement très douce, car basée sur l’inactivité permanente. Puis, la manière dont le conflit est évoqué en toile de fond, par des coups de fil aux proches et au détour de quelques regards inquiets, foudroie de subtilité. Mon seul regret est d’avoir suivi le destin de trop de familles pour m’attacher suffisamment à chacune d’entre elles. L’empathie est néanmoins présente, et se ressent à chaque seconde dans l’œil de Wang Bing qui, se faisant tout petit derrière sa caméra, propose un regard d’une modestie et d’une bienveillance irréprochable. Enfin, la dilatation du temps procure une sensation nouvelle, qu’il me tarde d’expérimenter à nouveau (avec « A l’Ouest des rails » par exemple, un autre film du réalisateur à la durée pharamineuse de 9 heures) : celle d’être petit à petit absorbé par l’exigence rythmique du documentaire, jusqu’à une osmose certes venant tardivement, mais d’autant plus marquante, au détour notamment d’une scène de vie nocturne éclairée par une seule bougie vacillante.
À propos de Nice (1930)
23 min. Sortie : 28 mars 1930 (France). Muet
film de Jean Vigo et Boris Kaufman
Marius Jouanny a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Si je trouve les "Zéro de conduite" et "L'Atalante" de Vigo largement surestimés, son premier film, documentaire expérimental d'une vingtaine de minutes sur la ville de Nice, est un morceau de choix. Outre les qualités formelles assez fulgurantes pour l'époque, tant le montage et les mouvements de caméras sont audacieux, le cinéaste parvient à donner un ton lancinant, faussement nonchalant à son film rien qu'avec une succession d'images. L'exercice ludique de passer en revue des endroits différents de la ville tourne vite à l'introspection rugueuse et fascinante, où les terrasses de restaurants bourgeois sont suivis par des images terribles des quartiers populaires de la même ville. Sans tomber dans la démonstration didactique, Vigo tient ainsi à parasiter à ce qui pourrait ressembler à un film publicitaire sur le tourisme de la ville. La réalité est toujours montrée à double-tranchant, jusqu'à rendre un défilé de carnaval morbide et paradoxal. Cette entreprise de déréalisation, bien que trop courte pour être véritablement aboutie et ne pas laisser sur sa faim, est donc une expérience étonnante et radicale.
Général Idi Amin Dada : Autoportrait (1974)
1 h 32 min. Sortie : 23 juin 1974 (France). Biopic, Guerre
Documentaire de Barbet Schroeder
Marius Jouanny a mis 7/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Voir critique.
Moi, un noir (1959)
1 h 10 min. Sortie : 11 mars 1959. Drame
Film de Jean Rouch
Marius Jouanny a mis 7/10.
Annotation :
C’est paradoxalement en brouillant les frontières entre fiction et réalité que le documentariste Jean Rouch rend son film ethnographique sur la vie de deux jeunes africains à Abidjan dans les années 50 plus réel et vibrant. Ainsi il met en scène ces deux destins typiques du mode de vie en bidonville avec la collaboration des deux sujets d’étude en question. Improvisant une trame narrative commentée par les deux jeunes hommes, le cinéaste et ses deux acteurs/témoins décrivent jour par jour une semaine dans la peau d’un pauvre à Abidjan: chargement des sacs de café sur des bateaux à longueurs de journées, et week-end de repos marqués par la solitude et l’incapacité de s’intégrer socialement. Filmer tout cela de manière scénarisé par les deux jeunes racontant indirectement leurs propres vies est d’une astuce remarquable car cela permet d’une part un regard distancié et aucunement intrusif, et d’autre part une empathie indéniable pour ces deux jeunes en mal d’amour, en mal de confort et de stabilité financière, bref en mal de vie. D’autant plus que le montage est bien rythmé, concis et les cadrages d’une grande précision : il n’en faut pas moins pour plonger dans la réalité ce documentaire qui joue tout aussi bien avec l’ambivalence de son langage.
L'Île au trésor (2018)
1 h 37 min. Sortie : 4 juillet 2018.
Documentaire de Guillaume Brac
Marius Jouanny a mis 7/10.
