Découvert dans un carton de "Icelandic Vinyls" chez le merveilleux disquaire Tonar 12 à Reykjavik (oui, je profite éhontément de cette introduction pour préciser que je suis allé faire un tour là bas, que c'est absolument fabuleux de bout en bout, et que Reykjavik vaut le détour juste pour cette boutique), cet album à la pochette séduisante s'est révélé une merveilleuse surprise.
Après avoir dépeint en solitaire dans un album artisanal Low Roar les difficultés rencontrées en émigrant en Islande, Ryan Karazija - auteur / compositeur / interprète - s'est entouré de musiciens islandais pour poursuivre l'aventure Low Roar. Sobrement intitulé 0, ce disque alterne les mélodies douces délicatement orchestrées avec des titres plus expérimentaux où une sonorité électronique jamais tapageuse rehausse l'ensemble.
A la première écoute, on croit entendre un mélange de Thom Yorke - à la voix moins expressive mais plus pure et évanescente - et de Moody blues - pour ces jolies orchestrations d'instruments divers. Sur la longueur, la comparaison va chercher du côté de José Gonzalez pour la douceur, Sufjan Stevens de Age of Adz pour l'électronique. Sans parvenir à atteindre les sommets de chacun des artistes précités, Low Roar dégage une personnalité attachante qui lui est propre.
S'il n'y a pas de titre à jeter, l'enchaînement des pistes (2 à 4) Easy way out - ballade rock en crescendo - Nobody loves me like you - dont l'introduction à l'accordéon me fiche systématiquement des frissons - et I'll keep coming - où les craquements mécaniques, pulsations gargouillantes et nappes crissantes surgissent et persistent - sont parfaitement représentatives du bel ouvrage que constitue ce 0.
En espérant qu'un 1 débarque prochainement. Un groupe à suivre.