Bon, on a déjà parlé des références à Sunset Boulevard qui traversent ce film.
On a aussi beaucoup, beaucoup parlé de la "résolution" de l'énigme que représente ce film, résolution à la petite semaine qui consiste à dire "tout ceci n'était qu'un rêve". J'ai déjà craché mon venin à ce sujet dans ma subtile et mesurée critique sur le livre de Michel Chion.

Je ne vais pas non plus vanter à nouveau la maestria dont Lynch fait preuve dans le traitement de l'image, de la performance de Noemie Watts, de la magnificence des scènes clés du film, de son ambiance épaisse, mystérieuse, magique parfois, souvent terrifiante.

D'autres s'en sont chargés et l'ont dit certainement mieux que je ne peux le faire ici.

Alors que reste-t-il à dire sur ce film ?

D'abord, dénoncer ce croquinoux gredin de Lynch.
Faire un concours pour pousser les gens à trouver la signification du film, c'est moyennement élégant, avouez.
Mais le faire pour que le public trouve le film simple et couper court aux commentaires et critiques approfondies, emmener le troupeau vers le "bon sang mais c'est bien sûr, tout ceci n'était qu'un rêve", et ainsi protéger le mystère de son film et discréditant a priori toute personne s'aventurant plus profond, c'est pervers, machiavélique!
Ah, le gredin, il a réussi son coup!

Mais quelques aventureux blablateurs plus ou moins venteux ont osé passer outre la consigne en filigrane de Lynch, à savoir "arrêtez de me faire chier à me demander des réponses, vous ne les aurez pas, et d'abord, tout ceci n'était qu'un rêve, alors...", et c'est une bonne chose, n'en déplaise au génial réalisateur.

Et pourtant, je n'ai vu nulle part l'esquisse de ce qui me semble être finalement le vrai thème central du film, le Pacte avec le Diable.
Je ne vais pas me lancer dans un essai car je n'ai pas le temps, et ce serait certainement chiant à lire, mais que ceux qui ont le film encore en tête s'y essayent.
Et bon, le nom de famille de Diane est Selwyn. Sell, win, ring a bell ?
Oui, le commerce des âmes, métaphorique d'une part (Hollywood et l'innocence perdue, les compromis peu élégants auxquels sont contraints la plupart pour réussir dans le milieu), fantastico-poétique et littéral d'autre part (une jeune femme vend son âme au sens strict pour la réussite et la gloire, une autre se damne tout aussi littéralement pour l'amour de celle-ci), c'est à mon sens le vrai thème de ce magnifique film, son armature.

Il est très dense, et le réduire à ça serait lui faire bien peu justice.
Pourtant, c'est là. Entre autres mythes, d'ailleurs.
Et c'est, comme toujours, peuplé de "démons", d'êtres surnaturels, qui agissent dans les rêves et dont les actions se résonnent et influent sur la vie diurne.
Ce n'est pas une surprise, quand on connait le panthéon que Lynch avait créé avec Twin Peaks, par exemple.

Mais bon, je dis ça, moi, peut-être que finalement, tout ceci n'était... enfin, vous connaissez la suite.

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le 14 avr. 2011

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toma Uberwenig

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