L'auteur de ces lignes a un seuil de tolérance assez considérable dans le cas d'un blockbuster décérébré comme le prouve par exemple cette liste. Pourtant, malgré les séquences spectaculaires qui s'enchaînaient sous mes yeux ce soir, j'ai dû détourner le regard l'espace d'un instant pour guetter les réactions de mes compagnons d'infortune, les autres spectateurs ayant eu la drôle d'idée de se payer une place de cinéma hors de prix pour venir assister à ce spectacle pyrotechnique et passablement crétin. J'ai ainsi croisé le regard d'un homme d'une cinquantaine d'années qui a roulé des yeux pour me faire comprendre qu'il ne savait pas lui-même ce qu'il faisait là. Moi non plus, cher ami.
Je peux oublier sans problème les excentricités "comiques" de Michael Bay lorsque le scrotum d'un robot géant qui escalade une pyramide est visible ou quand Bumblebee se vidange sur un homme. Je peux faire fi des incohérences monumentales de Jurassic World avec son super dinosaure et ses bureaucrates entraînées au cent mètres en talons. Je peux même fermer les yeux devant l'accumulation d'incohérences que déploie Stallone dans sa trilogie Expendables.
Ce que je refuse de pardonner c'est qu'un film ne se la joue pas "loufoque" lorsqu'il met en scène :
-un gorille albinos de 10 mètres de haut qui fait des doigts d'honneur et lance des tanks dans les airs.
-un loup gigantesque qui peut planer comme un écureuil volant et bouffer des hélicoptères en plein vol, tout en balançant des piques avec sa queue.
-un alligator de la taille d'un paquebot qui traverse la moitié du pays sans que personne ne s'en aperçoive avant d'escalader un immeuble de 85 étages.
J'imagine qu'après cela, je n'ai pas besoin de perdre mon temps à critiquer le script, tout à fait dans le même ton ?
En bref, Rampage est d'une connerie abyssale, et malgré des séquences spectaculaires pour lesquelles je conçois à lui accorder deux étoiles, il oublie qu'avec un tel matériau de base, il est tout simplement inacceptable de se prendre au sérieux.