A Valid Path
6.2
A Valid Path

Album de Alan Parsons (2004)

Dernière réalisation solo en date de Alan Parsons, cet album tranche radicalement avec les précédents. L'équipe habituelle qui le suivait depuis longtemps n'est plus. Bye bye donc les Ian Bairnson, les Andrew Powell et autres Stuart Elliott, toute l'équipe est remaniée et l'écriture essentiellement prise en charge par Parsons, ce qui n'était pas le cas auparavant.
Cet album est différent sur bien des points, il est bien plus électronique et les arrangements d'autrefois sont bien moins présents. Pour le fan de la première heure, ça peut être déconcertant car il aura du mal à retrouver ce qui l'avait séduit dans les productions précédentes de Parsons, mais c'est la preuve qu'il ne faut pas enfermer un artiste dans une certaine catégorie musicale, il peut toujours aller voir ailleurs, faire autre chose (cf Talk Talk et l'album "Laughing stock").


A quoi ressemble donc cet album? Comme dit précédemment, il est très électronique et cela se ressent dès le premier morceau, "Return to Tunguska", un instrumental de presque 9 minutes assez oriental et mystique se basant beaucoup sur des sons synthétiques accompagnés par la guitare de David Gilmour, le guitariste de Pink Floyd, invité exceptionnel de l'album, qui donne une dimension terrible à l'ensemble.
"More Lost Without You" est une chanson chantée par P.J Olsson, un nouveau venu dans l'équipe et qui accompagne depuis Alan Parsons dans quasi tous ses concerts. Ce morceau plus orienté pop agace par moments, plait à d'autres, la structure est en tout cas plus conventionnelle mais la présence de quelques sonorités comme celles du violon ne sont pas désagréables à entendre. "Mamagamma 04" est une reprise par Jeremy Parsons, le fils d'Alan, de l'instrumental "Mamagamma" présent sur l'album "Eye in the Sky" du Alan Parsons Project. Clairement plus orientée électro dansante, on préférera l'original même si l'ensemble n'est pas totalement dénué d'intérêt.
"We Play the Game" est une nouvelle chanson interprétée par Alan Parsons en personne, ce qui n'était jamais arrivé sur aucun album, tout au plus participait-il aux chœurs ou bien à quelques parties chantées avec un vocoder, mais c'est véritablement la première fois qu'il est le chanteur principal d'un titre. Il faut avouer que celui-ci est d'ailleurs plutôt réussi, on ressent ici et là quelques intonations de l'époque du Project transposées aux années 2000, telles une rythmique répétitive, une batterie fort présente et la montée en puissance progressive du morceau. Une bonne première pour Alan au chant (depuis, il chante régulièrement lui-même certaines anciennes chansons en concert).
"Tijuanic" est un nouvel instrumental très posé, très calme, très planant, le genre de morceau qu'on mettrait en fin de soirée pour faire retomber un peu la pression pendant que tout le monde profite. La batterie y fait étonnamment pour beaucoup. Un beau morceau dans le style. "L'Arc en Ciel" est également un instrumental, mais déjà plus énergique, les sons électroniques viennent y prendre une place toute particulière et la voix féminine dans le fond est très agréable à l'écoute.
"A Recurring Dream Within A Dream" est une nouvelle reprise par Jeremy Parsons d'anciens titres du Alan Parsons Project, en l’occurrence les morceaux ""A Dream Within A Dream" et "the Raven", tous les 2 présents sur l'album "Tales of Mystery and Imagination". Même si cette tentative de réactualisation n'est pas spécialement un échec, là encore, on préférera les originaux.
La chanson "You Can Run", interprétée par David Pack, l'unique rescapé pour ainsi dire de l'ancienne équipe d'Alan, n'est en revanche pas une réussite. Trop lourde, elle agace très vite. La vraie grosse faute note du disque.
Enfin, l'album se termine avec un dernier instrumental, "Chomolungma", qui repose beaucoup sur une montée en puissance allant crescendo durant presque 8 minutes. Le titre se pare également de différentes voix intervenant de temps à autres. Ce morceau en impose clairement, avec une certaine grandiloquence.


De manière générale, on peut comprendre pourquoi pas mal de fans se sont retrouvés déstabilisés après écoute. Il n'y a quasiment rien de semblable entre cet album et les précédents. Pour autant, il n'est pas mauvais du tout, c'est essentiellement une question d'habitude et Parsons montre avec ce "A Valid Path" qu'il lui était tout à fait possible d'explorer d'autres horizons, de suivre de nouveaux chemins.

TheNetoFox
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le 18 oct. 2014

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