Dans les arcanes d’un prog rock chargé de Zappa, Gentle Giant, King Crimson, Dream Theater, Deep Purple et Opeth, les suédois déglingués de Beardfish viennent de rafistoler leur musique après le braillard, et un poil décevant The Void (2012). En revenant aux sources d’une folie maitrisée, en témoigne ce titre +4626–COMFORTZONE, énigmatique au possible, la musique trempe à nouveau dans le son des seventies, archi-millimétré pour transporter l’auditeur dans des sphères mélodiques muy picante.
D’une introduction narrative à un rock symphonique enguirlandé de guitares bavardes, de claviers calorifiques et d’une basse dodue (« Hold On »), en passant par du space rock irrésistible (« Comfort Zone »), de la comédie musicale (« Can You See Me Now »), de la ballade acoustico-spleenétique (« My Companion Through Life ») et, évidemment, un gros morceau taillé au quart d’heure révélateur (« If We Must Be Apart »), qui groove sévèrement en s’épanouissant dans des mélodies parfaitement digestes, pleines de substances et d’harmonies qui font mouche.
Ce qui étonne, c’est l’étonnant panel maîtrisé à la perfection par nos quatre zigotos. Un élan commun qui irrigue ce huitième album portant l’esthétique seventies à bout de voix (impérial Rikard Sjöblom), reléguant le trop-plein technique des premiers ouvrages sans perdre l’esprit aventureux et ambitieux de cet improbable mais fascinant mélange des genres. Merci les mecs !