Éloge funèbre.
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On a affaire ici à un petit bijou d'originalité dans le milieu du hip-hop. À l'heure où le monde commence à peine à se remettre du choc provoqué par 36 Chambers et ses ambiances Kung Fu/4 disciplines/ghetto, RZA, la tête pensant du Wu, débarque avec ce groupe, un véritable OMNI dans le paysage musical de l'époque, fondé à l'initiative de Prince Paul, producteur de De La Soul et Stetsasonic. Oubliant le Tao, les influences asiatiques et toute la technique du Wu, aussi bien que le côté upbeat-funky-fresh des productions de Prince Paul, cet album est une merveille d'humour noir, d'atmosphère glauque, d'auto-dérision, et d'hommage au cinéma d'horreur dans sa conception la plus large.
La production est très soignée, avec des samples principalement soul et jazz, originaux et souvent inattendus, agrémentés de passages vocaux tous plus malsains les uns que les autres, dont l'utilisation simple mais efficace permet de créer une ambiance impeccable de bout en bout. Cette atmosphère musicale à la fois inquiétante et bizarre, mais étrangement "chaleureuse", s'accompagne de paroles parfois drôles, parfois tristes, parfois vraies, toujours cyniques. L'ensemble est déclamé avec un flow du tonnerre : Poetic s'enflamme en offbeat, avec une diction semblant tout droit sortie de l'esprit d'un malade mental, Frukwan reste très classique, avec ce petit côté passif-agressif redoutable dans le débit, tandis que RZA (généralement plus connu pour ses talents de producteur que de MC), nous crache ses vers à la gueule avec une passion et une rage qu'il n'a que peu reproduites depuis. Prince Paul est à la production et intervient parfois vocalement (comme à la fin de No Place To Hide), pour compléter parfaitement le style vocal. Les quelques invités s'en donnent à cœur joie (cf. Diary Of A Madman), se permettant des folies qui auraient peu leur place dans un album de hip-hop plus "classique". Au final, ce disque ne garde qu'un seul défaut notable : les titres ne se valent pas tous, et quelques uns sont un peu en dessous de la moyenne. Néanmoins, cet album fait mouche, et nous laisse une forte impression longtemps après la première écoute !
NB: À écouter dans l'édition européenne (Niggamortis) non censurée, qui contient le titre Pass The Shovel, inexplicablement supprimé de la version américaine (6 Feet Deep).
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Créée
le 30 janv. 2012
Modifiée
le 17 janv. 2013
Critique lue 1.3K fois
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