Au moment où le double LP sort en avril 1971, le groupe a splitté, tout le monde fait donc à peu près la gueule et part sur des carrières solos (assez fantastiques au début d'ailleurs). Ce live est donc la résultante de 3 concerts pris de ci de là mais pour une qualité de son exceptionnelle et faisant autant la part belle aux titres du trio/quatuor (CSN ou CSN&Y) qu'à leurs propres interprètes (on retrouve donc avec joie des morceaux de Neil Young issu de son After the gold rush paru dans la foulée).
Le premier disque est entièrement accoustique, chose qu'on ne retrouvais pas forcément dans les disques studios (ou pas aussi étendu à ce point), le second, électrique, et je ne peux m'empêcher d'approuver complètement cette galette là où l'autre me laisse parfois un peu froid.
Parce que là, en live, on sent bien dans un Southern man de Young, originellement long de 5 mn (le titre le plus long d'After the gold rush) et étendu à 13mn45, toute la tension qui règne dans ces joutes de guitares électriques que s'envoient Young et Stills. Quand l'un commence un solo et le fini, l'autre y répond avec un air de "allez viens, fuckin' canadian, je t'attends", c'est proprement fabuleux. Surtout après le premier disque. Là on se sent tout chose. C'est beau.
Quand Young sort l'inédit Ohio en réaction à la fusillade qui a eu lieu sur le campus de la Kent State University le 4 mai 1970, c'est foutrement pas dégueu non plus. Et sur un Carry on de Stills de 4mn sur Déjà vu, ici porté au flamboyant sur près de 13mn au forceps par Stills, on est content aussi, on se dit qu'on a bien fait de venir poser ses oreilles à défaut d'avoir pu être là physiquement.
Succès pour le disque suite à des tournées à guichets fermés, mais à ce stade y'a pu personne déjà, tout le monde est reparti sur sa route, on plie bagage.
Mais ce n'est pas encore la fin de l'histoire. Et heureusement, j'ai envie de rajouter.