Les meilleurs films de Hideo Gosha selon ZayeBandini
5 films
créée il y a plus de 2 ans · modifiée il y a plus d’un anGoyokin - La Terreur des Sabaï (1969)
Goyôkin
2 h 03 min. Sortie : 1 mai 1969 (Japon). Aventure, Action, Drame
Film de Hideo Gosha
ZayeBandini a mis 9/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
Bien loin du chanbara lambda, Hideo Gosha nous conte avec Goyokin, l'histoire d'un homme en lutte dans les méandres du pouvoir shogunal, non pas pour sa survie ou celle de son clan, mais contre une injustice. Et par ricoché sa propre lâcheté puisqu'il l'a déjà laissée se produire par le passé, et veut donc coûte que coûte empêcher sa répétition.
"Pendant que vous vous entretuez dans le froid, que fait le shogunat ?
Il engraisse bien au chaud."
Avec cette phrase, lors du dernier dialogue du film, il est difficile de ne pas faire de rapprochement avec une certaine gauche japonaise de la fin de années soixante, épuisée par les années d'une lutte infructueuse, s’entre déchirant violemment et laissant ainsi le champ libre à ce qu'elle combattait initialement. Trois ans plus tard sortira L'extase des anges, qui, si il n'est pas dans mes préférés de Wakamatsu, trouve ici une résonance particulière.
Ainsi le personnage incroyablement, comme toujours, interprété par Tatsuya Nakadai ne veut pas à proprement parler trahir son clan, mais empêcher certains de ses membres de commettre à nouveau des exactions, quand bien même elles seraient un moyen désespéré de faire survivre le groupuscule en tant qu'entité politique et sociale. La lutte ne se situe donc pas entre le pouvoir central et ses satellites plus ou moins ambitieux, mais entre l'un de ces satellites, luttant pour survivre aux règles du pouvoir, et un de ses membres, devenu renégat car n'acceptant pas de trahir ceux qu'il est censé protéger, à savoir le peuple.
Ce qui est très fort avec Goyokin, c'est que tout en cassant certains codes, et malgré son discours profondément politique sur l'échec de toute société, il passe tout seul. Cela grâce à un scénario qui ne force jamais sur la complexité, mais surtout à une réalisation splendide, qui sait parfaitement quand rester immobile et quand bouger, utilisant le mouvement avec une rare maestria. Les travellings ne se contentent pas de suivre une action, ils réinventent sans cesse, même en quelque mètres, le cadre, et la manière d'appréhender l'inscription des personnages dans les décors.
Et puis il y a bien évidement la musique, essentielle dans cette narration s'inspirant légèrement du western spaghetti sans pour autant la copier bêtement. Deux thèmes sont particulièrement forts, celui d'Ohira, la survivante du précédent massacre, fort beau mélange de musique de chanbara habituelle et d'influences de Morricone, et les percussions de cet époustouflant final enn
Le Sang du damné (1966)
Gohiki no shinshi
1 h 32 min. Sortie : 15 janvier 1966 (Japon). Action, Policier
Film de Hideo Gosha
ZayeBandini a mis 8/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Gosha et film noir, en voilà une association qui me faisait saliver depuis un bon bout de temps.
Les thématiques et la manière de mettre en scène qu'on lui connaît surtout sur des gidai geki sont donc pour la plupart transposées dans son Japon contemporain, celui des 60s, d'une manière encore plus effrénée et avec une inventivité encore plus foisonnante. Ceci est peut-être lié à l'urbanisme d'un pays entre décombres pas si anciens de la guerre et reconstruction forcenée à la mode occidentale.
De l'utilisation de ce contexte naissent des scènes à l'esthétisme aussi raffiné que percutant, à l'image des vues en contre-plongée dans les coulisses des strip-club ou de cette scène dans la station d'épuration durant laquelle Gosha joue encore et toujours avec une profondeur de champ démesurément grande, permettant une fois de plus aux éléments de décors de redéfinir les cadres en fonction de là où ils s'y inscrivent.
Cette modernité et cette fluidité dans la mise en scène offrent un contraste fort à propos avec un scénario très proche du mythe. Le damné se rachète en luttant contre horreur et injustice, omniprésentes dans une société moderne gangrenée par l'avidité. Souhaitant au départ s'en sortir socialement en exploitant au mieux le fait de ne plus rien avoir à perdre, il fini par s'élever au fur et à mesure qu'il échoue dans une mission qui le révulse de plus en plus, regagnant du même coup une certaine dignité en prenant conscience de la place qu'il souhaite, ou plutôt ne souhaite pas, avoir dans la société.
Outre ses qualités, Le sang du damné est un film important car il fait se rencontrer pour la première fois Hideo Gosha et Tatsuya Nakadai, qui travailleront par la suite sur pas moins de dix films ensemble, dont le génial Goyokin, dont le thème musical également composé par Masaru Sato, semble être dans la continuité directe de celui que l'on peut entendre ici.
Tokyo Bordello (1987)
Yoshiwara enjo
2 h 13 min. Sortie : 13 juin 1987 (Japon). Drame
Film de Hideo Gosha
ZayeBandini a mis 8/10.
Annotation :
En plus d'un film montrant pudiquement, et surtout sans voyeurisme mal venu, une part aussi sombre qu'elle ne peut être luxueuse de ce qu'a pu être le Japon, Gosha signe une œuvre rappelant l'ampleur de l'aliénation qu'un milieu peut avoir sur l'individu. Même celles de ces geishas ayant acquis un statu "enviable" finissent par craquer, se désagréger physiquement et mentalement dans se milieu de tous les faux semblants, ce quartier hors juridiction complètement à côté de toute réalité. La seule réussissant à véritablement s'en tirer y parvient car s'étant encore plus profondément voilé la face, dévorée par ce mode de vie jusque dans ses rêves.
La mise en scène du film, à la fois réaliste et esthétisante, est particulièrement réussie, les décor, ainsi que les teintes photographiques sont inspirés des peintures de Shin'ichi Saito représentant le quartier de Yoshiwara, ainsi que de cartes postales du quartier. En plus de ses qualités purement cinématographique, Tokyo Bordello offre également un aspect historique très important, l'équipe ayant contacté le peu de survivantes de ce quartier afin de pouvoir en reconstituer une partie des us et coutumes, comme la scène de prière pré-ouverture du début du film.
Les Trois Samouraïs hors-la-loi (1964)
Sanbiki no samurai
1 h 35 min. Sortie : 13 mai 1964 (Japon). Drame, Action
Film de Hideo Gosha
ZayeBandini a mis 8/10 et a écrit une critique.
Death Shadows (1986)
Jittemai
1 h 56 min. Sortie : 20 septembre 1986 (Japon). Drame, Action, Arts martiaux
Film de Hideo Gosha
ZayeBandini a mis 4/10.
Annotation :
La débandade...