...un peu lourdement sur quelque chose qui me parait tout de même important.
Je n'ai pas énormément de choses à dire sur l'album en lui-même, qui est probablement très conforme à ce que vous en imaginez. La clique à Slash nous ressert une platée d'un hard rock compétent qui, sans forcément briller par son originalité, sera assurément défendu sur scène avec brio lors de la tournée à venir. Il faut bien reconnaître que la régularité d'usinage de la bande compense le gouffre discographique des Guns, gouffre que j'espère d'ailleurs ne pas regretter un jour. A l'écoute du bien nommé "Absurd", on comprend comment le silence peut effectivement valoir son pesant d'or. Et je souligne que je fais partie de ceux qui trouvent des qualités à "Chinese Democracy".
Ceci étant dit...
Après quatre livraisons des Conspirators échelonnées à divers degrés d'une satisfaction de plus en plus prévisible, j'aimerais déplorer la sous-exploitation frustrante de Todd Kerns. L'escogriffe canadien est bien sûr un bassiste classieux, irréprochable sur scène comme en studio, mais je ne comprendrai jamais qu'on puisse reléguer son larynx d'airain à des harmonies d'arrière-plan et à un ou deux titres sur scène (le plus souvent "Doctor Alibi", occasionnellement "Welcome to the Jungle", "Out Ta Get Me" ou "We're All Gonna Die", mais rarement plus d'une chanson par set). L'intéressé est pourtant doté d'une voix qui mériterait qu'on lui donne bien plus à se mettre sous la dent, et il y a fort à parier que les réfractaires à Myles Kennedy (dont je ne fais pas partie, soit dit en passant) se retrouveraient davantage dans l'approche plus volcanique de son collègue. Si vous en doutez, rendez-vous sur les liens ci-dessous pour le voir reprendre des scies d'anthologie comme "Somebody to Love", "Hallelujah" et "Whole Lotta Love". Sans parler de ses excursions avec les frères Kulick sur la Kiss Kruise où ses prestations avaient dû faire vraiment très, très peur au pauvre vieux Paul Stanley, qui n'a d'ailleurs jamais osé faire passer l'épreuve du live à certains des titres que Todd reprenait chaque soir avec une verve impressionnante (la KISS Army locale me corrigera au besoin, mais il me semble que "My Way", "I'll Fight Hell to Hold You" et "Turn on the Night" n'ont jamais été jouées en concert par Kiss, sans doute en raison de leurs exigences vocales olympiques). Les mauvaises langues argueront que c'est probablement l'une des raisons pour lesquelles la formation n'a pas été conviée à ouvrir officiellement pour Kiss en tournée.
https://www.youtube.com/watch?v=ulywOkQi4oY
https://www.youtube.com/watch?v=1pPLaczUyMQ
https://www.youtube.com/watch?v=QrT05f903as
https://www.youtube.com/watch?v=OrAj9bS4S7c
https://www.youtube.com/watch?v=snYTG5n9ZUQ
https://www.youtube.com/watch?v=Qult9vxfgXc
https://www.youtube.com/watch?v=OF7EEtLuQGE
...
Pourquoi donc maintenir cet atout de choc au second plan ? Kerns dit régulièrement en interview que Myles Kennedy et lui s'amusent à comparer leurs rôles respectifs au tandem Coverdale/Hughes du Deep Purple mark III, mais je ne peux m'empêcher de penser que les albums et les concerts gagneraient à ce qu'ils y aillent franco. D'autant plus que Kennedy est un excellent guitariste qui trouverait à coup sûr de quoi s'occuper autrement sur quelques titres. A ce jour, le rôle le plus frontal donné à la voix de Todd Kerns dans la carrière studio des Conspirators est la fausse intro country de "The Dissident" sur "World on Fire". Je ne comprends pas.