Les meilleurs films de 2022 selon Toshiro
74 films
créée il y a presque 3 ans · modifiée il y a 3 moisAvatar - La Voie de l'eau (2022)
Avatar: The Way of Water
3 h 12 min. Sortie : 14 décembre 2022 (France). Action, Aventure, Science-fiction
Film de James Cameron
Toshiro a mis 9/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
The Batman (2022)
2 h 56 min. Sortie : 2 mars 2022 (France). Action, Drame, Policier
Film de Matt Reeves
Toshiro a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Espoir un poil douché que cette appropriation du personnage par Matt Reeves. Ses volets de La Planète des singes laissaient croire à un mec parvenant à imposer ses choix aux studios ; il semble ici s'être senti obligé d'anticiper sur les attentes de Warner - ou bien il lui a manqué un producteur pour le cadrer.
Résultat : un film coupé en deux entre sa part "européenne/nouvel hollywood" et sa part "hollywoodienne". C'est toute l'efficacité narrative typique du cinéma hollywoodien classique qui pèche. Alors que l'ambition plastique impressionne.
En lieu est place d'un storytelling limpide, on a quelque chose de bizarrement laborieux, naviguant parfois à vue, et recourant à quelques chevilles artificielles. Il y a quelque chose du non-choix mal résolu (ou trop plein d'envies) dans ses symptômes. Et c'est là que ce Batman est hollywoodien cette fois au sens le plus contemporain du terme, dans le dérèglement des bases même du storytelling.
Sur le plan formel, c'est trés tenu : Reeves, Fraser et le reste de l'équipe artistique sont visiblement allez aussi loin qu'ils le voulaient. On parle beaucoup de Fincher, je pense presque plus à Lumet et son rapport à New York. Certains tableaux rappellent Prince of the City (cité dans le texte). La grisaille et le travail sur les flous est un poil systématique, mais le terme "mise en scène" retrouve sa définition la plus totalisante, via l'enjeu du regard, central ici. Photo, cadrages, lentilles, scénographie, durée des plans, point de vue : tout travail ensemble, de façon organique, à bien raconter ce qu'il l'est moins bien fait par ailleurs.
De fait, il y a bien des choses qui se relaient entre scénario et DA. Le parcours psychologique du Battinson en est : jugé abrupte par beaucoup (connerie !), son retournement final de vengeur en vrai héro populaire est travaillé sur la longueur, par l'évolution de son regard (principal enjeux ciné et théma du film) par rapport au Riddler, Catwoman, Falcone, Alfred, etc. Son rapport aux victimes est aussi travaillé de sa première à sa dernière intervention, Batman passant d'incarnation de la vengeance à la justice, de la peur à l'espoir. Le film est au final très character driven : c'est ce qui maintient son cap là où l'enquête aurait gagnée à être réécrite une ou deux fois de plus. Le film mériterait presque une version unplugged, plus courte, plus straight - même s'il reste très plaisant en l'état, et n'a pas fini de me hanter.
Giacchino, lui, ne déçoit pas du tout.
Decision to Leave (2022)
Heeojil Gyeolsim
2 h 18 min. Sortie : 29 juin 2022. Thriller, Drame, Romance
Film de Park Chan-Wook
Toshiro a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Ambulance (2022)
2 h 16 min. Sortie : 23 mars 2022 (France). Action, Gangster, Thriller
Film de Michael Bay
Toshiro a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
Trois mille ans à t'attendre (2022)
Three Thousand Years of Longing
1 h 48 min. Sortie : 24 août 2022 (France). Fantastique, Drame, Romance
Film de George Miller
Toshiro a mis 8/10 et a écrit une critique.
Inu-Oh (2022)
1 h 38 min. Sortie : 23 novembre 2022 (France). Animation, Biopic, Musique
Long-métrage d'animation de Masaaki Yuasa
Toshiro a mis 8/10.
Leila et ses frères (2022)
Leila's Brothers
2 h 39 min. Sortie : 24 août 2022 (France). Drame
Film de Saeed Roustaee
Toshiro a mis 8/10.
Annotation :
2e film vu et toujours aussi impressionné par la façon dont Roustaee parvient à maintenir la pression sur une telle durée par les quasi seuls dialogues. C'est sans doute qu'une impression d'ailleurs, et ça vaudrait le coup d'y regarder de plus près au niveau découpage et composition.
