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A Cruel World
7.8
A Cruel World

Album de bloodsimple (2005)

Bloodsimple a été formé en 2002 par le chanteur Tim Williams et le guitariste Mike Kennedy. Les deux musiciens ont d'ailleurs appartenu pendant plus de 10 ans au groupe hardcore Vision Of Disorder. À l'origine, Bloodsimple ne devait être qu'un projet parallèle, mais il est finalement devenu le principal, après que des mésententes avec les leaders de VOD aient mené à une interruption prolongée du groupe. Le nom du groupe a été emprunté au titre d'un film des frères Coen, "Blood Simple". Pour le son, on est face à du hardcore/metalcore avec une légère tendance mélodique, comprenant des passages que je qualifierais même de "groovy", Williams prenant une voix suave pour les chants clairs. Vision Of Disorder avait déjà pris un virage significatif lors de leur dernier album From Bliss to Devastation qui sonnait plus métal que hardcore (le mot metalcore n'était pas encore de mise à cette époque) avec parfois de petites sonorités néo (dans le bons sens du terme, puisque cet album était une vraie réussite). Bloodsimple a continué dans cette optique, achevant l'évolution entamée par le groupe précédent. Que l'on se rassure, Williams n'a rien perdu de sa hargne. Les parties plus violentes ont tendance à prédominer, ce qui n'est pas pour nous déplaire puisque le chanteur y est parfaitement adapté. Puissante et unique, sa voix vaut à elle seule le détour.


Premier opus des New-Yorkais, A Cruel World est surtout un excellent album hardcore, qui devrait plaire aussi bien aux adeptes du genre qu'aux néophytes. Le groupe fait ici preuve d'une maîtrise impressionnante dans leurs compositions et leur musique, avec notamment un mariage harmonieux (si l'on peut dire) de la basse et de la guitare, très grasses et omniprésentes. Et que dire de cette pochette ? C'est sans nul doute possible l'une des plus belles qu'il m'ait été donné de voir dans l'univers du métal. Un monde dévasté, chaotique, en ruines, avec cette jolie colombe blanche venant se poser sur les débris, telle une note d'espoir dans ce monde cruel (le titre de l'album, petit rappel). Cet oiseau peut être aussi interprété comme une figure symbolique des titres les plus mélodiques du CD. Eh oui, notre cher Williams montre qu'il est bien plus qu'un fou furieux gueulant dans son micro, le bougre sait aussi se montrer tendre (le splendide "Sell Me Out").


L'album commence fort, très fort même, avec l'incroyable "Straight Hate". Quelques notes ambiantes de guitare culminent, au bout d'une introduction de 30 secondes, jusqu'à une explosion sonore du plus bel effet, Mike Kennedy assurant comme un chef à la guitare tandis que Tim Williams laisse partir sa voix rocailleuse dans des growls d'une efficacité peu commune. Le titre se pose comme l'un des plus réussis du groupe, mais aussi l'un des plus hardcore. Car la suite "Path To Prevail", dès son premier riff de basse, sonne légèrement néo métal. Une manière pour Bloodsimple de s'affirmer dès le début de leur album et de s'éloigner de Vision Of Disorder ? Pourquoi pas, car de toute manière la structure de la chanson, lente mais rythmée, est diablement entraînante ! La suite ne déçoit pas non plus, loin de là, car les titres "Blood In Blood Out" et "What If I Lost It" sont de purs joyaux à tendance metalcore, dans lesquels Williams hurle d'une voix syncopé dans son micro sur des refrains entêtants. L'arrivée des chansons les plus calmes de l'opus n'en est que plus troublante, après ce bombardement vocal à faire trembler la terre. Si "Sell Me Out" que je citais plus haut garde un minimum de rage dans les couplets, "The Leaving Song" se pose d'emblée comme une ballade. Oui, vous avez bien lu, Bloodsimple nous gratifie ici d'une ballade. Et magnifiquement interprétée, qui plus est. Car Dieu sait que je ne suis pas, mais alors pas du tout un fan de ce genre de chansons et de l'abus de guitares acoustiques. Mais "The Leaving Song" fait preuve d'une beauté et d'une modestie à faire chialer un mur, car ici Williams nous montre qu'il a un coeur. La fin de l'album accuse une légère baisse de régime avec notamment "Falling Backwards" et "Running From Nothing" qui ont un côté par fois très (trop ?) Vision Of Disorder. Mais il ne faut pas occulter le retour au bourrin le plus total avec l'incroyable chanson titre "Cruel World" qui fera headbanguer les plus endurcis. Couillu (si vous me permettez l'expression), le groupe termine l'album sur une autre ballade, très sobre mais entraînante, "Plunder".


Pour nous voir achever l'écoute les larmes aux yeux ? On n'en est pas loin. C'est bien simple, après ces 45 minutes de pur bonheur, on peut soit remettre la galette sur la platine et savourer une nouvelle fois ce premier essai des plus aboutis, soit repartir vaquer à ses occupations, un sourire euphorique et satisfait au coin des lèvres.

Deydpool
8
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le 30 avr. 2018

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