En 1995, malgré de nombreux chefs d'oeuvres, David Bowie est considéré comme un has-been ce qui est choquant. Certes la deuxième partie des années 80 et le début des années 90 est moins glorieuse mais quand même...
Même dans des mauvais disques comme "Tonight" on trouve "Blue jeans", dans "Never let me down" on entend "Time will crawl". Et puis il y a eu le 45 tours "Absolute beginners" qui est absolument superbe. Et au début des années 90, après la période "Tin Machine", il sortit "Black Tie White Noise" qui à défaut d'être génial le remit quelque peu sur les rails.
Mais l'égo de Bowie est blessé et n'a pas envie de s'endormir sur ses lauriers contrairement à certains de ses collègues.
A son mariage avec Iman, il revoit Brian Eno et ils ont follement envie de retravailler ensemble de quoi motiver le grand Bowie. Pour rappel ensemble ils ont fait des albums comme "Low" ou encore "Heroes".... Des albums plus novateurs !
Quand il rentre en studio, aucune chanson n'est vraiment écrite et cet album va être plus ou moins improvisé. Mais ce génie de la musique a quelques idées en tête.
Dans les années 70 il avait créé Ziggy Stardust ou encore Aladdin Sane. Ici place à Nathan Adler. Ce personnage est un inspecteur de police enquêtant sur le meurtre d'une jeune fille de 15 ans. On peut donc parler d'album concept.
L'ambiance policière se fait ressentir tout d'abord aux nombreux titres appelés "Segue" qui sont des interludes où Bowie parle sur des musiques étranges.
Musicalement , Bowie retrouve son inspiration créatrice des années 70. Plus que créatrice je dirais même novatrice et avant-gardiste ce qui effraiera quelques peu sa maison de disque.
Par exemple la chanson éponyme "Outside" démarre avec une intro d'emblée intrigante ente le jeu du guitare et celui de la batterie: de la grande pop rock !
"Hallo Spaceboy" semble être un clin d'oeil à "Space Oditty" même si musicalement elles sont différentes. "Hallo Spaceboy" a un riff de guitare fascinant et rageur qui en font un titre rock.
"The motel" rappelle l'ambiance d' "Aladdin Sane", un des classique de la star anglaise.
"I haven't been to Oxford Town" s'aventure vers le funk tandis que "Stangers when we meet" qui clôt l'opus, va vers une pop rock plus classique.
En dehors de ces titre je citerai l'hypnotique "I'm deranged" dans lequel Bowie nous rappelle qu'il est un immense chanteur.
L'album est dans l'ensemble électronique et rock ce qui va un peu dérouter le public qui ne fera qu'un timide accueil à sa sortie (un de ses moins gros succès) mais avec le temps il va devenir de plus en plus important grâce au cinéma: en effet David Lynch utilisera "I'm deranged" pour son film "Lost Highway" et surtout David Fincher mettra "The hearts filthy lesson" en générique de fin de "Seven". Comme par hasard 2 films à l'ambiance particulière...
Personnellement , je considère "Outside" comme un des (nombreux !) sommets de David Bowie !
Quelques liens vidéos:
Outside https://youtu.be/gHHCPtDBBhc
The hearts filthy lessons https://youtu.be/yB-ztKj0cwg
Hallo Spaceboy https://youtu.be/heal8E-3Hh8
The motel https://youtu.be/mc4bBHLJpz4
I haven't been to Oxford Town https://youtu.be/bDh9QgzFBN4
I'm deranged https://youtu.be/aepBpZ3kXek
Strangers when we meet https://youtu.be/4FQc4tbNjPA
Bonne écoute !