En attendant, on ne peut que constater à quel point c'est efficace dans la direction du spectateur. Laquelle s'articule autour de les prises de parole (et de pouvoir momentané) et leurs entre-chocs, comme si on y avait appliqué les théories soviétique du montage. Il y a bien quelques répliques qui font mouche, comme des commentaire en off qui pourraient servir de slogan, mais jamais au point de rompre le rythme et nous sortir du film.
Tout sauf du théâtre filmé donc, mais avec une vraie dette vis-à-vis du théâtre néanmoins. Une des différences : le montage, via lequel Roustaee concentre notre attention vers telle réaction, isole un personnage ou ligue un groupe contre lui, se concentre sur un individu à contre-courant d'une foule, etc.
Le film débute ainsi dans un montage parallèle entre : d'un côté, l'un des fils s'extirpant d'une usine dont l'arrêt arbitraire provoque un maelstrom social ; de l'autre le père se frayant un chemin jusqu'à un autre épicentre du pouvoir. Le reste du film poursuivra cette idée de l'individu devant faire avec des courants bien plus forts que lui. D'où une suite de stratégies de survie consistant à épouser ou feindre d'épouser certaines tendances, puis les lâcher au bon moment.
D'où aussi les jeux d'alliances et la difficulté des frères à rester unis autour de la sœur, vraie centre du contre-pouvoir. Sauf qu'il y en toujours un (de pouvoir) plus gros que tous les autres pour réduire tous les effort de notre famille à néant... et, du point de vu du scénario, relancer les enjeux. Une fois la question financière évaporée, ces enjeux sont alors à l'os.
2 générations s'opposent : celle de la Révolution de 79 qui se maintient au pouvoir par le seul prestige qu'on veut bien lui accorder (et le chantage et la violence qu'il y a derrière), face à celle d'aujourd'hui, qui n'a plus d'autre choix que de "tuer le père" si elle veut prendre en main son destin. Bientôt une autre Révolution ?
The Innocents (2021)
De uskyldige
1 h 57 min. Sortie : 9 février 2022 (France). Épouvante-Horreur, Thriller, Drame
Film de Eskil Vogt
Toshiro a mis 8/10.
Pinocchio (2022)
Guillermo del Toro's Pinocchio
1 h 57 min. Sortie : 9 décembre 2022 (France). Animation, Drame, Fantastique
Long-métrage d'animation de Guillermo del Toro et Mark Gustafson
Toshiro a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Nightmare Alley (2021)
2 h 30 min. Sortie : 19 janvier 2022 (France). Drame, Thriller, Film noir
Film de Guillermo del Toro
Toshiro a mis 8/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Ennio (2021)
2 h 36 min. Sortie : 6 juillet 2022 (France). Portrait, Musique, Cinéma
Documentaire de Giuseppe Tornatore
Toshiro a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Licorice Pizza (2021)
2 h 13 min. Sortie : 5 janvier 2022 (France). Comédie dramatique, Romance
Film de Paul Thomas Anderson
Toshiro a mis 8/10.
Le Monstre des mers (2022)
The Sea Beast
1 h 55 min. Sortie : 8 juillet 2022. Animation, Aventure, Comédie
Long-métrage d'animation de Chris Williams
Toshiro a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Une bonne façon de se venger du dernier Pirates des Caraïbes tout pété. Là, même la lumière fait plus vraie.
Plus sérieusement, il y a un réel travail autour de cette lumière des Caraïbes. Un détail, certes, mais qui participe parmi de nombreux autres au grand plaisir pris devant le travail maousse livré par l'équipe de Chris Williams.
Si la fable et certains aspects du film pointent l'envie de faire son "Dragon", en moins abouti et avec un goût de réchauffé, le reste est assez irréprochable pour qui goûte l'imaginaire de la flibuste. Imaginaire auquel est intelligemment greffé celui des Kaiju, qui plus est.
La dynamique entre le chasseur et la gamine fonctionnent très bien, malgré une aventure qui, à mi-parcours, s'en retourne à son point d'origine, frustrant légèrement et rapetissant par là-même un univers très prometteur. Mais bon, l'autre dynamique, entre le même chasseur et ses pairs est bien vu. Du classique mais payant au niveau dramaturgie, à l'image du reste de l'écriture. Puis la fable reste belle, ne serait-ce que parce qu'elle passe par le regard de la gamine. Et pour un film de pirates et de monstres géants, on a jusqu'à preuve du contraire pas trouvé meilleur médiation.
