L’album 92.2012 laisse une impression mitigée. Plusieurs morceaux se ressemblent, tant dans le style que dans la structure, ce qui crée une certaine monotonie.
La qualité d’écriture est là : rimes riches, allitérations fréquentes, textes travaillés. Mais cela ne suffit pas toujours à compenser le manque de diversité musicale. Peu de variations rythmiques, ce qui, à la longue, peut lasser.
Quelques titres sortent du lot : "Avec le cœur et la raison", "Lettre à la République", "Banlieusard", "L’Impasse". Ils portent la marque de Kery James, entre engagement et introspection.
Le principal intérêt de l’album est son discours revendicatif, qui aborde la foi, la justice, le racisme. Les textes sont militants, en phase avec le climat politique des années 2007-2012. L’album illustre bien les tensions de l’époque : fracture sociale, quartiers populaires, rôle de l’État, Islam, argent facile.
On peut toutefois se demander si l’album apporte quelque chose de vraiment nouveau. Il s’inscrit dans la continuité du rap engagé de Kery James, mais sans véritable évolution. Une réponse au discours politique dominant, certes, mais sans surprise majeure.
En résumé : un album cohérent, mais répétitif, porté par des textes forts. Séduit donc mais pas conquis.