Les meilleurs films de David Lynch selon toma Uberwenig

Annotation :

Clairement le grand incompris de la filmographie de l'auteur.
Ma claque initiale, et certainement le film que j'ai vu le plus de fois (avec The Wicker Man(1973)-mais c'est une histoire pour une autre liste).
Montage parfait, rythme pesant à souhait, scènes de grâce et de terreur de partout, et surtout une audace monumentale face à sa horde de fans qui attendait du fan service et dont il a osé les priver. Pour offrir autre chose, de plus fort, a dream within a dream. Un labyrinthe qui survivra au passage du temps.

Annotation :

Indispensable.
Peut-être le plus "scolaire" des films de Lynch en terme de références à la psychanalyse, et en même temps l'oeil du cyclone, le vrai, celui dont tout provient, et vers quoi toute l'oeuvre tend, une oeuvre en forme de spirale doublé d'une boucle de Möbius.
Chaque image est un tableau, chaque photogramme s'impose dans sa perfection, les scènes sont hantées par des angoisses archétypales, du surréalisme onirique, et un humour très sombre.
Et bon, Nance est juste magistral.
In Heaven, Everything is Fine.

Annotation :

Le plus accessible des films obscurs de Lynch, d'une beauté implacable.
Tous ses thèmes s'y retrouvent magnifiés et explicités dans cette relecture du Hollywood des rêves qui infusent le réel, l'écorchent dans un cri d'agonie.
Pacte avec le Diable, objet transitoire, dream within a dream, tout est là, à la fois simplement explicite et réductible pour qui cherche du sens, vertigineux et onirique pour qui recherche le Voyage.

Annotation :

Pur chef d'oeuvre tenu par une brochette d'acteurs inoubliables, avec un Dennis Hopper terrifiant, une Isabella Rossellini qui frôle la perfection, un Kyle Mc Lachlane qui assume son rôle de jeune premier goûtant au nectar de l'interdit, avec un regard de trop de l'autre coté du Miroir, sans oublier Laura Dern, trop souvent peu considérée alors que sa performance est d'une justesse exemplaire.
Véritable croisée des chemins entre les films "mainstream" de Lynch et son univers fantastique, avec toujours cet humour entre les lignes, ces démons qui hantent la nuit et les replis de l'âme.
A candy colored clown.

Annotation :

Le titre annonce un tout un programme.
Lorsqu'on a bouffé des kilomètres de pellicule de Lynch, au lieu d'être intrigué, voire amusé, par le début tout en pesanteur étouffante - qui frôle le génie en terme d'ambiance et de rythme -, on plonge à pieds joints dans cette ambiance claustro à un point douloureux, terrifiant.
Trois tapes sur le dos au ralenti.
Robert La Loggia éclaboussant l'écran de testostérone.
Dick Laurent is Dead.
Un vrai thriller horrifique.

Annotation :

Plein d'imperfections, ce film reste parmi mes favoris.
Ne serait-ce que pour ce court passage ou harry Dean Stanton trace à toute blinde à travers la nuit sur "Baby Please don't Go".
Ou le cabotinage de Nicolas Cage et Laura Dern.
Ou le légendaire "fuck me" le plus sale de l'histoire du cinéma par un Dafoe juste parfait.
Ou peut-être parce que ce film est un conte, un vrai.

Annotation :

L'autre bout du tunnel, l'autre oeuvre-somme de Lynch, celle après laquelle ajouter quelque chose serait vain.
La narration de Lynch poussée dans ses derniers retranchements.
L'oeuvre qui les contient toutes, reflet de Mulholland Dr. dans un miroir brisé, la structure narrative Lynchienne dans une relation autophage, jusqu'à la digestion intégrale, d'un trou l'autre.
Une histoire hantée prend le pas sur le réel. Mais dans ce fil narratif existe aussi cette histoire hantée, qui avale et renaît, dans des courants perpendiculaires sous forme de labyrinthe en ligne droites, des lignes parallèles qui se croisent, des paradoxes qui fissurent le réel, brisent le 4eme mur.
La messe est dite.
Ca aurait dû être le Lynch ultime pour les amoureux de l'auteur, si celui-ci avait pu filmer sur pellicule.
Mais manque la dimension soyeuse de l'image, la lourdeur des tentures et des couleurs.
Reste que c'est peut-être le plus sous estimé des films de Lynch.
A compléter impérativement par Things that happened, un moyen métrage qui vient éclairer et expliciter ce que l'on devine seulement.

Annotation :

J'aime Dune.
Et je respecte ta décision de le mépriser. Mais je t'emmerde, un peu, quand même. Avec respect et déférence, bien sûr.

Annotation :

Un espace, une pièce, deux réalité qui s'entremêlent.
Glaçant, beau, et une intelligente introduction à ce qui débarquera sur nos écrans avec Inland Empire.

Annotation :

Pieuse tricherie pour placer Twin Peaks, la série, dans cette liste.
Et surtout cette troisième saison qui est indéniablement un long métrage en 18 parties.
Même si ce pilote est finalement anecdotique, la série révolutionnera le paysage télévisuel. Deux fois, à 23 ans d'intervalle.

Annotation :

Le pilote d'une série qui ne verra jamais le jour, et qui pourtant promettait d'être le vrai nouveau Twin Peaks de l'auteur.
La quasi intégralité de cette note d'intention se retrouve dans le long métrage final, pourtant, ça raconte autre chose, ça raconte plus, paradoxalement.