Surtout, le film n'est pas loin d'être une tuerie question mise en scène du grand spectacle. Il y a de l'étude de Spielberg derrière ses séquences d'action où virtuosité des mouvements d'appareil et déplacement des personnages et autres éléments dans le cadre se conjuguent au service du storytelling visuel le plus dynamique et fluide possible. Pas de plans séquences qui se donnent à admirer ici, mais des "oners" trouvant leur juste place dans l'enchainement des plans, et jouant tellement bien avec la profondeur et la scénographie des lieux (comme si la scène bougeait autant que la caméra et les personnages), qu'on ne voit plus la virtuosité mais bien tout ces effets.
Ajoutez à ça une usage fort bienvenu des focales courtes et des vistas géantes, histoire de bien rendre les différences d'échelles entre humains et kaiju, et vous avez du caviar pour les mirettes.
Pixar a de plus en plus de soucis à se faire.
Icare (2021)
1 h 16 min. Sortie : 30 mars 2022 (France). Animation, Aventure, Jeunesse
Film de Carlo Vogele
Toshiro a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
J'apprends dans les colonnes de Première que Carlo Vogele est passé par la case Pixar. Pas étonnant dès lors que le bonhomme soit aussi à l'aise avec la litote. Le tracé d'un coquillage dans le sable comme annonce du plan du labyrinthe, puis plus tard le cheveux qui vient tomber dessus pour amener l'idée du fil d'Ariane : c'est le genre de truc qui marque par son éloquence et sa poésie.
C'est aussi très utile en terme de narration, laquelle passe ici énormément par le vecteur visuel. L'intro avec sa présentation du petit coin de paradis d'Icare et son père Dédale est assez remarquable dans sa gestion aussi symbolique que ludique du décor. Tout ce qui relève de la backstory (la raison de la haine de Minos vs Athènes) ou de l'impossible à représenter correctement compte tenu des moyens ou du public cible (les amours de Pasiphaé et le taureau de Minos, l'affrontement du Minotaure) donne aussi lieu à ces moments d'inventivité formelle ou narratives.
On sent le budget restreint dans la durée et le peu de définition des personnages d'arrière-plan. Le film est pourtant une splendeur, dans la chara-design anguleux comme dans les décors et couleurs. Une vrai alternative à la rondeur de la concurrence. Les dialogues aussi sont très soignés et la voix de Dr House un bonheur.
Les gamins auront du mal avec certains couplets tout droits sortis d'une tragédies antique. Les parents devront leur expliquer ce qu'est la zoologie, prix à payer pour la façon dont le film tourne autour de la conception d'Astérion (cette blancheur du taureau). Pour le reste, le film s'en sort très bien dans le contentement des deux publics.
C'est aussi un bel exemple de relecture d'un mythe : tout ce qui est déconstruit ici l'est fait avec finesse et intelligence, en construisant en face. Le minotaure déconstruit comme monstre, et reconstruit sur le mode d'E.T ou Dragons dans le regard d'Icare. Thésée est un connard, mais ne trahit pas le destin ni les agissements du héros. Ariane subit la plus grosse actualisation, et aurait pu être aussi insupportable qu'un instagrameuse de 14 ans. Mais non, elle est nuancée dans sa caractérisation et son arc narratif en fait au final, comme tous les autres personnages, un instruments du Destin.
Nouvelle preuve de l'intelligence avec laquelle cette histoire est abordée : on sent Carlo Vogele et son équipe très conscient de manier un monument de l'héritage culturelle européen. Un mythe qu'ils continuent à faire vivre et enrichissent d'une nouvelle lecture.
Kimi (2022)
1 h 29 min. Sortie : 10 mars 2022 (France). Policier, Drame, Thriller
Film de Steven Soderbergh
Toshiro a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
David Koepp et son sens du scénario carré, idéal comme plateforme de lancement à un film ludique ; Steven Soderbergh et son goût croissant pour l'essai lui-aussi très ludique depuis son adoption des outils de captation numérique les plus légers : une rencontre qui fait plaisir.
L'héritage du film paranoïaque est aussi lourd que le résultat est ici léger. Le genre est on ne peut plus pertinent dans le contexte actuel, et les deux créateurs ont bien fait leur devoirs. De la SF, diront certains. Pour le peu que j'en sais, non, au point que ladite légèreté, surtout vers la fin, est presque déplacée. Enfin pas de quoi neutraliser la charge plus générale quand même.
Du seul point de vue du cinéma, c'est un petit régal : d'une part parce que c'est très proprement écrit, d'une façon série B fort efficace, avec en plus tout le coté smartass VS le System de Soderberg ; d'autre part parce que le même bonhomme démontre que le numérique (outils, entreprise, culture) peut donner lieu à un projet de mise en scène très sympa et inspiré.
