J'ai jamais été un grand fan du monsieur, mais faut dire qu'à son début de carrière il a envoyé quelques son qui kickaient vraiment pas mal.
Et puis j'ai jamais su vraiment pourquoi, vu la temporalité tardive après la mort de Biggie Smalls, mais y'a eu une emmerdante histoire de bataille pour la couronne du meilleur MC de New York entre Hova et Nas. Paraît-il que c'est Shawn Carter qui a gagné. Moi j'ai surtout l'impression qu'il a gagné la couronne du meilleur homme-d'affaire issu du Hip-Hop : maison de disque, marque de fringue, etc.
Pendant que son portefeuille gonflait, donc, son melon suivait la même ascension, et il n'est toujours pas redescendu je crois.
J'ai donc décidé de jeter une oreille sur le nouvel album de Jigga, parce qu'une des leçons que m'a vite apprise la musique, c'est que tant qu'un artiste n'est pas mort, il peut toujours sortir un bon album (les fans de 2Pac diront que c'est possible même en étant mort, n'y prêtez pas attention).
Donc, plein de bonne volonté, j'obtiens une version de l'album, la prépare pour la ranger dans ma discographie numérique (nommage des fichiers et du dossier, édition des ID-tag, ajout d'une cover...), le pendant digital de l'achat d'un exemplaire physique, le moment où l'on va écouter l'album et que l'on regarde la pochette, les crédits, etc.
Déjà, le faux côté hipster artiste contemporain dans la hype avec une cover simpliste (mec t'avais déjà fait ça 4 ans plus tôt alors même que Kanye West était déjà passé par là, et j'imagine d'autres avant lui dans d'autres genres musicaux).
Et puis le titre tout aussi sur-fait "4:44 (This Is His 13th Studio Album)" (coucou Kendrick Lamar) parce que bon voilà, il faut rappeler que c'est pas un débutant, et que monsieur à encore des choses à nous dire pour ceux qui en douteraient : "oui alors j'ai donné le titre de mon album du nom du morceau que j'ai écris et enregistré à 4h44 du matin pour m'excuser d'avoir trompé ma femme", storytelling marketing parfait pour les médias, la machine est enclenchée : "trop bien, Jay-Z se confie à nous sur des éléments de sa vie privée qu'il n'avait jamais abordé, il est si sensible, si vulnérable, si similaire à nous finalement, bisous cher Shawn, xoxoxo.", incroyable, les médias de type Le Figaro qui redécouvrent indéfiniment que les personnes aisées ont des sentiments malgré leur "vie de rêve". Ou alors c'est un complot pour nous rendre plus agréable des types en général très cyniques qui ont pas mal de pouvoir sur nos vies (je ne parle pas forcément de Jay là).
Puis le titre du premier morceau, façon "j'me met à nu"...
Bref, on a une belle coquille, bien décorée, avec une belle histoire sur son origine, pourquoi, comment, dans quelle état j'erre... en général un bel emballage marketing a priori, cache un écrin plutôt vide.
En fait c'est pas si mal, c'est pas très original, mais ça coule tout seul, c'est cohérent dans l'ensemble (la valeur sûre du producteur unique), un truc solide pour l'homme qui doit poser dessus. Jay-Z est plutôt bon au micro, ça kick plus vraiment, puisqu'il est en mode "confidence sur galette", mais rien d'exceptionnel. Vous l'aurez compris, les rappeurs qui étalent leur vie sentimentale sur un album pour alimenter leur image, le buzz, les journaux, c'est pas mon truc, donc j'passe les textes.
Ça termine en 36 minutes. C'est rapide, ça laisse pas un souvenir impérissable, c'est agréable.
Au final, une coquille en toc à moitié remplie.