Les meilleurs films avec Tom Cruise selon Marius Jouanny

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Peu de temps avant l'ascension d'une nouvelle narration issue des séries et notamment celles de la chaîne HBO dans les années 2000, Paul Thomas Anderson semble proposer avec "Magnolia" un avant-goût de cette narration qui a pris tant de place aujourd'hui dans l'industrie hollywoodienne. Film choral parfaitement maîtrisé qui balance des moments d'intensité tellement forts qu'on croirait véritablement regarder plusieurs films en un seul, il mêle avec génie le grotesque et le sublime, le dramatique et le comique le plus débridé, dans un spectacle d'une ambition rare. Chaque personnage est un monument d'écriture, aucun n'est délaissé au profit des autres, et le film se paye même le luxe de rester optimiste jusque dans sa plus grande noirceur. Il distille surtout quelques moments de folie pure, qui démontre le pouvoir évocateur du cinéma quand il se permet de refuser de choisir entre réalisme et onirisme.

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Pour son ultime film, Kubrick se focalise sur un thème qu'il a très peu abordé jusque-là : le couple. Loin de céder à un intimisme classique, il joue avec les faux-semblants et le désir sexuel de ses deux personnages pour créer une atmopshère charnelle et dévorante, comme hors du temps. Le film se concentre surtout sur Tom Cruise, dont les mésaventures gardent en haleine de bout en bout. Même après 12 ans sans réalisation, Kubrick ne bouleverse pas son style, toujours très symétrique et empreint de musique classique, mais en lui conférant une chair nouvelle, plus proche des individualités développées. Malgré quelques systématismes narratifs en dernière partie de métrage, le film est très maîtrisé, choque avec pertinence et sens de la dramaturgie, avec une touche de mystère très appréciable.

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Cela faisait longtemps que je voulais voir ce Spielberg (au point, croyez-le ou pas, d'avoir rêvé que je le regardais !) notamment car j'avais l'intuition qu'il était le film le plus sous-estimés de sa filmographie. Et le visionnage a confirmé cette intuition, si l'on excepte les dernières minutes du film qui se conclue malheureusement de manière assez navrante, comme si après avoir porte le film apocalyptique là où il n'était jamais allé Spielberg s'était senti obligé de remplir un cahier des charges dans la dernière ligne droite (héroïsme de l'armée américaine, retrouvailles familiales, etc.). Mise à part cela donc, le cinéaste ne réalise pas simplement un blockbuster à la réalisation peaufinée et virtuose (à l'image de ce plan-séquence dans la voiture, discret, efficace et bouleversant) qui exploite pertinemment les effets spéciaux numérique. Il réalise un drame familial très touchant, porté par Tom Cruise en père anti-héros pathétique et déshumanisé (un de ses meilleurs rôles) et par une noirceur qui trouve son paroxysme dans la confrontation avec Tim Robbins (très bon second rôle). Certes, certaines scènes tombent dans un spectaculaire un peu éculé, mais la mise en scène, parfois majestueuse et parfois beaucoup plus intimiste de Spielberg magnifie chaque scène.

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"Né un 4 juillet" raconte comment la guerre du Vietnam a mit fin à un certain rêve américain, celui de la réussite sociale, qui passait naturellement à l'époque par un patriotisme sans borne. Rappelant à certains moments le récent "American Sniper" de Eastwood, ce film d'Oliver Stone montre comment les convictions d'un jeune homme sont ébranlés par la guerre et la souffrance. Les regrets, la frustration, les conflits familiaux, tous les angles sont abordés avec une grande pertinence, et un certain sens pour retranscrire l'émotion, à travers de nombreux gros plans.

La mise en scène est certes très classique, le tout manque certainement de subtilité, mais le propos du film est réellement captivant, ne souffrant que de quelques rares longueurs, avant une fin en apothéose, où l’exaltation d'un combat contre la bien-pensance américaine a quelque chose de grandiose.

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Trônant en première place du classement des meilleurs films avec Tom Cruise, Collateral est semble-il très estimé par les utilisateurs Senscritique, tout comme par la presse. Même le cinéphile avisé qu'est le chroniqueur Karim Debbache lui a attribué la note de 9/10... Je veux bien croire que le rôle va comme un gant à notre cher membre de l'Eglise de Scientologie, c'est à dire un tueur à gages au regard froid et neutre, qui sais se montrer sympathique quand il le faut, même si tirer sur tout ce qui bouge lui semble plus naturel. Il est confronté à un chauffeur de taxi honnête et droit dans ses bottes bien qu'un peu coincé. Deux personnages assez creux qui n'échappent pas aux poncifs et ne marquent finalement le spectateur ni l'un ni l'autre.