L'exercice hitchcockien est aussi là pour ça : Soderberg s'amuse beaucoup dans le loft d'Angela, avant de changer littéralement d'optique une fois dehors. Il y va un peu comme un bourrin avec le filmage à l'Iphone, mais les effets de fébrilité dus à ce type de filmage sont payant, et les idées de situation (les manifestants qui sauvent l’héroïne d'un enlèvement par exemple) fort bienvenus.
Les nombreux échanges dialogués par la médiations tech sont toujours dynamiques et stimulants aussi. Niveau rythme, c'est vraiment une réussite. Le pendant de cette efficacité, c'est un petit manque d'approfondissement. L'humour à froid du final fonctionne très bien sur moi, mais l'épilogue rendant hommage aux Trois jours du Condor (cette image qui se fige sur le protagoniste passant avoir gagné mais...) ne transmet pas la même inquiétude. Dommage pour ça, tant mieux pour tout le reste.
La Dernière nuit de Lise Broholm (2021)
Du som er i himlen
1 h 26 min. Sortie : 21 septembre 2022 (France). Drame
Film de Tea Lindeburg
Toshiro a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Les Nuits de Mashhad (2022)
Holy Spider
1 h 56 min. Sortie : 13 juillet 2022 (France). Thriller, Drame, Policier
Film de Ali Abbasi
Toshiro a mis 7/10.
Annotation :
Plus que Le Voyeur et M le Maudit auquel on pense en début de métrage, il y a du Richard Fleisher dans ces nuits de Mashhad. Il y est bien sûr question d'un étrangleur, comme ceux de Boston et Rilington Place. Il y a surtout dans l'approche d'Ali Abbasi une sorte d'absence de pudeur, de crudité dans son regard sur le crime et le criminel "à l’œuvre". Ses victimes n'ont aucune chance, mais la vie ne les quittent pas pour autant via une ellipse. Abbasi les filme en gros plan : leurs visages se tordent, les yeux s'injectent de sang, sans que jamais le caméra ne tourne de l'oeil. On voit la vie les quitter tandis que le tueur se limite à ses mains qui serrent. Un programme qui s’exécute, tout comme le nœud coulant bien plus tard autour de son cou.
Ce qui en fait un film très éprouvant, et en même temps très intègre et jusqu’au-boutiste dans le traitement "omniscient" de son sujet ; du côté des victimes, du tueur, de l'enquêtrice et de la société. En parallèle, le film creuse l'idée d'une certaine banalité du monstre. Après le premier meurtre où il est gardé dans l'ombre, le tueur est vite dévoilé : c'est un être humain complet, pathétique, narcissique et martyr raté en plus de sa "mission". Classique dans sa structure en 3 temps, le récit invente en face de lui le personnage de la journaliste comme relais de notre point de vue en immersion progressive dans son contexte. Contexte qui, se révélant par petites touches au fur est mesure, devient l'élément majeur dans le troisième acte, le plus glaçant dans ce qu'il dit des conséquences de tout ça : sur les rapports homme/femme, et de générations.
Regards et mains sont les deux principaux motifs visuels travaillés dans toute leur ambivalence, tandis que le corps social/politique fait le lien entre les deux à travers les idées de voyeurisme, vigilantsme et contamination sociale. Ou comment passé de spectateur à acteur, et dévoiler la face obscur de l'incarnation. Le pulsionnel trouvent toujours des chemin de travers, à l'ombre de l'hypocrisie du pouvoir religieux. Plus fort encore : la capacité du pulsionnels et du religieux à faire du peuple un monstre en puissance encore plus effrayant que le pouvoir ou le tueur. C'est là qu'on voit que les racine du "mal" sont bien profondes. Et l'image en est à la fois le médiateur et le révélateur.
Après La loi de Téhéran, l'intérêt sociologique de ce film, pour le spectateur européen, est évident. C'est aussi un sacré polar, genre rudement bien utilisé ici.
Le Roi cerf (2021)
Shika no Ō
1 h 53 min. Sortie : 4 mai 2022 (France). Animation, Drame, Aventure
Long-métrage d'animation de Masashi Andō et Masayuki Miyaji
Toshiro a mis 7/10.
Annotation :
La citation est décidément un jeu dangereux : certains en fond un distributeur de bonbons ciblant le système de récompense du fan en plein désert critique, d'autres assument de se placer dans un héritage pour mieux, ensuite, faire un pas de côté, mais trop tard, la mise en boîte ce faisant dès le stade de la promotion.
