Mais par quel prisme, non d'un The Rock Johnson faut-il regarder ce film ? Le considérer comme un bon gros nanar - enfin ce serait à quoi nous habitue Brad Peyton avec San Andreas (2015) et Voyage au centre de la Terre 2 (2015) ? Le considérer comme un pure délire de gamers nostalgiques des jeux d'arcade, ou comme un film d'action et d'aventure comme a pu, jadis, nous montrer D.Johnson avec Le Roi Scorpion (2002), ou Bienvenue dans la Jungle (2003) ?
Sorti de la salle, lunettes 3D dans le panier, verre de soda terminé, je ne sais toujours pas. J'ignore toujours les intentions du cinéaste. Comme je me refuse de m'attarder longuement sur ce genre de films, je vais donner mes explications au travers d'une séquence. Celle durant laquelle le protagoniste entame une discussion avec son Gorille chérie - qui n'a rien a envier a un Kong Peter Jacksonien, un Joe ou un Congo, que l'on soit bien claire. La dite scène joue la carte de l'amitié, de la compassion, frôlant même la mélancolie. Accompagnée de légères et très appréciables sonorités africaines, on joue le jeu et on finit par accepter cette bromance entre l'Homme et le simien. Puis, comme un sale gosse démangé a l'idée de faire une nouvelle blague de mauvais goût, le cinéaste semble se croire malin à nous livrer une chute humoristique : la scène et l'ambiance se voient complètement déconstruites après que le gentil Gorille décide de faire un franc doigt d'honneur à son soigneur. Comme l'envie de crier mais c'est une bourde, une grosse bourde les gars ! Bien entendu, le réalisateur ne manquera pas de recommencer à la fin du film. De la gaminerie.
Je pense que Brad Peyton ne sait pas du tout sur quel pied danser. Il se retrouve le cul entre deux chaises, entre histoire d'amitié et d'aventure dans ce qu'il y a de plus factuel à Hollywood, et film décalé et décomplexé. Sauf que jouer tantôt avec l'un, tantôt avec l'autre c'est inefficace. Franchement, si l'idée était de suivre la route grandement empruntée du classicisme américain, d'accord, mais faites le jusqu'au bout. Si au contraire, il était question de suivre le délire des productions Asylum, eh bien allez-y mais faites-le complètement, vous jouerez au moins la carte du nanar de monstres Deluxe. Qui sait, c'est peut-être un marché à conquérir, puisqu'il semble que dernièrement Skull Island lui, ait trouvé son public.
Quoiqu'il en soit, ça ne peut marcher. Et pour cause D.Johnson commence très franchement à s'ennuyer. On le voyait qu'il prenait à peine plaisir dans Voyage au centre de la terre 2 avec les boom-boom pectoraux, rappelez-vous. Oh c'était bon enfant ! Mais la, il ne fait que remplir son emploi du temps histoire de fortifier toujours plus sa notoriété, ce depuis pas mal d'années maintenant, et sans même se soucier de la qualité des œuvres. Il avance aveuglement, parce que de tout façon son nom sur les affiches de cinéma se vendra toujours plus que le titre-même d'un de ses films. Quant à Naomie Harris, talentueuse actrice, reste à l'arrière des gradins des grandes tribunes hollywoodiennes et continue d'enchaîner de telles rôles, comme il en a été le cas d'une certaine Zoe Saldana.
Considérant la thématique, il aurait bien fallu que ce soit le réalisateur qui devienne hors de contrôle pour que son Rampage puisse fonctionner. Bon malgré toutes mes reproches, j'ai apprécié quelques scènes d'action qui savaient surprendre. C'est peut-être bien la où iront mes trois pauvres petits points.
Parce que mon clavier bolivien n'accepte pas quelques ponctuations françaises, veuillez m'excuser pour le viol de l'orthographe de certains mots. Cordialement.