La réalisation est en revanche le point fort du film. Il faut bien admettre que certaines scènes apportent leur lot de tensions, comme le climax dans les bureaux d'avocat. Les musiques renforcent d'ailleurs plutôt bien ces quelques moments de tensions réussis tout comme les moments plus posés, qui restent beaucoup trop rares pour être réellement signifiants. Et ne me dites pas que le film propose un point de vue original ou intéressant de la ville de Los Angeles, puisqu'il se contente de deux-trois vues aériennes intrigantes, point barre. Pour cela, franchement, le film "Night Call" est autrement plus réussit dans sa représentation glaçante de Los Angeles. Après, je ne cracherais pas sur la scène fugace dans un registre plus onirique avec cette apparition du loup, assez marquante, sans arriver comme un cheveu sur la soupe.

Pour le reste, des incohérences flagrantes nuisent au film : pourquoi diable ces putains de flics ne vont pas vérifier qu'il y a quelqu'un dans ce putain de taxi au lieu de rester le cul planté devant les caméras de surveillance. Et deux séquences plus tard, dans le night club, où sont passés les huit agents de la CIA pour protéger la cible à la fin de la scène ? Ça y est, je m'emporte. Le film est loin d'être mauvais mais de la part de Michael Mann qui a réalisé "Heat", c'est quand même plutôt décevant.

Edit du 11 mai : après quelques mois, il faut bien avouer que certaines images du film restent en tête, comme le départ de Tom Cruise lors du dénouement. Sans le réhabiliter, le film est pourvu d'une esthétique vraiment solide.

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Ce sixième opus de Mission Impossible propose au premier abord tout ce qu'on pouvait attendre de lui : la même qualité de mise en scène que le précédent opus, des développements de personnages qui parviennent à gagner l'empathie du spectateur et quelques scènes d'actions dantesques que seules cette série est capable de proposer sans les désamorcer par les tics hollywoodiens habituels. Ni montages épileptique, ni caméras à l'épaule illisible ne viennent gâcher une fête trépidante, où le jeu des apparences et les coups de théâtres parviennent toujours à surprendre.

Mais à bien y regarder, beaucoup de choix traduisent une certaine paresse : l'intrigue est convenue au possible, et le cahier des charges est trop bien rempli pour ne pas en devenir quelque peu encombrant. En souhaitant produire une suite plus rapidement (trois ans) et avec le même réalisateur, Tom Cruise ne marque pas durablement les esprits, bien que le plaisir de cinéma soit presque intact.

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Nouveau film d'action avec Tom Cruise, "Jack Reacher" se démarque plutôt bien dans la première partie de son intrigue, qui laisse des parts d'ombres et de lumières au bons endroits pour mieux captiver le spectateur, et ce dés sa scène d'ouverture vraiment percutante. L'enquête n'a rien de bien complexe, mais s'avère suffisamment bien ficelée pour qu'on se prenne au jeu. La réalisation n'est pas en reste, les scènes d'actions sont bien mises en scènes et parfaitement lisibles, pas trop présentes ni lourdingues.

Mais plus on avance, plus le film est prévisible, et plus il se contente du "minimum syndical", avant un affrontement final très moyen et presque ridicule avec ce Tom Cruise qui s'évertue à se compliquer les choses. (Attaquer une dizaine de gars armés jusqu'au dent avec un simple couteau, cela tient de l'absurde, tout comme le combat à main nue qui s'ensuit).

Toujours est-il que ce que semble mettre en avant le film et notamment sa fin est très discutable : Jack Reacher prône l'auto-justice (pas autant que Liam Neeson dans Taken, mais quand même) et se dit plus libre que les autres simplement par son mode de vie nomade et sa capacité à ne s'attacher à personne. Bonjour les principes ! Et le film semble glorifier cela sans complexe.
Jack Reacher n'est finalement ni John McLane ni L'Inspecteur Harry, et son manque de personnalité le rend fade.