Le Roi Cerf a ce genre d'humilité : Mononoke y est à la fois partout et nul part. L'univers est voisin, les enjeux politiques et leur traitement anti-manichéen assez proches, mais le film à l'arrivée n'a pourtant pas grand chose à voir. Au cœur du récit, une très jolie relation père/fille d'adoption. Enjeux palpable parmi d'autres, comme les intrigues de palais, enjeux de pouvoir, le mystère d'une épidémie à élucider comme un Sherlock Holmes, ou la capacité de deux peuples à vivre ensemble malgré un passé sanglant.
La fantasy, malgré un travail graphique tout à fait à la hauteur, est plus un exhausteur de goût. Une façon d'amplifier les choses dans un monde déjà à 99% désenchanté. Le sens de l'histoire relègue légende, magie et malédiction dans les forêts obscurs, à l'image du destin de Van. La violence, elle, s'assume avec surprise dans le contexte du cinéma tout public actuel. Il faut voir le corps de se bébé à moité transpercé par les crocs d'un loup, ou encore tout ses filets de sang.
Sur le plan esthétique aussi, il y a un air de classicisme assumé. Tout est nickel, mais rien ne dépasse, pas d'effet de signature ni recherche du jamais vu "dans ta gueule". On sent tout le passé de petite main experte de Masashi Andō. Le récit et son sens de la nuance avant tout, quitte à refuser le feux d'artifice final. La fable est plus humaniste qu'écologique. C'est plus le genre de film qui diffuse son venin dans les jours suivant la projection que celui qui t'éclate les mirettes.
À défaut de faire des étincelles, le truc est on ne peut plus solide et mature. C'est dommage de cracher dessus juste par réflexe de comparaison. Le film mérite d'exister par lui-même, même s'il ne le revendique pas.
The Northman (2022)
2 h 17 min. Sortie : 11 mai 2022 (France). Aventure, Drame, Fantastique
Film de Robert Eggers
Toshiro a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
A jouer sur le fantasme du film de vikings, Eggers marque forcément des points. Cycles de vengeance, démonstrations de barbarie, iconisation à balle, mystique du destin et imagerie puisant dans la mythologie nordique : le réal tape pile au milieu. Le cinéphile urbain sophistiqué ET le cinéphage moins précieux peuvent enfin tomber d'accord... ou pas.
La faute à Hamleth, et ce goût du verbe qui tranche avec une imagerie évoquant parfois plus un Zack Snyder. Trop consensuel pour les uns ? trop pouet-pouet pour les autres ? L'époque n'est pas vraiment aux films rassembleurs. Mais Eggers surprend en allant (à reculant) du côté du populaire. Pas que ce soit un problème, au contraire. Juste que ça le force un peu quand il s'agit de cocher les cases, de satisfaire les attentes, etc.
Le résultat est donc super satisfaisant, mais un chouïa frustrant. Les passages obligés du film de vikings ne sont pas forcément les plus invertis. Il y a un côté catalogue dont on tourne les pages en restant à la surface. Eggers ne plonge jamais sa caméra dans la mêlée. L'art du plan séquence tel qu'il le pratique ici est une sorte de cache-misère de luxe. D'un côté ça fait noble en appelant les comparaison avec les fétiches de la cinéphilie la plus érudite (Tarko et cie), de l'autre ça vous épargne le laborieux travail de découpage et de raccordage (tout ce qui est si payant chez Gibson, Raimi, Cameron, etc. ).
Sur le terrain de la relecture de Shakespeare, là en revanche, Eggers est dans ses charentaises. C'est à partir de l'arrivée en Islande que SON film semble vraiment commencer. L'épique, l'odyssée, les distances-temps : tout ça est plus évoqué que vécu. La séquence de hantise du village islandais par Amleth, plus minimaliste dans ses enjeux et son terrain de jeux, est bizarrement plus satisfaisante.
Le côté schizo du film se retrouve aussi dans son rapport à la "virilité" et au mythologique. Le film y va tellement à fond dans l'aspect bourrin de son héros qu'on se demande un peu quel regard il porte là-dessus. Une caricature ? Ce serait raccord avec les révélations autours des personnages féminins.
De même il y a un début de questionnement des croyances d'Amleth, mais qui semble ne pas avoir été mené à bout. Là où les précédent films du Monsieur jouaient bien plus avec l'ambigüité entre fantastique et folie.
