Les meilleurs films de 2016 selon Mayeul TheLink

Annotation :

Il existe des films qui proposent un basculement, comme un rêve où l'on se rend compte de l'absurdité de la situation mais où l'on continue d'y croire. Ici, on se ballade dans les couloirs de l'inconscient, toute la jeunesse semble de mèche dans ce plan inconnu et dont les raisons resteront du domaine de l'image, jamais du discours. Paris n'a jamais semblé aussi menaçante dans ce qu'elle représente de poids de la collectivité et de l'Histoire. Et puis bien sûr toute la seconde moitié du film dans le centre commercial, où à force de vouloir s'opposer à tout on ne devient rien, et la force silencieuse et sans visage qui s'infiltre chez nous pour nous détruire. Un regard dans l'abysse de la civilisation.

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En partant du concept d'une beauté par définition... indéfinissable (ou divine, au choix), NWR embrasse pleinement une esthétique artificielle au possible, comme une acceptation de son impossibilité de créer du "beau", dans le sens que lui donne le film (puisque ce beau serait de toute manière inné). Pourtant cette esthétique, par on ne sait quel tour de magie, arrive à ingurgiter et digérer ce beau afin d'en sortir une certaine grâce, notamment les scènes les plus expérimentales où là surstimulation des sens, faisant taire la raison, donne à voir une expérience de beauté similaire à celle que l'on prête au personnage d'Elle Fanning.
Le film part d'un postulat qui ne me parle pas vraiment (une beauté immédiate, pas sans sens mais sans contexte, bref divine), et utilise une imagerie et une esthétique publicitaire qui me parle encore moins. Mais en se laissant porter par le truc, on trouve tout de même une oeuvre cohérente dans sa manière d'aborder un cycle créatif, le beau inné étant destiné à être corrompu, ne serait-ce que par toute la myriade de sentiments négatifs qu'il inspire, et de cette corruption peut naître un oeil à ingurgiter pour enfin voir correctement.

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Trois ans pour dire adieu à un monde où les gens peuvent encore se rassembler sous le combat absurde de la musique. Des adieux dans une supernova, condamnée à mourir aussi vite qu'elle est apparue.

Annotation :

Shane Black investit le néo noir en y injectant sa personnalité bien marquée. Un buddy movie aussi excellent que ses acteurs. Une enquête à la limite du surréalisme dans l'imagerie (la banlieue d'un LA 70's déjà asphyxié par son vice) apportant au tout un humour savamment dosé pour un résultat jouissif.

Annotation :

Le film peut être fatigant par son rythme "bande-annonce", où les intervenants ne peuvent pas développer une idée au-delà de la simple phrase. Par conséquent il ne faudra pas chercher ici un travail d'investigation poussé, Duvernay monte plutôt un brûlot incendiaire contre le racisme institutionnalisé des États-Unis. Là-dessus le film est plutôt réussi dans sa démonstration d'un esclavagisme qui change de forme sans jamais réellement s'abolir par la criminalisation des afros-américains. Une mentalité inscrite dans l'ADN même du pays et sa constitution jamais remise en cause, conséquence d'une population toujours prompt à fantasmer le passé de sa nation.

Annotation :

J'avais de l'appréhension à le voir car on m'avait vendu un truc qui va au-delà de l'acceptable. Résultat : au premier meurtre, l'appréhension a disparue. Oui c'est parfois gore (une scène particulièrement choc qui cherche a pousser les potards), mais aucune peur ne s'installe vraiment. Le film tient sans doute plus du sale gosse que du malsain. Ça a pu me faire penser à des produits web : le manque de moyen flagrant, le jeu d'acteur un peu à la ramasse, mais surtout aucune volonté de donner un sens à ses images. C'était fun mais pas sûr que ça me fasse forte impression sur le long terme.