La dernière confrontation entre The Rock et Dame Nature, c'était dans San Andreas. Dwayne triomphait des éléments, se rabibochait avec son ex, se rapprochait de sa fille et affirmait la solidité de la famille américaine en milieu urbain... Dans les décombres de la ville ravagée.
... Tout en faisant la joie du secteur du bâtiment au niveau mondial, vu l'ampleur des dégâts. Des millions de milliards de dollars. Au bas mot.
On prend les mêmes et on recommence, à peu de choses près, avec Rampage. La nature, cette fois-ci avec de grosses bébêtes, Brad Peyton derrière la caméra, et The Rock devant. Sauf que celui-ci passe des bras de la fantasmatique Carla Gugino à ceux d'un gorille, dans une véritable bromance s'inscrivant dans un film pourtant tout public.
A un doigt du shocking, même si le full CGI sauve heureusement les apparences.
Mais je m'égare... Car je dois vous parler de ce qui sera sans doute considéré comme le dernier rejeton totalement mongoloïde d'une industrie qui érige en spectacle une véritable entreprise de lavage de cerveau.
Sauf que le spectacle, justement, est au rendez-vous.
Oui, le scénario est basique, voire parfaitement débile. Les punchlines rances sont légion, tandis que le final vire parfois au what the fuck le plus complet, même s'ils s'y sont mis à quatre pour pondre le script, alors que deux neurones valides suffisaient amplement.
Oui, je ne suis pas difficile.
Mais à côté de ça, on nous file de la destruction totale, de la caricature à tous les niveaux, du hautement improbable, comme Dwayne Johnson en primatologue et de la bestiole mutante sous stéroïdes qui a régressé à l'ère mé-zozo-ique ou du crétin-cé. Certaines scènes d'attaque, tellement elles sont irréalistes, feraient passer l'épisode de l'hélicoptère des Dents de la Mer : 2ème Partie pour un sobre et aimable documentaire National Geographic... C'est dire.
C'est donc totalement absurde mais c'est fun. C'est bas de plafond mais ça envoie. Rampage n'est rien de plus que cela, sans pour autant regretter le prix de sa place pourvu qu'on prenne un peu son pied devant ce type de plaisir considéré comme vil et abject. Dans un mix improbable entre Mon Ami Joe, Godzilla, Le Monde Perdu, Kong version Skull Island, Jurassic World et le récent Pacific Rim Uprising.
Rampage bouffe donc à tous les râteliers, sans pour autant déplaire. Car son action, une fois n'est pas coutume, est toujours lisible, tirant pleinement bénéfice de l'allure imposante de ses monstres. Car il bénéficie d'effets spéciaux léchés, d'une bromance inter-espèces qui peut ne pas laisser totalement indifférent et de la sympathie d'un The Rock égal à lui-même dans ce genre de circonstances.
Cette véritable ode au bourrinisme le plus bêta sera seulement entachée dans ses dernières minutes par un humour définitivement affligeant, qui viendra tristement désamorcer une tentative embryonnaire d'installer une dose de tragique sans retour, digne d'une comédie familiale abrutissante.
Rageant, pour le moins, alors que jusque là, Rampage, pour aussi crétin et idiot puisse-t-il être considéré, alliait la propreté de sa facture technique à une jubilation propre au gamin entrechoquant ses jouets avec un plaisir gourmand et non dissimulé.
Question destruction et décombres, le compte y est. Merci Dwayne, grâce à toi, le secteur du bâtiment a encore de beaux jours devant lui. Encore des millions de milliards de dollars de contrats en perspective...
Behind_the_Mask, qui n'en dira pas plus sur la taille de son engin.