Le travail d'ambiance, sur la langue, la reconstitution historique, le soin apporté à la direction artistique, les expérimentations sur la photo : tout ça est superbe
Top Gun: Maverick (2022)
2 h 11 min. Sortie : 25 mai 2022 (France). Action, Drame
Film de Joseph Kosinski
Toshiro a mis 7/10.
Vesper Chronicles (2022)
Vesper
1 h 54 min. Sortie : 17 août 2022 (France). Science-fiction, Aventure, Drame
Film de Kristina Buozyte et Bruno Samper
Toshiro a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
The Green Knight (2021)
2 h 10 min. Sortie : 3 janvier 2022 (France). Drame, Fantastique, Romance
Film de David Lowery
Toshiro a mis 7/10.
Annotation :
À revoir.
Bones and All (2022)
2 h 10 min. Sortie : 23 novembre 2022 (France). Drame, Épouvante-Horreur, Romance
Film de Luca Guadagnino
Toshiro a mis 7/10.
Becoming Father (2019)
Miyamoto kara Kimi e
2 h 09 min. Sortie : 27 juillet 2022 (France). Drame, Romance
Film de Tetsuya Mariko
Toshiro a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Amsterdam (2022)
2 h 14 min. Sortie : 1 novembre 2022 (France). Comédie dramatique, Historique
Film de David O. Russell
Toshiro a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Une sacrée brochette d'acteurs ! Le gros du plaisir pris devant Amsterdam est là. C'est un film de bande, scewball comedy sur l'amitié qui lient trois zinzins : d'abord au sein d'une bulle libertaire où après s'être fait casser le gueule (littéralement) lors de la WWI, on vit à fond au présent, ensuite envers et contre les intrigues et la rumeur des années 30, en prélude à la prochaine guerre.
Le dispositif à base d'échanges dialogués en perpétuelle relance peut-être fatiguant, ou bien enivrant. Il y a un côté systématique, y compris dans le filmage, certes. Mais ça reste paradoxalement toujours frais, peut-être par l'esprit pétillant du trio. De quoi presque le rappeler le très beau Wings de William Wellman.
Et puis, avec Daniel Pemberton encore une fois très inspiré à la partition, c'est vraiment la légèreté qui l'emporte. Soit une façon bien pertinente de faire passer la pilule du "message". Puisque David O. Russell dresse évidemment un parallèle entre les années 30 et notre époque. Mais jamais le film ne donne l'impression de faire la leçon, de nous mettre en garde avec le sérieux du moraliste. Le contexte historique dans lequel il nous plonge est abordé avec bien plus de finesse et de travail de documentation que bien d'autre films soucieux de faire le même parallèle entre montée du fascisme au XXe siècle et des populismes ces dernières années.
La façon dont le film investi les mouvements artistiques modernes nés dans les années 20, ceux-là même qui seront qualifiés de dégénérés par le nazisme, est un bon exemple. Et le parallèle peut cette fois être fait avec Au revoir là-haut. Cette façon de capter l'air d'entre-deux-guerre des années 20...
Pour les arabesques de la narration, bah disons qu'on y perd en dramaturgie ce qu'on gagne en immersion dans l'esprit zinzins des protagonistes. Il y a sans doute une part d'artificialité dans le procéder, une façon de faire durer le film au-delà de ce qu'il a foncièrement à raconter. Mais on se prend au jeu avec bienveillance, par tendresse pour les personnages.
En décalage (2021)
Tres
1 h 45 min. Sortie : 3 août 2022 (France). Drame, Thriller, Fantastique
Film de Juanjo Giménez
Toshiro a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Everything Everywhere All at Once (2022)
2 h 19 min. Sortie : 31 août 2022 (France). Science-fiction, Action, Comédie
Film de Daniel Kwan et Daniel Scheinert
Toshiro a mis 7/10.
Nope (2022)
2 h 10 min. Sortie : 10 août 2022 (France). Science-fiction, Épouvante-Horreur
Film de Jordan Peele
Toshiro a mis 7/10.
Blonde (2022)
2 h 46 min. Sortie : 28 septembre 2022 (France). Biopic, Drame
Film de Andrew Dominik
Toshiro a mis 7/10.
Annotation :
Meilleur film d'horreur vu depuis Midsommar. Il y a a boire et à manger, mais ça ferait un bon traitement ludovico pour certains gros beaufs pleins de pouvoir.
The Stranger (2022)
1 h 57 min. Sortie : 19 octobre 2022. Policier, Thriller
Film de Thomas M. Wright
Toshiro a mis 7/10.