For gods' sakes we've suffered enough.
Il aura fallu 13 ans, la mort de Paul et l'éjection de Jordisson pour que Slipknot est à nouveau quelque chose d'intéressant musicalement à dire.
En général la perte d'un membre important à tendance à emporter l'âme du groupe avec lui, Paul lui s'en est allé en laissant un héritage que le groupe s'est senti obligé d'honorer. Et quel hommage!
The gray chapter, à la fois hommage direct à Paul et jeu de mot avec le chapitre le plus sombre de leur carrière, raconte ce qu'ont été les 4 dernières années que le groupe a vécu, tristesse, culpabilité, deuil et colère.
L'album s'ouvre telle une cérémonie avec XIX, sorte de ballade ambiante qui germait déjà dans la tête du Clown durant l'enterrement de Paul, que Corey avec sa voix pleine de tristesse et de colère va chanter à la gloire de leur frère disparu. Les 1ères notes de Sarcastrophe se font entendrent et ô surprise, ce sont des mélodies inhabituelles la aussi chez Slipknot, le groupe tentent des choses, et ça marche, quand le morceau commence réellement on se met à rêver d'un vrai putain d'album de Slipknot, la hargne est de retour, l'atmosphère glauque des débuts aussi, Corey a retrouver toute sa voix, le nouveau batteur est clairement bon, tout est réuni pour prendre sa baffe.
AOV est le 3ème morceau de l'album, et pour moi aussi le plus faible de l'album, du moins son refrain, sorti de nulle part et qui ne colle pas du tout avec le reste du morceau, merde y vont pas nous refaire un Dead Memories quand même avec ces refrains chantés qui tombent comme un cheveux sur la soupe? que neni, Slipknot est inspiré et ce sera le seul point noir de l'album à mon gout.
Skeptik, Lech, Nomadic, Custer, The negative and one sont de réelles tueries et nous rappellent au bons souvenirs des deux premiers albums, imaginez 50.000 personnes gueuler à l'unisson le refrain apocalyptique de Custer, ce sera pour sur à chaque concert un moment magique.
Les mélodies sont aussi bien présentes, mais cette fois, Slipknot a su digérer les influences stone sourienne que Corey Taylor et James Roots avaient apportés malgré eux et Goodbye, If rain is what you want en sont le meilleurs exemple. If rain is what you want clôturant l'album de façon magistral avec un Corey Taylor au sommet de son art.
Cet album est pour moi ce que The subliminal verses Vol III aurait du être, car ce Gray Capter colle parfaitement avec les 2 premiers albums, que ce soit dans l'ambiance général du disque, cohérente de bout en bout mais aussi dans la rage et l'âme que le groupe mettait dans son " art " à leur début.
Personnellement je ne croyais plus du tout en ce groupe, j'attendais toujours un nouvel album avec beaucoup de curiosité en me disant que de toute façon il y aurait toujours au moins 3-4 chansons de très bonnes factures sur lesquelles secouer la tête mais sans plus. La c'est une tornade en pleine gueule que j'ai pris, la surprise est d'autant plus jouissive quand on ne s'y attend vraiment pas.
Reste à voir ce que les concerts vont donner, mais d'après ce que le groupe annonce niveau scénique, ça devrait être à la hauteur de ce disque.