From Moonlight to Spotlight
Comme 98,47% des gens de cette planète, j'ai découvert George Barnett via sa cover survitaminée de Get Lucky, en train de réaliser un buzz mérité sur la toile. Le garçon multi-instrumentiste a du talent pour reprendre à son compte un tube et le sublimer, c'est acté. Mais que vaut-il niveau composition ? Car cet habitant de la perfide Albion a autoproduit il y a quelques années son album "17 days", enregistré dans son salon, mixé dans sa salle de bain (ou l'inverse).
Alors que penser de cet album ? En gardant en tête qu'il a bricolé ça tout seul dans son coin, on pardonne la qualité du son parfois franchement pauvre (ce n'est pas infâme non plus), on salue le mixage qui s'autorise certesquelques esbroufes pardonnables (tous ceux qui se sont essayé au mixga Cubase SX et consorts n'ont pas pu s'empêcher d'abuser du joujou...) mais accouche d'une orchestration bien dosée.
Ensuite, et c'est là le plus important au final, les compositions. A ce niveau là, il y a boire et à manger, avec un excès de saveurs qui empêchent une véritable immersion. On sent un George Barnett expérimente, se frotte à différents univers musicaux, qui cohabitent rarement bien sur un même album. Faisant allégeance à différents artistes, titre par titre, on passe de Oasis ("Apocolade") à un clin d'oeil aux RHCP ("The Other Girl"), en passant par un erzatz de Mika et confrères ("17 days"). C'est presque un jeu en soi de dénicher les références (volontaires ou non), mais le tout manque de personnalité.
Les auteurs compositeurs interprètes multi-instrumentistes de talent sont rare, n'est pas Prince qui veut. Pour un premier album ça reste une curiosité auditive qui mérite un rapide détour et ça laisse espérer beaucoup.