Les plus belles claques esthétiques selon Omael
Cette liste de 13 films n'est pas immuable, j’ai préféré me concentrer sur ceux qui ne seraient pas souvent cités et qui, s’ils ne sont peut-être pas les plus beaux films du cinéma, ont tous constitués à un moment de mon expérience de spectateur un véritable choc plastique. Je précise qu'outre leur ...
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créée il y a plus de 10 ans · modifiée il y a plus de 10 ansAlien - Le 8ème Passager (1979)
Alien
1 h 57 min. Sortie : 12 septembre 1979 (France). Épouvante-Horreur, Science-fiction
Film de Ridley Scott
Omael a mis 10/10.
Annotation :
D’abord, il y a cette façon machiavélique avec laquelle le film choisit de mettre ou de ne pas mettre à l’image qui est déjà prodigieuse, soutenu par une direction artistique particulièrement perverse (via le travail génialement malsain de Giger notamment) traçant les contours inachevés de formes effroyables que seuls les recoins les plus sombres de notre imagination peuvent reconnaître et compléter. Ensuite, pour ce qu’il met à l’image, dans l’agencement de détails, dans l’élégance toute kubrickienne de la composition de ses cadres, dans son impeccable gestion de la lumière, dans ce qu’il parvient à mettre en image cet indicible lovecraftien, mais aussi dans sa dynamique visuelle (ce crescendo tout au long du film reliant l'ordre et le calme à la fois funèbre et utérin du début à ce chaos visuel qui précède l'épilogue) Alien est un imparable générateur de fascination.
Petit médaillon d'images : http://idata.over-blog.com/0/04/92/21/PlusBeaux/M-daillon-Alien.jpg
Apocalypse Now (1979)
2 h 27 min. Sortie : 26 septembre 1979 (France). Drame, Guerre
Film de Francis Ford Coppola
Omael a mis 10/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Film halluciné et malade, à l’image comme à tous ses autres nombreux niveaux d’ailleurs. Mais à l’image déjà, avec ces visions démentes, ces éruptions de violences baroques et hypnotiques, ces pourpres et ces ocres découpés d’ombres (on en sentirait parfois l’odeur de soufre), ce film est une cage, un piège, une jungle. Comme cela a souvent été dit, c'est peut-être dans sa dernière demi-heure, dans les limbes qu’a édifiées Kurtz au bout de l’Amazone qui nous emmène ici au paroxysme de l’envoutement, que l’on trouve peut-être le morceau de pellicule le plus délirant, le plus fascinant et le plus génialement sublime jamais projeté sur un écran.
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La Belle et la Bête (1946)
1 h 36 min. Sortie : 29 octobre 1946. Drame, Fantastique, Romance
Film de Jean Cocteau
Omael a mis 10/10.
Annotation :
Ce film est un enchantement visuel total, un bouquet d’onirisme sans rival depuis 60 ans. La magie des fées est vraiment là, elle s’imprime en noir et blanc sur chaque image, le film réussissant à capter le merveilleux et l’étrange, et ce faisant, à captiver le petit garçon que j’étais, complètement happé par le surréalisme de ces plans, la suspension du réel et du temps qu’il arrive à rendre visible, ces séquences de château en vie, de statues qui épient, de bête brûlant sous le regard de sa belle. C’est beaucoup de l’essence de ce qu’on retrouve un peu encore dans les films du genre, dans le Legend de Scott, le Dracula de Coppola, chez Burton, chez Del Toro. Partout. Mais nul-part comme ici.
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Blow-Up (1966)
1 h 51 min. Sortie : 24 mai 1967 (France). Drame, Thriller
Film de Michelangelo Antonioni
Omael a mis 10/10.
Annotation :
Immense ce travail qui est réalisé sur l'image, abordée ici de manière très théorique en la plaçant au cœur-même de la narration : Antonioni démultiplie les écrans, les surfaces et les reflets, les plans dans les plans, brise les images par de nombreuses lignes, joue sur les contrastes et la superposition des couleurs, sur les absences et les caches aussi. Un véritable palais des glaces, où l’on se perd, avec délectation, dans l’incroyable profondeur de champs, dans le fourmillement des arrières plans d’où l’inattendu semble toujours pouvoir surgir, dans l’insoupçonnable équivocité des gestes et des mouvements.