Annotation :
Voilà une véritable curiosité de documentaire. Guillaume Brac suit pendant une heure trente tous les événements insolites qui peuvent survenir dans un parc de loisir établi autour d'un lac dans la banlieue parisienne. Les rencontres, qu'elles soient légères ou plus graves, ne cessent d'étonner et distillent une certaine poésie estivale, où tout semble possible. Car s'il souligne que l'obsession sécuritaire de notre société émet un grand nombre de règles que les vacanciers se doivent de respecter, c'est pour mieux montrer leur transgression par une jeunesse qui ne peut que gagner mon admiration. Traité de sociologie autant que traité de savoir-vivre, cette "île au trésor" renferme finalement un lieu qui sous ses atours de tourisme de masse s'avère être sous certains aspects utopique.
Je suis le peuple (2016)
1 h 51 min. Sortie : 13 janvier 2016.
Documentaire de Anna Roussillon
Marius Jouanny a mis 7/10.
Annotation :
Ce documentaire caméra à l'épaule nous plonge en plein cœur de la révolution égyptienne de 2011... Vu du point de vue d'un village de la campagne égyptienne. C'est précisément ce parti-pris étonnant qui fait la force du film : en filmant une population indirectement concernée par les ébullitions du Caire (ils suivent tout de même l'actualité depuis la télé, la radio et les journaux) la documentariste veut montrer le réel impact de la révolution égyptienne : des changements qui n'en sont pas vraiment. Tout l'échec du printemps arabes est montré avec une objectivité pertinente, un recul à travers les différentes personnes suivies dans le film (essentiellement des paysans) qui débattent sur l'avenir du pays plus par spéculation ou mouvement de foule que par réel inclination politique. Le pessimisme du film n'est pas tranché, car il montre que le combat politique efficace réside avant tout dans l'implication au niveau local, et certainement pas en mettant son bout de papier dans l'urne. Une réflexion indéniablement bien construite.
Des Hommes (2020)
1 h 23 min. Sortie : 19 février 2020.
Documentaire de Jean-Robert Viallet et Alice Odiot
Marius Jouanny a mis 7/10.
Annotation :
Les cinéastes, tout en objectivant constamment le lieu qu'ils observent, et qui n'est pas anodin (la prison des Baumettes était réputée pour ses conditions de vie déplorables avant de fermer) proposent un regard profondément empathique, et c'est ce qui fait la force du documentaire. La machine infernale du système carcérale est développée sans fard, montrant à quel point elle déshumanise. Mais ce qui intéresse le plus les cinéastes est comment les détenus peuvent, à travers les interstices, continuer à vivre et à déployer leur humanité malgré la folie d'un lieu où, malgré la compréhension et la patience des gardiens qui étaient étonnamment pour beaucoup des gardiennes, est ignoble. Les détenus sont entassés dans des cellules minuscules pour n'en sortir qu'une heure par jour, pour la plupart d'entre eux. Il y a plus de quoi devenir fou que se repentir sur ses fautes passées qui pour la plupart d'entre elles sont disproportionnées aux peines infligées. Bref, la prison en France quoi. Ayant pu rencontrer les cinéastes après la séance, je confirme que leur colère et leur indignation sont proportionnés à l'absurdité de ce système qu'il ont longuement observés.
La Section Anderson (1967)
1 h 05 min. Sortie : 3 février 1967. Guerre
Documentaire de Pierre Schoendoerffer
Marius Jouanny a mis 7/10.
Annotation :
Ce que le cinéma américain a mis en scène avec tous les artifices possibles et imaginables, Schoendoerffer le filme avec une efficacité redoutable, nous plongeant au cœur de la jungle et des combats de la guerre du Vietnam. Il filme au plus près, cherchant malgré la brièveté du métrage à nous faire connaître les soldats qui suit, à rentrer en empathie avec eux. Malgré les ambitions essentiellement journalistique du documentaire, on peut enfin, par le montage visuel et sonore très créatif, constater la patte artistique non négligeable du documentariste.
Dead Slow Ahead (2015)
1 h 14 min. Sortie : 5 octobre 2016 (France).
