Inspiré par la mort de sa mère et sa séparation avec sa fiancée, Kanye West sort en 2008 l'album 808s and Heartbreak, où il remplace ses habituels samples de soul accélérés par des productions électroniques, son rap par du chant autotuné, et ses paroles cinglantes et audacieuses par des lamentations pessimistes et sombres. A l'époque, la plupart de ses fans le rejettent, la critique n'est pas convaincue non plus. Et pourtant, 10 ans plus tard, il s'agit d'un des albums préférés de la plupart des fans de Mr. West, et surtout il a marqué une génération entière de rappeurs et autres artistes pop menés notamment par Drake.
La tracklist est réfléchie de manière à voir l'évolution de Kanye face à ces traumatismes. Hormis Amazing, qui est une nouvelle ode à lui-même, tous les morceaux sont consacrés soit à sa mère (Coldest Winter), soit à son ex, et pour cette dernière, d'abord de manière désespérée (Say You Will), puis pleine de regrets (Heartless, Love Lockdown), qui se transforme petit à petit en colère et en soulagement de se débarrasser de l'autre (Bad News et surtout See You In My Nightmares).
Les productions sont originales, parfois très minimalistes et efficaces, notamment pour Love Lockdown et Say You Will, et au contraire poussées au maximum sur RoboCop par exemple (le morceau qui m'a le moins convaincu).
Les trois meilleures chansons de cet album sont :
- Welcome to Heartbreak, un des meilleurs titres de Kanye West en général, qui nous plonge dans ses pensées dépressives et suicidaires à cette époque, sur un beat entraînant, une production superbe (les violons avec moi c'est toujours gagnant !) et avec un Kid Cudi tout frais. La fin de la chanson ("And I can't stop...") me met les frissons à chaque fois, c'est inévitable.
- Street Lights, une montée en puissance progressive musicalement parlant, tandis que West réfléchit à sa vie. Émouvant.
- Coldest Winter, qui clôt l'album, un dernier adieu à Donda West.