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L'Exorciste (1973)
The Exorcist
2 h 02 min. Sortie : 11 septembre 1974 (France). Épouvante-Horreur
Film de William Friedkin
Omael a mis 10/10.
Annotation :
Spectacle absolument dérangeant, l’image semblant elle-même possédée par quelques démons, L’Exorciste développe une esthétique particulièrement malaisante, comme si le Mal s’était réfugié dans cette pellicule, tapis dans un coin du plan comme un virus, infectant toute beauté, abimant la pureté, faisant suinter les textures, donnant parfois même au film des propriétés presqu’olfactives. Et comme si la regarder, c'était nous ouvrir au démon, à travers nos yeux : sensation effroyable, mais géniale ! Dans la poussière suffocante du début ou dans l’atmosphère glaciale de la chambre de Regan, Friedkin alterne avec génie la description quasi-documentaire de l’insidieuse perversion d’un quotidien qui tourne au cauchemar avec la puissance graphique de monuments de terreur absolue.
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Gerry (2002)
1 h 43 min. Sortie : 3 mars 2004 (France). Aventure, Drame
Film de Gus Van Sant
Omael a mis 10/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Ciel temps, désert comme espace mental, et l'horizon où ils se rencontrent. Et où se dessinent deux âmes-silouhettes. Vu après Elephant, déjà prodigieux, Gerry s'est révélé comme une expérience visuelle totale, la cime définitive dans l'ascension de Van Sant vers un formalisme nouveau. Comme une Aube hallucinée d'une heure trente, dessinant progressivement reliefs abstraits, ombres humaines désarticulées, nuages s'évaporant, et sans doute l'un des plans qui m'aura le plus marqué.
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Heat (1995)
2 h 50 min. Sortie : 21 février 1996 (France). Policier, Drame, Thriller
Film de Michael Mann
Omael a mis 10/10.
Annotation :
J’aime la manière dont le film représente cette atmosphère urbaine et nocturne en la déroulant comme un arrière plan tragique de lumières vacillant comme un océan d’intimités, et sur lequel se meuvent les personnages. Des personnages qui - parfois - s’arrêtent comme nous pour contempler. Heat est d’une richesse inouïe à l’image, dans l’agencement de ces détails qui font vivre cette Cité des Anges, dans la configuration des êtres les uns par rapport aux autres dans le cadre, dans cette brume bleuté et légèrement terne comme la manifestation du spleen des personnages à l’image, dans cette peinture fascinante qu’il nous fait deviner hors-champs tout un cosmos fait de chaînes humaines infinies et de possibilités.
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La Ligne rouge (1998)
The Thin Red Line
2 h 50 min. Sortie : 24 février 1999 (France). Guerre, Drame
Film de Terrence Malick
Omael a mis 10/10.
Annotation :
J’ai lu quelque part que Malick, avec La Ligne Rouge, avait réussi à capter la lumière d’un matin des origines. C’est un peu ça. Même tout à fait. La délicatesse du cadrage capte bien la fragile harmonie du monde, et comment les hommes sont des démolisseurs de mondes. Mais il y a surtout quelque chose de doucement poétique dans la manière dont le film habite la nature, dans toute sa beauté, sa quiétude, son implacabilité aussi et son inertie presqu’effrayante à l’échelle d’homme, comme une entité indépendante du drame humain, qui se ferait observatrice de la folie dérisoire de la guerre. Ainsi, au mouvement chaotique et violent des combats qu’il filme, Malick appose cet arrière plan en décalage qu’est la nature, avec ces formes immuables, sa symétrie, ses mouvements de respiration.
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Pierrot le Fou (1965)
1 h 50 min. Sortie : 5 novembre 1965. Policier, Drame, Romance
Film de Jean-Luc Godard
Omael a mis 10/10 et a écrit une critique.
Annotation :
J'aime ce pont qui ne relie rien, ces feux d'artifice comme des tonnerres, ces petites merveilles dont le film est plein. Un film en bleu et rouge. Le rouge du sang, le bleu des yeux d’Anna Karina, le ciel et le sable… L’eau et le feu mariés pour un plan, ses couleurs de livre d’enfant. Ces inserts énigmatiques de portions d’art ou d’image, comme des soupirs dans un film visuellement en tension entre l’écart et l’hommage. Je ne connais que peu le reste de l’œuvre du bonhomme, mais je ne m'attendais pas à ça en découvrant le film.