Documentaire de Mauro Herce
Marius Jouanny a mis 7/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Voir critique.
Leçons de ténèbres (1992)
Lektionen in Finsternis
54 min. Sortie : 27 février 1992 (France). Guerre
Documentaire de Werner Herzog
Marius Jouanny a mis 7/10.
Annotation :
Cela faisait longtemps que j'avais envie de voir ce Herzog, dont le pouvoir de fascination est à la hauteur de ce que l'on en dit. Certes, l'ajout de la bande-son n'est pas sans être parfois un peu pompeux, et il y a tout de même quelques longueurs. Il n'empêche que le cinéaste parvient à capter sur le vif une certaine représentation du mal et du chaos absolu, qui malgré ses apparences abstraites et vide de sens (on reste hébété devant ces gerbes de flammes jaillissant des gisements de pétroles) il nous rappelle avec pertinence que ce mal a une origine concrète et malheureusement bien ordinaire, celle de l'invasion armée.
Fuocoammare, par-delà Lampedusa (2016)
Fuocoammare
1 h 49 min. Sortie : 28 septembre 2016 (France). Drame
Documentaire de Gianfranco Rosi
Marius Jouanny a mis 7/10.
Annotation :
Des images comme celle de ce corps d’enfant échoué sur les plages méditerranéennes ont beau réveiller les consciences sur le sort des réfugiés voulant rejoindre l’Europe, leur immédiateté verse trop dans le spectaculaire pour comprendre l’aspect persistant du phénomène, une tragédie quotidienne qui a lieu sous nos yeux sans affecter notre confort occidental. C’est donc par le contraste entre l’évocation de la vie ordinaire d’une poignée d’habitants du Lampedusa et celle des centaines de réfugiés agonisant dans des épaves au large de l’île que le documentariste Gianfranco Rosi trouve une pertinence et une consistance dans son propos, en plus d’une image léchée et d’un très appréciable sens du cadre.
Jusqu’à un certain point pourtant, on peut craindre que cette binarité qui ne manque pas de liant (le médecin de famille des classes populaires est aussi celui qui part au secours des sinistrés) euphémise le sort des victimes en le mettant en rapport avec des scènes bucoliques de pêche sous-marine, de tir au lance-pierre et de dégustation de spaghetti aux anguilles. Lorsque vient l’abordage frontal d’une barque de réfugiés, où les adolescents en déshydratation sont portés à bras-le-corps, bientôt suivis des lugubres corps sans vie enveloppés de sacs, la réalité explose à la figure et saisit avec d’autant plus de force. La vie de ces italiens paisibles sur cette île au ciel gris n’en devient pas pour autant absurde, mais précieuse et habitée, tout comme ce groupe de réfugiés de guerre ayant fui les prisons libyennes et chantant leur soulagement d’être encore de ce monde après la traversée. Tous ne peuvent pas en dire autant, hélas (je n’aurai pas l’indécence de vous sortir les chiffres…).
High School (1968)
1 h 15 min. Sortie : 13 novembre 1968 (États-Unis). Société
Documentaire de Frederick Wiseman
Marius Jouanny a mis 7/10.
Annotation :
Wiseman pose sa caméra dans un lycée américain, et démontre par un savant jeu de montage comment le personnel enseignant transmet une certaine idéologie à travers la hiérarchie scolaire et les cours. C'est fin, très bien ciselé même si je trouve le dispositif trop systématique pour ne pas avoir quelques passages à vide. Reste que son regard est singulièrement tranchant, surtout pour un documentaire qui se contente de l'image pour développer son propos, sans la moindre voix-off.
Un coupable idéal (2003)
Murder on a Sunday Morning
1 h 51 min. Sortie : 26 février 2003 (France).
Documentaire de Jean-Xavier de Lestrade
Marius Jouanny a mis 7/10.
Jodorowsky's Dune (2013)
1 h 30 min. Sortie : 16 mars 2016 (France). Cinéma, Making-of
Documentaire de Frank Pavich
Marius Jouanny a mis 7/10 et a écrit une critique.
Annotation :
voir critique.