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Psychose (1960)
Psycho
1 h 49 min. Sortie : 2 novembre 1960 (France). Thriller, Épouvante-Horreur
Film de Alfred Hitchcock
Omael a mis 10/10.
Annotation :
C’est incroyable de voir comment Hitchcock avec ce film a pu apporter une grammaire aujourd’hui évidente à l’évocation des images. Le grain presqu’organique que prend l’image quand le film devient plus charnel, la façon dont il développe une géométrie qui raconte à travers ces lignes qui dédoublent les êtres et ces cercles qui les observent, la fantasmagorie qui imprègne la dernière partie du film, la gestion des ombres qui semblent tout redessiner…
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Stalker (1979)
2 h 43 min. Sortie : 18 novembre 1981 (France). Drame, Science-fiction
Film de Andreï Tarkovski
Omael a mis 10/10.
Annotation :
Monochromes brumeux, compositions sereines, ruines du monde moderne captées avec recueillement, regard porté sur le monde comme celui d'un enfant : plein de règles imaginaires, d'interdits étranges, de promesses oniriques. Et c'est justement dans ces visions qu'il m'évoque mes souvenirs de balades, tout môme avec mes potes, dans des maisons abandonnées, délabrées, chargées d'histoires, et où la nature avait repris ses droits, comme les vestiges d'autres mondes. Et un appel à l'imaginaire.
Petit médaillon d'images : http://idata.over-blog.com/0/04/92/21/PlusBeaux/Medaillon-Stalker.JPG
L'Empire contre-attaque (1980)
Star Wars Episode V: The Empire Strikes Back
2 h 04 min. Sortie : 20 août 1980 (France). Aventure, Science-fiction, Action
Film de Irvin Kershner
Omael a mis 10/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Après le choc graphique total et primitif d’un premier opus à la poésie simple mais incandescente (Ah ce double crépuscule sur Tatooine !), épure miraculeuse des fondamentaux visuels de tous les mythes à travers les âges, L’Empire contre-attaque creuse jusque dans les abysses l’idée simple mais magique du premier, résumée dans cette phrase introductive désormais célèbre qui mêle le lointain dans les mémoires et le lointain dans l'espace, l'alliage avec lequel sera forgé cette fantastique saga. Plus élégant et plus raffiné dans le cadre, développant plus loin l'imagerie du premier opus (cette Cité d'ivoire en plein ciel, ces mastodontes d'acier sur une plaine de glace, …) grâce à une direction artistique plus mature et à la photographie de Peter Suschitzky, véritable émerveillement chromatique, Kershner réalise ce qui reste aujourd’hui le film plastiquement le plus abouti de la saga, et un mètre-étalon du genre.
Petit médaillon d'images : http://idata.over-blog.com/0/04/92/21/PlusBeaux/M-daillon-ESB.jpg
Twin Peaks - Les 7 derniers jours de Laura Palmer (1992)
Twin Peaks: Fire Walk with Me
2 h 15 min. Sortie : 3 juin 1992. Fantastique, Épouvante-Horreur, Policier
Film de David Lynch
Omael a mis 10/10.
Annotation :
Ce n’est peut-être pas le Lynch à la beauté la plus évidente mais c’est le plus foisonnant graphiquement, le plus inclassable aussi (accessoirement, mon premier et mon préféré). De ces gros plans de visages tordus de douleur ou de folie, de ces hors-champs qui jouent sur l’absence et la disparition de manière angoissante, de ces intérieurs aux couleurs criardes lacérés de flashs stroboscopiques, de ces séquences expressionnistes ahurissantes d’audace et d’inventivité, et même de cette grâce qui éclot, envers et contre tout, dans un baiser, dans une larme, un dernier sourire, David Lynch compose ici un maelström émotionnel dévastateur totalement hypnotique.
Petit médaillon d'images : http://idata.over-blog.com/0/04/92/21/PlusBeaux/M-daillon-Twin-Peaks.jpg